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1072 par Alexandre III. Cet ordre a presque entièrement disparu dans le dernier siècle. Cependant, il y avait encore en France avant 1789 une abbaye de Camaldules à Grosbois (Seine-et-Oise).

CAMALODUNUM, v. de la Bretagne ancienne, que l'on croit être auj. Colchester ou Malden.

CAMARÈS ou PONT DE CAMARÈS, ch.-l. de cant. (Aveyron), sur le Dourdon, à 19 kil. S. de Ste-Affrique; 1656 h. Eaux ferrugineuses aux environs.

CAMARET, petit port du Finistère, dans la presqu'île de Crozon située entre la rade de Brest et la baie de Douarnenez; 700 hab. Monument celtique de Toull-Inguet. Pêche de la sardine.

CAMARGO (Marie Anne CUPPI, dite), célèbre danseuse, née à Bruxelles en 1710, morte en 1770, sortait d'une famille noble originaire d'Espagne. Elle parut avec le plus grand succès sur le théâtre de l'Opéra depuis 1734 jusqu'en 1751. Sa danse était pleine de noblesse et même de retenue. Voltaire a célébré la Camargo dans une charmante pièce de vers.

CAMARGUE (la), delta formé, dans le départ. des Bouches-du-Rhône (cantons d'Arles et Stes-Maries), par les deux principales branches du Rhône près de son embouch., un peu au-dessous d'Arles; chacun des côtés a près de 30 k. de longueur. La branche occid. se nomme le Petit-Rhône. Dans l'intérieur de l'île est une 3e branche, mais très-petite, dite le Vieux-Rhône; c'est l'ancien lit, qui s'est ensablé presque entièrement. Un cinquième de l'île est cultivé; le reste consiste en terres vagues, marais ou étangs, dont le plus considérable est celui de Valcarès. On y respire un air malsain (aria cattiva), résultant d'exhalaisons semblables a celles des marais Pontins; mais les effets en sont en partie neutralisés par le vent du mistral. On y nourrit beaucoup de bestiaux. On dérive le nom de Camargue de Caii Marii ager, parce qu'on suppose que Marius y campa.

CAMARINE, auj. Torre di Camarina, v. de la Sicile ancienne, sur la côte S. O., à l'embouch. du Gela. Fondée par les Syracusains en 599 av. J.-C.

CAMBACÉRÈS (J. J. RÉGIS de), profond jurisconsulte, né en 1753 à Montpellier, mort en 1824, succéda en 1771 à son père dans la charge de conseiller à la cour des aides; fut, en 1792, député à la Convention; vota pour le sursis dans le procès de Louis XVI; fut chargé en 1793, avec Merlin, de la classification des lois et de leur réunion en un seul corps; devint en 1794 président de l'assemblée, puis présida le Comité de salut public; eut en cette qualité une grande part au gouvernement et se signala par sa sagesse et sa modération. Il fut nommé ministre de la justice sous le Directoire; Bonaparte, élevé au Consulat, le choisit pour 2e consul (1799); devenu empereur, il le nomma archi-chancelier, le créa prince de l'Empire et duc de Parme. Cambacérès eut la part principale dans la rédaction du Code civil : il sut mettre à profit les travaux des grands jurisconsultes des siècles précédents, surtout ceux de Pothier; c'est lui qui est l'auteur du Discours préliminaire du Projet de code civil. Exilé par les Bourbons, il se retira en Belgique; il fut rappelé en 1818, mais ne joua plus aucun rôle politique. Il a laissé des Mémoires. — Son frère, Étienne Hubert de C., 1756-1818, fut nommé archevêque de Rouen en 1802, cardinal en 1803, sénateur en 1805. — Son neveu, le duc de Cambacérès, né en 1798, m. en 1870, a été pair de France sous Louis-Philippe, puis sénateur et grand maître des cérémonies sous Napoléon III.

CAMBALU. V. CAMELFORD et PÉKIN.

CAMBAYE, v. et port de l'Inde anglaise (Bombay), par 22° 21' lat. N., 70° 28' long. E., sur le golfe de Cambaye, à 130 kil. N. O. de Surate; 8 k. de tour; 30 000 h. Cette v., autrefois très-florissante par son commerce, compta jusqu'à 150 000 hab.; auj. elle est fort déchue par suite de l'encombrement de son port. Les Mahrattes en furent chassés par les Anglais en 1780. — Le golfe de Cambaye, Barygazenus sinus, partie de la mer d'Oman, est à l'E. de Guzzerat.

CAMBERIACUM, Chambéry en latin moderne.

CAMBERT (Robert), surintendant de la musique de la reine Anne d'Autriche, né à Paris vers 1628, mort en 1677, obtint avec l'abbé Perrin le privilége de l'Académie royale de musique, créée en 1669, et fit représenter, en 1671, le 1er opéra français régulier, Pomone. Dépossédé de son privilège par Lulli, il en mourut de chagrin..

CAMBODJE (Roy. de), contrée d'Asie, dans le roy. d'Annam, par 101° 14'-105° 45' long. E., 8° 47'-15° lat. N., entre le Laos au N., la Cochinchine proprement dite et le Tsiampa à l'E., le roy. de Siam à l'O., et la mer au S. O.; 700 kil. sur 400; environ 1 000 000 d'hab. Capit., jadis Cambodje, puis Panomping et Saïgong. Le pays est arrosé par le fleuve Mé-Kiang ou Cambodje. Pierres fines, or pur, étain; sandal, bois de fer, arbres produisant la laque et la gomme gutte, beaucoup de riz; buffles et animaux féroces, panthères, tigres, rhinocéros. Le Bouddhisme est la religion dominante. — Le Cambodje, indépendant jadis, est devenu, vers le milieu du XVIIIe s., une province de l'empire d'Annam. En 1809, à la suite d'une longue guerre, il fut partagé entre les Siamois et les Annamites. En 1858, ce pays secoua le joug à la faveur de l'expédition des Français contre l'empire d'Annam. Les Jésuites portugais y eurent des misions au XVIIe siècle.

CAMBODJE, anc. capit. du Cambodje, dans une île du fleuve de même nom. Grand palais, pagodes. Les Hollandais y ont eu un comptoir jusqu'en 1643.

CAMBODJE ou MÉ-KIANG, riv. d'Asie. V. MÉ-KIANG.

CAMBOLECTRI, peuple de Gaule. V. AGESINATES.

CAMBON (Joseph), conventionnel, né à Montpellier en 1756, mort à Bruxelles en 1820, fut membre de l'Assemblée législative, puis de la Convention, et vota la mort de Louis XVI. Il présida plusieurs fois la Convention, fit partie du Comité de salut public et de celui des finances, rédigea en 1793 sur l'administration des finances un rapport remarquable qui contribua puissamment à rétablir l'ordre, et fit créer le Grand-Livre de la Dette publique (24 août 1793). Il participa à la chute de Robespierre; néanmoins, lors de la réaction qui suivit, il fut décrété d'arrestation. Il échappa par la fuite et vécut caché à Montpellier. Envoyé en 1815 à la Chambre des représentants, il ne prit de part active qu'aux discussions sur le budget. Il fut exilé en 1816. On a de lui un grand nombre de Discours et de Rapports sur des matières politiques.

CAMBORITUM, v. de la Grande-Bretagne anc., chez les Icènes, est auj. Cambridge.

CAMBRAY, Cameracum, v. du dép. du Nord, ch.-l. d'arr., sur l'Escaut, à 26 kil. S. E. de Douai, à 168 k. N. de Paris par la route, 223 par chemin de fer; 18 083 h. Archevêché; trib., collége, bibliothèque. Forte citadelle; cathédrale, hôtel de ville. Toiles renommées, batiste, mousseline, bonneterie; filatures de coton, fabriques de sucre. Cambray eut, de 1559 à 1789, des archevêques, parmi lesquels Fénelon; de 1801 à 1842 elle n'eut plus qu'un évêché; l'archevêché a été rétabli en 1842. Patrie de Monstrelet, de Dumouriez, etc. — Connue sous les premiers Mérovingiens, Cambray fut prise par les Normands en 880 et 882. Elle fut assiégée inutilement par Édouard III en 1339, occupée, par Louis XI en 1477, prise par Louis XIV en 1677. Cette v. est célèbre par la Ligue de Cambray, formés en 1508 par l'empereur Maximilien I, le roi de France Louis XII, le roi d'Aragon, Ferdinand le Catholique, et le pape Jules II, contre la république de Venise; et par la Paix de Cambray, connue aussi sous le nom de Paix des Dames (1529), parce qu'elle fut négociée par Marguerite d'Autriche, tante de Charles-Quint, et Louise de Savoie, mère de François I; cette paix, peu avantageuse à la France, fut rompue en 1536.

CAMBREMER, ch. de cant. (Calvados), à 18 k. S. O. de Pont-l'Évêque; 412 h.

CAMBRÉSIS, petite prov. de France, qui faisait