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de Suède, de Norwége et de Danemarck sur la tête de Marguerite de Waldemar, réunion connue sous le nom d’Union de Calmar. Brisée dès 1448, cette union fut renouvelée en 1454, 1467 et 1520 ; elle fut définitivement détruite en 1527.

CALMET (dom Augustin), bénédictin de la congrégation de St-Maur, né en 1672, au Mesnil-la-Horgne, près de Commercy, mort à Paris en 1757, fut chargé d’expliquer les saintes Écritures dans l’abbaye de Moyen-Moutier et à Munster (1704), et devint abbé de St-Léopold de Nancy (1718), puis de Sénones (1728). Ses principaux ouvrages sont : La Bible en latin et en français, avec un Commentaire littéral et critique, Paris, 1707-1716, 23 vol. in-4 (le commentaire a été reproduit à part sous le titre de Trésor d’antiquités sacrées et profanes, 9 v., 1722 et ann. suiv.) ; Dictionnaire historique et critique de la Bible, Paris, 1722-28, 2 vol. m-fol. Ces deux ouvrages capitaux ont été plusieurs fois réimprimés, et ont reçu des augmentations considérables. On a encore de Calmet : Histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament ; Histoire universelle sacrée et profane ; Histoire ecclésiastique et civile de la Lorraine ; Traité sur l’apparition des esprits, vampires, etc. ; mais ces ouvrages sont moins estimés. On ne peut refuser à Calmet une érudition immense ; mais son style est lourd, diffus, incorrect, et l’auteur manque souvent de critique et de méthode.

CALOJEAN, roi bulgare. V. JOANICE.

CALONNE (Ch. Alex, de), ministre, né à Douay en 1734, mort en 1802, était fils du 1er président au parlement de sa ville natale. Après avoir rempli diverses fonctions dans l’administration, il fut nommé en 1783 contrôleur général des finances par Louis XVI. Il se concilia la faveur de la cour, surtout de la reine, en subvenant complaisamment à toutes les dépenses, et augmenta ainsi le déficit qu’avait laissé Louis XV. Pour réparer le mal, il proposa de convoquer une Assemblée des notables et d’établir une égale répartition des impôts (1787). Forcé enfin de révéler le déficit qu’il s’était efforcé jusque-là de dissimuler, il fut disgracié, et exilé en Lorraine. Il se retira en Angleterre, où il fut fort bien accueilli et où il écrivit de nombreux mémoires justificatifs. Il rentra en France sous le consulat, et mourut ignoré. Ce ministre ne fut coupable que de légèreté et de faiblesse : car il se retira pauvre des affaires.

CALORE, Calor, riv. du roy. d’Italie (Princip. Ultérieure), naît à 3 k. S. O. de Montella, traverse le territoire de Bénévent, et tombe dans le Volturno, à 9 k. E. de Cajazzo. Les Romains y remportèrent une victoire sur le Carthaginois Hannon en 214 av. J.-C.

CALOYERS (du grec kalos ghérôn, beau vieillard), moines grecs de l’ordre de St-Basile, vivent, soit dans des couvents, comme au mont Athos, en Morée, à Patmos, soit isolément dans des ermitages, s’adonnant à l’agriculture ou à la prière ; tous se soumettent à de cruelles macérations. Les caloyers de l’Athos et de Patmos se livrent à l’étude ; on choisit parmi eux les évêques et les patriarches.

CALPÉ, v. et mont. d’Hispanie, dans la Bétique, sur le détroit de Gadès et en face d’Abyla en Afrique. On a prétendu la retrouver dans l’anc. Carteia (Gibraltar selon les uns, Algeziras suivant les autres). Calpé formait avec Abyla les Colonnes d’Hercule.

CALPURNIA, famille romaine dont la principale branche, était celle des Pisons. V. CALPURNIUS et PISON. — Femme de César et fille de Calpurnius Pison, avertit, mais en vain, son époux, aux ides de mars, du danger qui le menaçait. Elle envoya ses trésors à Antoine pour l’aider à punir les assassins.

CALPURNIUS FLAMMA (M.), tribun militaire. Le consul Attilius Calatinus ayant engagé l’armée dans un défilé dangereux près de Camarme en Sicile, Calpurnius se dévoua avec 300 hommes pour la sauver (258 av. J.-C). Il échappa seul, par miracle, à une mort qui paraissait inévitable. — C. BESTIA (L.), consul en 110 av. J.-C. Chargé de la guerre contre Jugurtha, il se laissa corrompre et fit un traité honteux. Il fut condamné à un exil perpétuel.

CALPURNIUS (Titus Julius), poëte latin, que quelques-uns placent au IIIe s., sous Carin, et Numérien, et les autres au Ier, sous Néron, était natif de Sicile. On a de lui 7 églogues dans lesquelles il a tenté assez heureusement d’imiter Virgile ; on les trouve généralement avec les poésies de Némésien, et dans les Poetæ latini minores de Wernsdorff, 1780-99. Elles ont été trad. avec celles de Némésien par Mairault, Bruxelles, 1744, et par Cabaret-Dupaty (dans la Bibliothèque latine-française de Panckoucke).

CALTA…. V. CALATA….

CALUIRE et CUIRE, communes voisines de Lyon, dont elles sont comme un faubourg, sur la r. g. de la Saône, comptent ensemble 6000 h.

CALVADOS, chaîne de rochers, dans la Manche, à l’E. et à l’O. de l’embouchure de l’Orne, s’élève très-peu au-dessus des flots, ou reste même un peu au-dessous ; elle fut ainsi appelée d’un vaisseau espagnol de l’invincible Armada qui y échoua en 1588. Elle a donné son nom à un département.

CALVADOS (dép. du), sur la Manche, entré ceux de l’Eure à l’E., de la Manche à l’O., de l’Orne au S. ; 5704 k. carr. ; 480 992 h. Ch.-l., Caen. Il était compris jadis dans la B.-Normandie. Sol plat, un peu plus élevé vers le S. Rivières nombreuses : Touques, Dives, Dromme, Aure, Odon. Houille, marbre, granit, argile, marnes, tourbières, sources minérales. Quelques forêts à l’E., au N. et à l’O. Excellents pâturages ; grains, chanvre, lin, colza, pastel ; culture en grand de fruits à cidre, de pruniers, etc. Beaux chevaux, bétail de belle race. Beurre fin, miel ; moutons et huîtres renommées. Toiles, bonneteries, tissus de laine et autres, coutellerie, chapellerie, etc. Grand commerce avec l’extérieur. Ce département fournit à Paris un grand nombre de maçons et de tailleurs de pierre. — La dép. est divisé en 6 arr. (Caen, Bayeux, Falaise, Lisieux, Pont-l’Évêque, Vire), 37 cantons et 784 comm. Il appartient à la 2e division militaire ; il a un évêché à Bayeux, et une cour impériale à Caen.

CALVAERT ou CALVART (Denis), peintre, connu aussi sous le nom de Denis le Flamand, né à Anvers en 1565, alla en Italie, ouvrit à Bologne une école, d’où sortirent, entre autres peintres célèbres, le Guide, l’Albane et le Dominiquin, et mourut dans cette ville en 1619. Ses ouvrages les plus remarquables se voient à Bologne, à Rome, à Reggio : on admire surtout son S. Michel et un Purgatoire (à Bologne). Ses tableaux sont moins estimés pour le caractère et la disposition des figures que pour le coloris ; ils ont été gravés par Gil. Sadeler et A. Carrache. Calvaert exerça l’influence la plus heureuse sur le développement de l’école lombarde et prépara celle des Carrache.

CALVAIRE, en hébreu Golgoltha, c.-à-d. crâne, mont voisin de Jérusalem. au N. de Sion, faisait partie de la chaîne qui limite à l’O. le bassin du Jourdain et de la mer Morte. On y crucifiait les criminels : c’est là que le Sauveur fut mis à mort. Adrien enferma le Calvaire dans Jérusalem. Ste Hélène y fit bâtir une belle église, qui auj. est une chapelle souterraine rattachée à l’église du Saint-Sépulcre. — On a depuis donné le nom de Calvaire à un grand nombre de montagnes où l’on a reproduit les différents événements de la Passion, notamment au mont Valérien, à 6 k. O. de Paris, près de Nanterre, et au mont Bétharam, dans les Pyrénées.

CALVAIRE (les Filles du), ordre, religieux fondé par Antoinette d’Orléans, sous la direction du P. Joseph.

CALVAIRE (les Prêtres du), congrégation fondée par le P. Charpentier, en 1634, sur le mont Valérien, près de St-Cloud. On faisait à la chapelle de la congrégation, dans la nuit du jeudi au vendredi saint, un pèlerinage très-fréquenté, que des désordres graves firent interdire en 1697. La congrégation fut supprimée avec toutes les autres en 1791.

CALVERT (George), né en 1582 dans le comté