Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CALLE (LA), v. et port d’Algérie (Constantine), à 465 k. E. d’Alger et à 50 E. de Bone, sur un roc qu’entoure presque complètement la mer ; environ 1000 h. La Calle appartint dès 1594 à une compagnie française qui y faisait pêcher le corail ; on y exploite aussi des forêts de chênes-liéges. La France en perdit la possession en 1799, la recouvra en 1815, la reperdit en 1827, et la reprit en 1836.

CALLEMBERG (J. Henri), orientaliste et théologien luthérien, professeur à l’université de Halle, né dans la Saxe-Gotha en 1694, mort en 1760, fonda une institution pour les missions protestantes en Orient, et créa une imprimerie arabe et hébraïque, afin d’éditer des ouvrages à l’usage des convertis. On a de lui : Prima rudimenta linguæ arabicæ, Halle, 1729 ; Scriptores de religione Muhammedica, 1734 ; Specimen bibliothecæ arabicæ, 1736 ; ainsi que des traductions arabes du Nouveau Testament, de l’Imitation de Jésus-Christ, etc.

CALLET (J. F.), mathématicien, né à Versailles en 1744, mort à Paris en 1798, était professeur des ingénieurs hydrographes au dépôt de la guerre. Il publia en 1783 une édition des Tables de logarithmes de Gardiner, aussi commode qu’utile, et y ajouta en 1795 les logarithmes des sinus pour la nouvelle division décimale du cercle. Cet ouvrage, le plus exact et le plus étendu que l’on possède en ce genre, a été stéréotypé par Firmin Didot, et réédité en 1857 avec des améliorations par M. Dupuis.

CALLIANO, bourg du Tyrol, à 12 k. N. E. de Roveredo, sur la r. g. de l’Adige, près du défilé de Castel della Pietra. Les Impériaux y battirent les Vénitiens en 1487, et Bonaparte les Autrichiens en 1796.

CALLICRATE, architecte d’Athènes, éleva avec Ictinus, par l’ordre de Périclès (vers 430 av. J.-C.), le Parthénon, dont Phidias dirigea la décoration.

CALLICRATIDAS, général spartiate, remplaça Lysandre dans le commandement de la flotte lacédémonienne, prit Méthymne (406 av. J.-C.) et bloqua Conon dans Mitylène, mais fut la même année vaincu près des îles Arginuses, par une flotte athénienne, et périt dans le combat.

CALLIMACHUS EXPERIENS. V. BUONACCORSI.

CALLIMAQUE, Callimachus, architecte de Corinthe, florissait au Ve ou au VIe s. av. J.-C. On lui attribue l’invention du Chapiteau corinthien.

CALLIMAQUE, poëte et littérateur grec, né à Cyrène vers 300 av. J.-C., florissait vers 270. Il enseigna d’abord les belles-lettres à Éleusis près d’Athènes ; puis fut appelé à Alexandrie par Ptolémée Philadelphie, et donna des leçons de poésie dans le Musée : Apollonius de Rhodes se forma à son école. Il avait rédigé des ouvrages d’histoire, de grammaire et de littérature et avait composé des poëmes dans presque tous les genres. Il excellait surtout dans l’élégie. De tous ses écrits il ne nous est parvenu que quelques Hymnes composés pour les fêtes des dieux, des épigrammes et quelques fragments. On trouve dans ses poésies de l’élégance et de l’érudition plutôt que du génie ; elles sont fort difficiles à entendre. On connaît en outre de lui l’Ibis, poëme dirigé contre Apollonius, son ancien disciple, qui s’était montré ingrat envers lui (ce poëme a été imité par Ovide), et la Chevelure de Bérénice mise en vers latins par Catulle. Les meilleures éditions de Callimaque sont celles de J. Aug. Ernesti, Leyde, 1761, à laquelle il faut joindre les Fragments des Élégies publiés par Walckenaër, Leyde, 1799, de Blomfield, Lond., 1815, et d’O. Schneider, Gotha, 1851. Il a été trad. en français par Laporte-Dutheil, Paris, 1775, et mis en vers latins par Petit-Radel, 1808, en vers français par M. A. de Wailly, 1842.

CALLINICUM, v. de Mésopotamie. V. NICEPHORIUM.

CALLINICUS, architecte grec du VIIe siècle, natif d’Héliopolis en Égypte, inventa, dit-on, le feu grégeois et livra son secret à l’empereur Constantin Pogonat, qui, avec ce secours, brûla dans Cyzique la flotte des Sarrasins (673). Le secret de Callinicus s’est perdu ; depuis il avait été retrouvé par un Français, mais Louis XV, à qui il fut offert, l’acheta pour l’ensevelir dans l’oubli (1756). — Sur la composition probable de ce feu, V. FEU GRÉGEOIS, dans notre Dict. univ. des Sciences.

CALLINICUS (SELEUCUS). V. SELEUCUS.

CALLINUS, poëte grec, natif d’Éphèse, qui vivait vers la fin du VIIIe s. av. J.-C., est le plus ancien des poëtes élégiaques connus. On a de lui un fort beau fragment dans lequel il exhorte les Éphésiens à repousser les Magnésiens. Ce qui reste de Callinus a été publié avec les fragments de Tyrtée par Bach, Leipsick, 1831, et mis en vers par F. Didot.

CALLIOPE, muse de la poésie héroïque et de l’éloquence, était fille de Jupiter et de Mnémosyne. Les poëtes la disent mère de Linus et d’Orphée, des Sirènes et Corybantes. On la représente sous la figure d’une jeune fille d’un air majestueux, le front ceint d’une couronne d’or ou de lauriers ; d’une main elle tient une trompette, et de l’autre un poëme épique.

CALLIPOLIS, c.-à-d. Belle ville, nom de deux v. anc., l’une en Thrace, l’autre dans le roy. de Naples, toutes deux nommées auj. Gallipoli.

CALLIRHOÉ, Beau cours, nom fort commun dans la Fable. On connaît surtout sous ce nom une fille du fleuve Achéloüs, qui avait épousé Alcméon, et qui devint la cause involontaire de sa mort en lui demandant le fatal collier d’Ériphyle. V. ÉRIPHYLE.

CALLISTHÈNE, philosophe grec, disciple et petit-neveu d’Aristote, né à Olynthe, vers 365 av. J.-C., suivit Alexandre dans ses expéditions, et envoya à Aristote des observations astronomiques trouvées à Babylone et remontant à plus de deux mille ans, De mœurs sévères, il blâma les excès auxquels se livrait Alexandre, refusa de reconnaître sa divinité, et même eut le malheur de lui déplaire par quelques railleries. Il se vit bientôt après impliqué dans la conspiration d’Hermolaüs, fut, dit-on, enfermé dans une cage de fer, puis mis à mort à Cariate en Bactriane, 328 av. J.-C. Avant son départ pour l’Asie il avait composé une Histoire grecque et une Histoire de la Guerre sacrée dont il ne reste rien. Il avait commencé en Asie une Histoire d’Alexandre dont on a quelques fragments (dans la collection Didot, à la suite d’Arrien). Il existe sous son nom une espèce de roman de la vie d’Alexandre qui n’est pas de lui (imprimé également dans la collection Didot).

CALLOT (Jacques), peintre, dessinateur et graveur du 1er ordre, né à Nancy en 1593, mort en 1635, était fils d’un gentilhomme, héraut d’armes du duché de Lorraine. Entraîné vers les arts par une passion que sa famille contrariait, il s’échappa, pour la satisfaire, de la maison paternelle, suivit une troupe de bohémiens en Italie, et se forma à Rome sous Jules Parigi et Philippe Thomassin. Il se fixa ensuite à Florence, et revint en 1620 en Lorraine, où le duc Henri lui fit une pension, et où il finit ses jours. Après la prise de Nancy, sa patrie, par Louis XIII (1633), il refusa de consacrer par son burin le souvenir de cette conquête. Son œuvre contient près de 1600 pièces : les plus remarquables sont les Foires, les Hideux, les Supplices, les Misères de la guerre, les deux Tentations de S. Antoine, les Gueux contrefaits ; on lui doit aussi plusieurs batailles, le Siége de Bréda, le Siége de La Rochelle. Callot s’est acquis une réputation populaire par le talent avec lequel il a traité les sujets grotesques et a caricaturé les vices et les ridicules de l’humanité. Il y a deux belles collections de dessins de Callot, l’une à la Bibliothèque impériale et l’autre à la Bibliothèque Ste-Geneviève de Paris. On doit à M. C. Meaume des Recherches sur la vie et les œuvres de Callot, Nancy, 1854 et 1860.

CALMAR, v. et port de Suède (Gothie), ch.-l. du gouvt de Calmar, dans une petite île, à 440 k. S. O. de Stockholm ; 6000 h. Évêché, magnifique cathédrale, chantiers de construction. C’est à Calmar que fut proclamée, en 1397, la réunion des 3 couronnes