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très-doux et le sol très-fertile. L'industrie consiste en fabriques d'armes, de coutellerie, de papeterie, et surtout de châles superbes, faits avec la laine des chèvres du Thibet, et fort recherchés en Europe depuis le commencement de ce siècle (V. CACHEMIRE dans notre Dictionnaire des Sciences). La religion des habitants est le Mahométisme et le Bouddhisme; ils parlent une langue particulière dérivée du sanscrit, mais ils entendent le persan. Leurs mœurs sont très-vicieuses. — Le Cachemire eut des princes indigènes jusqu'à la conquête mahométane en 1364; de cette époque à 1586, il forma encore un État indépendant sous des princes mahométans ; il fut réuni à l'empire mongol en 1586; en 1747, il fut conquis par les Agfhans, puis devint une province du Kaboul; les Seikhs s'en sont emparés en 1819.

CACHOEIRA, v. du Brésil (Bahia), à 120 kil. N. O. de San-Salvador; 16 000 h. Entrepôt du coton et du tabac de toute la province.

CACIQUE, nom sous lequel les Mexicains et les Péruviens désignaient leurs chefs civils et militaires. Tous les Incas portaient ce titre.

CACONGO ou MALLEMBA, État d'Afrique, tributaire du roy. de Loango, entre ceux de Loango proprement dit au N., Congo à l'E., Engoyo au S., et l'Océan à l'O. Capit., Kingelé. Quelques mont.; sol fertile, climat tolérable pour les Européens.

CACUS, géant monstrueux, demi-homme et demi-satyre, fils de Vulcain, vomissait des tourbillons de flammes et de fumée. Il habitait un antre du mont Aventin, près de l'endroit où plus tard fut bâtie Rome. Ayant un jour volé quelques génisses à Hercule, ce héros força l'entrée de sa caverne, quoiqu'il l'eût barricadée avec des roches énormes, et l'étouffa. Ce combat a fourni à Virgile un des plus beaux morceaux du VIIIe liv. de l’Énéide.

CADALEN, ch.-l. de cant. (Tarn), à 9 kil. S. E. de Gaillac; 1600 hab. Commerce de bétail.

CADALOUS, évêque de Parme, fut élu pape par la faction impériale en 1061, et prit le nom d'Honoré II. Il fut déposé l'année suivante par le concile de Mantoue, et mourut peu de temps après.

CADA-MOSTO (L.), navigateur vénitien, né vers 1430, se mit au service du roi de Portugal, fit en 1455 et 1456, sous les auspices du prince Henri, deux voyages sur la côte d'Afrique, explora le Sénégal, la Gambie, découvrit plusieurs des îles du Cap-Vert, retourna dans sa patrie en 1463, et laissa une précieuse Relation de ses Voyages (Vicence, 1507).

CADAN, petite v. de Bohême, sur l'Egra, à 16 k. E. de Saatz. Charles-Quint y confirma en 1534 les concessions faites aux Protestants.

CADAVAL (ducs de), branche cadette de la maison de Bragance, remonte au XIVe siècle et a pour tige don Alvarez de Portugal, 4e frère du duc de Bragance, don Ferdinand II. Ce prince était petit-fils, par Ferdinand I, d'Alphonse, premier duc de Bragance, et avait épousé l'unique héritière du grand connétable de Portugal, don Nuno Alvarez Pereira de Mello. Ses descendants portèrent jusqu'au XVIIe s. les titres de marquis de Ferreira et de comtes de Tentugal. Don Nuno Alvarez Pereira de Mello, marquis de Ferreira, reçut du roi Jean IV le titre de duc de Cadaval en récompense des services qu'il avait rendus à sa cause dans la célèbre révolution de 1640. Les successeurs de ce dernier se sont alliés aux maisons françaises de Lorraine et de Luxembourg. — Pereira de Mello, duc de Cadaval, né en 1799, mort à Paris en 1837, fut membre du conseil de régence et président de la Chambre des pairs de Portugal en 1826 et devint 1er ministre de don Miguel en 1828.

CADDÉE ou CADÉE (Ligue), ou LIGUE DE LA MAISON DE DIEU, Pagus a casa Dei en latin, était avant 1801 la 2e ligue des Grisons et avait pour ch.-l. Coire.

CADENET, ch.-l. de cant. (Vaucluse), à 19 kil. S. d'Apt; 2316 hab. Anc. duché. V. CHAULNES (duc de).

CADEROUSSE, v. du dép. de Vaucluse, à 4 kil. S. O. d'Orange. Vers à soie; filatures de soie, garance. Anc. seigneurie appartenant à la maison de Grammont et érigée en duché en 1663.

CADÈS-BARNÉ, v. de l'Idumée, dans le désert de Sin, à l'extrémité orientale.

CADET DE GASSICOURT (L. Claude), pharmacien, né à Paris en 1731, mort en 1799, fut pharmacien en chef des armées en Allemagne et en Portugal, puis exerça sa profession à Paris où il se fit remarquer par sa bienfaisance autant que par sa science, et fut reçu en 1766 à l'Académie des sciences. A la Révolution, il fut chargé, avec Lavoisier et Darcet, d'extraire le cuivre du métal des cloches. On lui doit plusieurs mémoires sur la chimie, notamment sur la préparation de l'éther, ainsi que la découverte du composé d'éther appelé Liqueur fumante de Cadet. — Son fils, Ch. Louis Cadet de Gassicourt, 1769-1821, s'est distingué à la fois comme pharmacien et comme littérateur. On a de lui un Dictionnaire de chimie, 1803, une Histoire secrète des Templiers, quelques vaudevilles et de spirituelles chansons.

CADET DE VAUX (Antoine), frère de L. Claude, né à Paris en 1743, mort en 1828, tint d'abord une pharmacie, puis la quitta pour se livrer à des recherches scientifiques et philanthropiques. Il s'occupa surtout, de concert avec Parmentier et Cadet de Vaux, d'expériences et de publications relatives à la salubrité publique, à la culture des vins, aux aliments économiques. Il fonda en 1777 le Journal de Paris, qui prospéra longtemps entre ses mains. On a de lui, entre autres ouvrages, une Instruction sur l'art de faire les vins, et un Traité sur le blanchiment à la vapeur.

CADET LA PERLE. V. HARCOURT (H. d').

CADI, mot arabe, qui signifie juge; c'est le nom que portent les juges musulmans; ils réunissent les attributions que remplissent chez nous les commissaires de police, les juges de paix, les notaires et les juges des tribunaux civils et criminels. Ils prennent le Coran pour base de leurs décisions, et imposent à leur gré les punitions et les amendes. Si les sentences rendues par le Cadi semblent injustes, on les défère au mufti qui prononce en dernier ressort.

CADIÈRE (CATHERINE LA). V. GIRARD (J. B.).

CADILLAC, ch.-l. de cant. (Gironde), anc. ch.-l. du comté de Benauges, à 29 kil. S. E. de Bordeaux, sur la Garonne; 894 hab. Hospice d'aliénés; magnifique château, bâti par le duc d'Épernon, servant auj. de maison de détention pour femmes. Taillanderie, fabrique de creusets.

CADIX, Gades, v. forte et port d'Espagne, ch.-l. de la province de même nom, dans l'anc. Andalousie, à 460 kil. S. O. de Madrid; 70 000 hab. La ville est située au milieu de la mer, à l'extrémité d'une péninsule de l'île de Léon. Rade immense, port franc. Évêché, belle cathédrale avec une chapelle souterraine; douane, bourse, théâtre, vaste amphithéâtre pour les combats de taureaux, arsenal, hôpital militaire, collége de chirurgie, académie de dessin, observatoire de la marine. Cette ville, une des plus commerçantes de l'Espagne, avait été ruinée par l'émancipation des colonies espagnoles d'Amérique, mais dans ces derniers temps la franchise de son port l'a relevée. — Fondée par les Phéniciens ou les Carthaginois. Prise par les Romains en 206 av. J.-C., elle suivit les destinées de l'Andalousie. Les Espagnols l'enlevèrent aux Arabes en 1262. Les Anglais la prirent et la pillèrent en 1596, mais ils l'attaquèrent en vain en 1626 et 1702; ils la bombardèrent en 1800; les Français la tinrent bloquée de 1810 à 1812. En 1823, les Cortès s'y étaient retirées, emmenant avec elles le roi d'Espagne; mais après la prise du Trocadéro, la ville fut obligée de se rendre au duc d'Angoulême. — La prov. de Cadix, entre celles de Séville, de Malaga, le détroit de Gibraltar et l'Océan, compte environ 360 000 hab.

CADMÉE (la). V. CADMUS et THÈBES.

CADMUS, fils d'Agénor, roi de Phénicie, fut envoyé par son père à la recherche de sa sœur Europe, enlevée par Jupiter. N'ayant pu la trouver et