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formation en Angleterre, 1679-1715, trad. par Rosemond, 1683 et années suivantes ; une Histoire de mon temps (depuis Charles II), publiée après sa mort par son fils, 1724, trad. par Lapillonnière, 1725.

BURNET (James), lord Monboddo. V. MONBODDO.

BURNOUF (J. Louis), professeur et philologue, né en 1775 à Urville (Manche), mort en 1844, était fils d'un pauvre tisserand, qui le laissa orphelin de bonne heure. Admis comme boursier au collége d'Harcourt à Paris, il remporta en 1792 le prix d'honneur de l'Université, et n'en fut pas moins obligé, pendant la Révolution, de se faire commis marchand pour vivre. Il entra dans l'Université en 1808, fut successivement professeur de rhétorique au lycée Charlemagne et au lycée Impérial, maître de conférences à l'École normale, professeur d'éloquence latine au Collége de France, inspecteur de l'Université, et fut admis en 1836 à l'Académie des inscriptions. On lui doit une Méthode pour étudier la langue grecque (1813) et une Méthode pour étudier la langue latine (1840), ouvrages classiques, qui sont conçus dans un esprit philosophique sans cesser d'être d'un usage pratique ; une édition de Salluste (1822), dans la collection Lemaire ; enfin des traductions de Tacite (6 vol. in-8, 1827-1833), de plusieurs ouvrages de Cicéron, et du Panégyrique de Pline, qui unissent l'élégance à la fidélité.

BURNOUF (Eugène), savant orientaliste, fils du précédent, né à Paris en 1801, mort en 1852, se consacra aux langues orientales, et approfondit surtout le sanscrit et le zend ; fit un cours de grammaire générale à l’École normale, fut élu en 1832 professeur de langue et de littérature sanscrites au Collége de France, et entra la même année à l'Académie des inscriptions. Il venait d'être nommé secrétaire perpétuel de cette compagnie, lorsqu'il fut enlevé par une mort prématurée. Outre un grand nombre de mémoires sur des questions particulières et le texte explicatif de l’Inde anglaise de Geringer, 1827-1835, on a de lui : Vendidad-Sadé, l'un des livres de Zoroastre, texte zend, avec trad., 1829-32; le Yaçna ou le livre des prières, en zend, 1833, avec un commentaire où le vrai sens des livres sacrés des Parsis était pour la 1re fois révélé ; un Mémoire sur les inscriptions cunéiformes, 1838, où sont déchiffrés des caractères restés jusque-là indéchiffrables; le Bhagavata-pourana, histoire poétique de Krichna, avec traduction et commentaires, 1840-44; enfin une Introduction à l'Histoire du Bouddhisme indien, d'après les monuments originaux récemment retrouvés : il achevait ce grand travail au moment de sa mort. En faisant des découvertes inespérées, en ressuscitant des idiomes perdus, E. Burnouf a mérité qu'on dit de lui qu'il était un philologue de génie. M. Naudet a lu à l'Académie des inscriptions en 1854 une excellente Notice sur MM. Burnouf père et fils.

BURNS (Robert), poëte écossais, né en 1759, était fils d'un jardinier du comté d'Ayr, et fut lui-même fermier. Emporté par un goût naturel vers la poésie, il négligea ses affaires pour s'y livrer; mais en même temps il s'abandonna à la débauche et tomba dans une misère qui abrégea sa vie : il mourut en 1796, à 37 ans. Ses poésies sont écrites presque toutes dans le dialecte écossais. Le Dr Currie en a donné en 1800 un recueil complet en 4 vol. in-8. Les morceaux de Burns les plus estimés sont : The Cotter's Saturday-Night; Bruce's Address to his Troops; The Lilach; John Barleycorn. Ses Poésies ont été trad. par M. Léon de Wailly, 1843. Lockhardt a écrit sa Vie, Édimbourg, 1828.

BURRHUS (Afranius), préfet du prétoire et gouverneur de Néron, d'une vertu sévère, réussit pendant quelque temps, avec Sénèque, à contenir les penchants du jeune prince ; mais, après le meurtre de Britannicus, il se déshonora en acceptant une partie des dépouilles de la victime. Néanmoins Néron finit, dit-on, par le faire mourir lui-même, l'an 62 de J.-C., pour se défaire d'un censeur importun.

BURRHUS, empirique italien. V. BORRI.

BURSCHENSCHAFT, association d'étudiants en Allemagne. V. ce mot au Dict. des sciences.

BURTON (Robert), écrivain anglais, né à Lindley (Leicester) en 1576, mort en 1639, était curé dans sa ville natale. Il est connu par un ouvrage fort original, l'Anatomie de la Mélancolie, par Démocrite le Jeune, 1621, ouvrage auquel Sterne a fait de fréquents emprunts, et qui a eu un grand nombre d'éditions. Burton croyait à l'astrologie ; il avait prédit le jour de sa mort, et sa prédiction se réalisa.

BURTON-UPON-TRENT, v. d'Angleterre (Stafford), sur le Trent, à 35 kil. E. de Stafford ; 7000 hab. Chapeaux, filatures de coton hydrauliques ; ouvrages en fer. Pont de 37 arches sur le Trent. Ale renommée.

BURTSCHEID. V. BORCETTE.

BURY, v. manufacturière d'Angleterre (Lancaster), sur l'Irwell, à 12 k. N. O. de Manchester ; 25 000 hab. Chemin de fer. Houille ; étoffes de coton, lainages. Patrie de sir Robert Peel.

BURY-ST-EDMUNDS, jadis Boedrik-Worth, v. d'Angleterre (Suffolk), à 90 kil. N. E. de Londres : 4500 hab. Jolie ville ; églises St-Jacques et Ste-Marie. Grand commerce de laines et de grains. — La ville se forma autour d'une abbaye fondée en 633 et dans laquelle fut transportée en 903 le corps du roi S. Edmond, tué par les Danois en 870. C'est là que se rassemblèrent les barons anglais, mécontents de Jean sans Terre, pour lui arracher la Grande Charte.

BURZET, ch.-l. de cant. (Ardèche), à 22 kil. N. de L'argentière ; 832 hab. Couvertures de laine.

BUS (César de), instituteur de la congrégation de la Doctrine chrétienne, né en 1544 à Cavaillon, mort en 1607, avait d'abord mené dans les camps et à la cour une vie très-dissipée. Il embrassa l'état ecclésiastique à 30 ans, se voua à l'instruction des enfants et du peuple, et, s'étant associé à plusieurs prêtres animés du même zèle, créa, en 1592, la congrégation de la Doctrine chrétienne ou des Doctrinaires, qui fut approuvée par Clément VIII en 1597. V. DOCTRINE.

BUSACHI, bourg de Sardaigne, à 30 kil. N. E. d'Oristano ; 2000 hab. Il donne son nom à une prov. située entre celles de Cagliari au N., d'Isili au S. et la mer à l'O., qui a pour ch.-l. Oristano ; 75 000 h.

BUSACO, couvent et hameau de Portugal (Beira), à 30 kil. N. de Coïmbre. Wellington y remporta un avantage sur Masséna le 15 septembre 1810, mais le 27 du même mois, l'armée anglo-portugaise fut repoussée jusqu'à Torrès-Védras.

BUSBECQ (Augier GHISLEN de), diplomate, né en 1522 à Comines en Flandre, mort en 1592, fut employé par les empereurs Ferdinand I, Maximilien II et Rodolphe II, comme ambassadeur en Turquie, puis en France, et fut gouverneur des fils de Maximilien II. On a de lui une relation de son ambassade en Turquie, écrite en latin, sous forme de lettres, 1582-1589, trad. par Gaudon, 1649, et par l'abbé de Foy, 1748. On doit à Busbecq la découverte du célèbre Monument d'Ancyre (V. ANCYRE), et l'introduction en Europe du lilas et du marronnier d'Inde.

BUSCHING (Ant. Fréd.), géographe, né en 1724à Stadthagen (Schaumbourg), mort en 1793, accompagna d'abord en Russie le comte de Lynar comme gouverneur de son fils, fut nommé en 1754 professeur de philosophie à Gœttingue, quitta cette ville en 1761 par suite de persécutions qu'il y éprouva pour ses opinions religieuses, et se rendit à St-Pétersbourg, où il devint pasteur d'une église luthérienne ; puis à Berlin (1766), où il dirigea avec le plus grand succès le gymnase ou collége dit du Cloître-Gris. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages sur la religion, la géographie, l'histoire, et sur l'éducation ; c'est surtout par ses ouvrages géographiques qu'il est connu. Les plus importants sont : la Nouvelle Description du globe ou Géographie universelle, 1754 et années suivantes, le traité le plus complet et le plus exact qui eût paru jusqu'à lui ; Introduction à la géographie, à la politique, au commerce et aux finances des États de l'Europe, 1758.