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in-fol., et complété par un Supplément de Barberi, en 20 vol. in-fol., 1835-60.

BULLES D'OR. On nomme ainsi plusieurs chartes ou constitutions rendues au moyen âge par divers souverains, le plus souvent par les empereurs d'Allemagne, et scellées en or. La plus célèbre est celle que rendit en 1356 l'empereur Charles IV, pour régler le droit politique de l'Allemagne et qui a en effet régi l'empire depuis cette époque jusqu'en 1806. Cette bulle, divisée en 30 chapitres, fixe les droits et le rang des électeurs, le mode de l'élection, etc. Elle fut rédigée par Barthole, qui y consigna les résultats des délibérations des deux diètes.

BULLET (P.), architecte, né en 1639, m. en 1716, était élève de Blondel. Il éleva la Porte St-Denis d'après les plans de son maître ; il construisit ensuite d'après ses propres plans la Porte St-Martin (1674), et l'église St-Thomas d'Aquin. Bullet a écrit : Traité du Nivellement, 1688, Architecture pratique, 1691. Il avait été élu en 1685 membre de l'Académie d'architecture.

BULLET (J. B.), professeur de théologie à l'Université de Besançon, né dans cette ville en 1699, mort en 1775, a laissé : Histoire de l'établissement du Christianisme, tirée des seuls auteurs juifs et païens, 1764 ; l'Existence de Dieu démontrée par les merveilles de la nature, 1768 ; Réponses aux difficultés des incrédules, 1773, ouvrages remarquables par la netteté et la force de l'argumentation. On a aussi de lui de savants Mémoires sur la langue celtique, 1754, sur l’Histoire de France, sur la Mythologie française, 1771, sur les cartes à jouer, etc.

BULLIARD (Pierre), botaniste, né à Aubepierre, près de Langres, vers 1742, mort à Paris en 1793, réunit les talents de l'artiste à ceux du savant, et put faire lui-même le dessin et la gravure de ses ouvrages. On a de lui : Flora parisiensis, 1774 ; Aviceptologie, 1796 ; Herbier de la France, 1793 ; Dictionnaire élémentaire de botanique, 1799 ; Histoire des Plantes vénéneuses de la France, 1778 ; Histoire des champignons de la France, 1791-1812.

BULLION (Claude de), surintendant des finances sous Louis XIII (1632), puis garde des sceaux, mort en 1640. Il fit bâtir à Paris, sur les dessins de Levau, un hôtel magnifique, où l'on remarquait deux galeries peintes par Vouet et Blanchard et qui, après la Révolution, fut affecté aux ventes publiques.

BULOW (Fréd. Guill.), général prussien, né en 1755, mort en 1816, se distingua dans la campagne de 1813, sauva Berlin par les victoires qu'il remporta à Grossbeeren et à Dennewitz, ce qui lui valut te titre de comte de Dennewitz, et eut une grande part aux batailles de Leipsick et de Waterloo. — Henri Bulow, son frère, né en 1760, mort en l807, a écrit des ouvrages de tactique militaire qui eurent du succès, notamment une Histoire de la campagne de 1805, où il critiquait les opérations du gouvt prussien. Incarcéré pour ce fait, il mourut en prison. Il était grand partisan de Swedenborg.

BULTEAU (Louis), savant écrivain, né à Rouen en 1625, mort à l'abbaye de St-Germain-des-Prés en 1693. Il publia en 1678 l’Histoire des moines de l'Orient (de S. Antoine au VIIe s.), puis, de l684 à 1694, l’Histoire de S. Benoît et des moines d'Occident. Il a trad. les Dialogues de S. Grégoire le Grand et l’Introduction à la sagesse de Vivès.

BUNAU (Henri, comte de), historien allemand, né en 1697 à Weissenfels, mort en 1762, fut conseiller intime de l'électeur de Saxe, roi de Pologne (Auguste III), fut aussi employé par l'empereur, Charles VII, et s'acquitta avec succès de plusieurs missions diplomatiques. On lui doit une Histoire de l'empire d'Allemagne, Leipsick, 1728-43, ouvrage plein d'érudition et de critique, mais qui ne va que jusqu'à 918, et une Histoire de la guerre de Sept ans (1756-63). Le comte de Bunau possédait une riche bibliothèque, qui fait aujourd'hui partie de la Bibliothèque royale de Dresde. Il se plaisait à aider les jeunes gens, studieux qui étaient sans fortune : il fut le protecteur de Winckelmann.

BUNDELKAND, région de l'Inde en deçà du Gange, entre l'Agrah et le Malwa, formait jadis une province de l'Allahabad indépendant ; auj. elle est soumise aux Anglais et comprise presque tout entière dans la présidence de Calcutta ; env. 1 million d'hab. Ch.-l., Banda. Ce pays est célèbre par ses mines de diamants : les principales sont à Pannah.

BUNKERSHILL, éminence qui domine Boston (Massachussetts), au N., se trouve auj. comprise dans la ville de Charlestown. C'est là qu'eut lieu le 2e combat entre les Anglais et les Américains, 17 juin 1775 ; les insurgés y eurent l'avantage. Une colonne a été élevée sur les lieux en mémoire de cet événement.

BUNYAN (J.), anabaptiste anglais, né en 1628, m. en 1688, était fils d'un chaudronnier et exerça d'abord lui-même ce métier, puis il s'enrôla dans l'armée du Parlement. Il fut mis en prison comme séditieux et y resta douze ans (1660-72); il composa pendant sa captivité plusieurs ouvrages mystiques, dont le plus célèbre est le Voyage du pèlerin (Pilgrim's progress), trad. en 1831 : c'est une ingénieuse allégorie, où il raconte, en style biblique, les épreuves d'un chrétien qui veut sauver son âme. Ses Œuvres ont été recueillies à Londres en 1736-37.

BUNZLAU, Boleslavia, v. des États autrichiens (Bohême), ch.-l. de cercle, à 50 kil. N. E. de Prague ; 5000 hab. On la nomme quelquefois Iung-Bunzlau (Nouv.-Bunzlau), par opposition à Alt-Bunzlau (Vieille-Bunzlau), v. située sur l'Elbe, à 11 kil. N. E. de Prague. — Le cercle, entre la Saxe au N., la Prusse au N. E. et les cercles de Bidschow, Kaurzim, Leitmeritz, a 93 kil. sur 53 ; 480 000 hab.

BUNZLAU, v. des États prussiens (Silésie), ch.-l. de cercle, à 37 k. N. O. de Liegnitz ; 6000 hab.

BUONACCORSI (Phil.), historien, né en Toscane dans le XVe siècle, mort en 1496 à Cracovie, fonda à Rome, avec Pomponius Lætus et d'autres savants, une académie dont les membres prenaient des noms grecs et latins ; il y prit celui da Callimachus, auquel sa grande connaissance des affaires fit ajouter le surnom d’Experiens. Cette assemblée, dont les membres travestissaient ainsi leurs noms, parut suspecte à Paul II, et fut poursuivie avec rigueur. Buonaccorsi se réfugia en Pologne vers 1473, auprès du roi Casimir IV, qui le chargea de l'éducation de ses enfants, en fit son secrétaire, et lui confia plusieurs négociations importantes à Constantinople. Ses ouvrages historiques sont : Attila, seu De gestis Attilæ, Haguenau, 1531 ; Historia de rege Uladislao, 1519.

BUONACCORSI (P.), peintre. V. PERINO DEL VAGA.

BUONACOSSI. V. BONACOSSI.

BUONAFEDE (P. Appiano), philosophe et publiciste, né à Commachio (Ferrarais) en 1716, mort en 1793, entra chez les Célestins, et professa la théologie à Naples depuis 1740. On a de lui une Histoire philosophique du suicide, Lucq., 1761 ; une Histoire des écoles philosophiques, Lucq., 1763, 7 vol. in-8, un Traité de la Restauration de la philosophie aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, 3 vol. in-8, Venise, 1789, et des écrits poétiques et littéraires publiés sous le pseudonyme de Cromaziano.

BUONAROTTI (Michel-Ange). V. MICHEL-ANGE.

BUONAROTTI (Phil.), né à Pise en 1761, mort en 1837, prétendait descendre de Michel-Ange. Il adopta avec ardeur les idées de la Révolution française, rédigea en Corse un journal intitulé l'Ami de la liberté italienne, reçut de la Convention la qualité de citoyen français, et fut chargé de quelques missions. Il entra en 1798 dans la conspiration de Babeuf, mais réussit à se faire acquitter, et mena depuis une vie obscure et misérable. Il a publié en 1828 l’Histoire de la conspiration de Babeuf.

BUONCOMPAGNONI. V. GRÉGOIRE XIII.

BUONTALENTI (Bernardo), un des plus grands artistes de la Toscane, à la fois architecte, sculpteur et peintre, né à Florence en 1536, mort en 1608,