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BRUYÈRES, ch.-l. de cant. (Vosges), à 25 kil. N. E. d'Épinal; 2056 hab. Coutellerie, eaux minérales.

BRUYS (Pierre de), hérésiarque du XIIe siècle, parcourut le Dauphiné, la Provence et le Languedoc, déclamant contre les abus du clergé, abattant et brûlant les croix, rebaptisant les enfants, enseignant que les églises sont inutiles, que l'on ne doit pas prier pour les morts, que Dieu n'est pas dans l'Eucharistie, etc. Il fut brûlé vif par les habitants de St-Gilles (Gard), en 1147. — Ses disciples furent appelés de son nom Pétrobrusiens. Ils furent les précurseurs des Vaudois.

BRUZEN DE LA MARTINIÈRE. V. LAMARTINIÈRE.

BRYENNE (Nicéphore), général de l'empereur grec Michel Parapinace. Craignant l'effet des défiances de son maître, il se révolta en 1077, et se fit proclamer empereur à Dyrrachium; mais il fut vaincu, pris, et eut les yeux crevés (1079). — Son fils, nommé aussi Nicéph. Bryenne, fut en faveur auprès d'Alexis Comnène, qui lui donna sa fille Anne en mariage, avec le titre de césar. Cependant Bryenne ne put se faire nommer son successeur. Ayant tenté de prendre Antioche sur les Latins, il échoua et revint mourir à Constantinople, en 1137. Il a écrit l’Histoire des empereurs Isaac Comnène, Constantin Ducas, Romain Diogène et Michel Parapinace (de 1057 à 1071), Paris, 1661 (dans la collection des Byzantins). Cette histoire a été traduite par le président Cousin.

BRZESC, v. de Pologne. V. BRESTS.

BRZEZANY, v. des États autrichiens (Galicie), ch.-l. de cercle, à 65 kil. S. E. de Lemberg; 5000 hab.

BUA (île), dite aussi île des Perdrix, île des États autrichiens, dans la mer Adriatique, sur la côte de Dalmatie, à 32 kil. N. O. de Spalatro ; 3500 hab. Ch.-l., Bua. Elle communique avec Trau par un môle.

BUACHE (Phil.), géographe, né à Paris en 1700, mort en 1773, se forma sous le géographe Delisle, dont il épousa la fille; fut nommé en 1729 premier géographe du roi, et devint l'année suivante membre de l'Académie des sciences. Il établit la division du globe par bassins de rivières et de mers, subordonnés les uns aux autres. Il croyait à l'existence d'un continent austral, opinion que les découvertes postérieures n'ont pas confirmée. Il a publié en 1754 un Atlas physique, et adonné plusieurs mémoires.

BUAT (du), historien. V. DUBUAT.

BUBACÈNE, anc. prov. d'Asie, au N. du mont Paropamise, formait la partie S. E. de la Bactriane.

BUBASTE, en latin Bubastis ou Bubastus, auj. Tell-Basta? anc v. de la B.-Égypte, au S. E. de Léontopolis, sur une branche du Nil dite bras bubastique, était ch.-l. du nome Bubastite, et avait été ainsi nommée en l'honneur de Bubastis, déesse égyptienne, analogue à la Diane des Grecs. C'est là que commençait le canal du Nil à la mer Rouge.

BUBNA (le comte Ferd. de), général autrichien, né en Bohême en 1760, mort en 1825, fut aide de camp de l'archiduc Charles, remplit diverses missions diplomatiques en 1812 et 1813 auprès de Napoléon, commanda en 1813 le corps d'armée qui pénétra en France par Genève, en 1815 un autre corps d'armée en Savoie, et fut repoussé par Suchet. Il fut nommé en 1821 gouverneur de la Lombardie.

BUC, vge de Seine-et-Oise, sur la Bièvre, à 3 k. S. de Versailles; 700, hab. Aqueduc remarquable qui fournit de l'eau à Versailles.

BUCENTAURE, bâtiment de parade dont on se servait à Venise pour la célébration du mariage du doge avec la mer, cérémonie qui s'accomplissait le jour de l'Ascension. C'était une sorte de galère très-haute, sans mâts ni voiles, desservie par des rameurs et couronnée par une espèce d'estrade demi-circulaire, d'où chaque année le doge jetait un anneau d'or dans l'Adriatique comme signe qu'il l'épousait. Cette coutume remonte à l'an 1177. Le Bucentaure tirait son nom de ce qu'il portait à la proue l'image d'un Centaure monté sur un bœuf.

BUCÉPHALE, cheval d'Alexandre. Ce prince était le seul qui pût le monter. Plusieurs fois Bucéphale lui sauva la vie en le dégageant du fort de la mêlée. Il fut tué dans l'Inde, sur les bords de l'Hydaspe, dans une bataille contre Porus. Au lieu où il périt fut fondée une ville du nom de Bucéphalie; elle était située vis-à-vis de Nicée, au N. du roy. de Taxile.

BUCER (Martin), un des plus ardents propagateurs de la Réforme, né à Schelestadt en 1491, mort en 1551, était d'abord dominicain. Il quitta son couvent en 1521, se maria, prêcha la réforme et exerça 20 ans à Strasbourg le double emploi de ministre et de professeur de théologie. Il contribua à la trêve qui fut conclue entre les partisans de Luther et ceux de Zwingle à la suite des conférences de Marbourg en 1529, ainsi qu'à l'accord de Wittemberg en 1536. Il alla en 1545 en Angleterre et professa la théologie à Cambridge jusqu'à sa mort. Il flotta toute sa vie entre la doctrine de Luther et celle de Zwingle ; en Angleterre, il se montra favorable à la hiérarchie anglicane. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages ; le meilleur est une Explication des psaumes, Strasbourg, 1529. On remarque dans ses écrits une grande subtilité. Les Strasbourgeois le regardent comme leur apôtre.

BUCH (le captalat de), subdivision du Bordelais, avait pour ville principale La Teste de Buch. Ses anciens seigneurs, célèbres dans l'histoire de la Guyenne, se qualifiaient captals ou capoudals.

BUCH (Léopold de), géologue prussien, né en 1774, à Stolpe (Uckermark), mort en 1853, visita le Vésuve, les volcans éteints de l'Auvergne, les Alpes et les montagnes de l'Allemagne, les îles Scandinaves, les Hébrides, les Canaries, fit faire de grands pas à la géologie et à la paléontologie, et fut, en récompensé de ses services, nommé chambellan du roi de Prusse. Élève de Werner, il adopta d'abord la doctrine neptunienne de son maître; mais il se rallia plus tard aux doctrines vulcaniennes et à la théorie des soulèvements. On a de lui : Description géognostique de la Silésie (1797), Observations géognostiques faites en Allemagne et en Italie (1802-1809), Voyage en Norvège et en Laponie (1810), Description physique des îles Canaries (1825), et la Carte géognostique de l'Allemagne (1832). Il était membre de l'Académie de Berlin et associé de l'Institut. M. Flourens a lu à l'Institut en 1856 une Notice sur ce savant.

BUCHAN, petite contrée de l’Écosse, enclavée dans la partie E. du comté d'Aberdeen, se termine par le cap Buchan-ness.

BUCHAN (J. STUART, comte de), général écossais, amena un corps d'Écossais au secours de Charles VII, aida à battre les Anglais à Baugé, 1421, fut pris au siége de Crevant, mais bientôt échangé, reçut en 1424 la charge de connétable, avec le comté d’Évreux, fut battu à Verneuil et tué devant Orléans, 1428.

BUCHAN (Guill.), médecin écossais, né en 1729, mort en 1805, dirigea l'hôpital des enfants trouvés d'Ackworth (Yorkshire), puis s'établit à Édimbourg en 1770 et y publia la Médecine domestique, qui a eu de nombreuses éditions et a été trad. par Duplanil, Paris, 1789. Il pratiqua depuis à Londres. On lui doit aussi le Conservateur des mères et des enfants, trad. par De Presle, 1804.

BUCHANAN (George), poëte latin moderne et historien, né en 1506 en Écosse, mort en 1582, fit ses études à Paris, fut professeur à la communauté de Ste-Barbe, puis retourna en Écosse, et devint précepteur d'un fils naturel de Jacques V, le fameux comte de Murray. Ayant écrit une satire contre les Franciscains, il fut emprisonné (1539), puis se réfugia en France, et enseigna pendant plusieurs années à Bordeaux et à Paris. Appelé en Portugal pour enseigner à Coïmbre (1547), il éprouva dans ce pays de nouvelles difficultés à cause de la hardiesse de ses opinions. Il repassa en Écosse en 1560 et y embrassa le Protestantisme. La reine Marie Stuart le chargea de la direction d'un collége, et voulut lui confier l'éducation de son fils ; il ne s'en déclara pas