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35 k. N. O. de Rome; 1800 h. Eaux thermales, beau château des Torionia, ducs de Bracciano. — Le lac de Bracciano, Sabatinus lacus, a 8 k. de long. Il se décharge dans la Méditerranée par l'Arone.

BRACCIO DE MONTONE (André), condottiere italien, né à Pérouse en 1368, servit successivement différents princes d'Italie, et eut pour rivaux Charles Malateste et Sforze, qu'il vainquit en plusieurs occasions. Il s'empara en 1416 de Pérouse, dont il se fit déclarer seigneur, et fut un instant maître de Rome (1417). Il périt en 1424, devant Aquila, qu'il assiégeait pour Ladislas, roi de Naples.

BRACHMANES. V. BRAHMANES.

BRACIEUX, ch.-l. de cant. (Loir-et-Cher), sur le Beuvron, à 15 kil. S. E. de Blois; 962 hab.

BRACONNOT (Henri), chimiste, membre de l'Académie de Nancy et correspondant de l'Institut, né à Commercy en 1780, mort en 1854, servit pendant 6 ans comme pharmacien militaire, puis se fixa à Nancy, où il devint directeur du jardin botanique. Il se livra surtout à la chimie végétale; on lui doit la connaissance des acides bolétique, aconitique, nancéique, ellagique, pectique, pyrogallique, la découverte de la légumine, de la stéarine, de la bougie stéarique (1818), et du sucre de bois (1819). Il légua 280 000 fr. à la ville de Nancy. M. J. Nicklès a donné une Notice sur Braconnot, sa vie et ses travaux, 1856.

BRADFORD, v. d'Angleterre (York), à 48 kil. S. O. d'York, à 313 kil. N. O. de Londres; 45 000 hab. Houille, forges et fonderies; filage et tissage des laines. — V. du comté de Wilts, sur l'Avon, à 11 kil. S. E. de Bath; 10 250 hab. Draps fins.

BRADLEY (Jacq.), savant astronome anglais, né en 1692 à Shereborn (Glocester), mort en 1762, fut nommé en 1730 professeur d'astronomie à Oxford, et en 1741 astronome royal et directeur de l'observatoire de Greenwich. On lui doit, outre d'innombrables observations d'une admirable précision, les deux grandes découvertes de l'aberration de la lumière (1727) et de la nutation de la terre (1747), et la connaissance de la formule empirique de la réfraction. Il fut membre de la Société royale de Londres et des Académies de Paris, Berlin, Bologne, etc. On a publié en 1798 à Oxford ses Observations faites à Greenwich, et en 1832 ses œuvres posthumes et sa correspondance.

BRADSHAW (J.), né dans le comté de Derby en 1586, était président de la haute cour de justice qui fit le procès à Charles I. Nommé après la proclamation de la République président du Parlement, il obtint une garde pour la sûreté de sa personne, un logement à Westminster, une somme de 5000 livres sterling, avec des domaines considérables. Il ne jouit pas longtemps de ces récompenses : mécontent des empiétements de Cromwell, il se retira du Parlement et mourut dans l'obscurité, en 1659. Son corps fut exhumé en 1661, lors de la réaction royaliste.

BRADWARDIN (Thom.), surnommé le docteur profond, né en 1290 à Hartfield (Sussex), mort en 1348, se distingua à la fois dans la théologie, la philosophie et les mathématiques. Il fut nommé confesseur d’Édouard III, qu'il accompagna en France, et devint archevêque de Cantorbéry; mais il mourut peu de semaines après sa promotion. Le plus célèbre de ses écrits est De causa Dei, adversus Pelagium, Londres, 1618, in-fol.; il s'y montre thomiste rigide; on l'accuse même d'être retombé dans l'hérésie de Gotescalc en soutenant la prédestination.

BRAGA, Bracara Augusta, v. de Portugal, ch.-l. de la prov. d'Entre-Douro-e-Minho, à 322 kil. N. E. de Lisbonne, à 45 kil. N. N. E. de Porto; 16 000 hab. Archevêché, qu'on fait remonter à l'an 92. Ruines romaines, amphithéâtre, aqueduc, etc.; cathédrale, palais archiépiscopal, séminaire. Toiles, armurerie, chapellerie, clouterie. Commerce avec l'intérieur. — Cette ville a été, dit-on, fondée par Himilcon; elle fut de 445 à 585 la capit. des Suèves, qui en furent chassés par les Visigoths.

BRAGANCE, Brigantia, v. de Portugal (Tras-os-Montes), à 55 kil. N. O. de Miranda; 3672 hab. Évêché. Duché créé en 1442. V. ci-après.

BRAGANCE (maison de). Le chef de cette maison est Alphonse, fils naturel de Jean I, roi de Portugal, qui fut fait duc de Bragance en 1442. Elle monta sur le trône de Portugal en la personne de Jean IV, 8e duc de Bragance, qui en 1640 secoua le joug des Espagnols. Elle a donné au Portugal : Jean IV, 1640-1656; Alphonse VI, 1656-1683; Pierre II, 1683-1706; Jean V, 1706-1750; Joseph, 1750-1777; Marie I (et Pierre III), 1777-1792; Jean VI, 1792-1826; Pierre IV (don Pedro), 1826-1833; Marie II (dona Maria), 1833-1853; Pierre V, 1853. La maison de Bragance a régné, également au Brésil depuis la séparation de cette colonie. — La famille de Cadaval est une branche cadette de la maison de Bragance.

BRAHÉ, noble famille du Danemark et de la Suède. La branche danoise a produit le célèbre astronome Tycho-Brahé (V. ce nom). De la branche suédoise sortirent deux rois, Waldemar et Magnus Ladulos, ainsi qu'un grand nombre d'hommes d'État, entre autres Pierre, comte de Brahé, mort en 1680, qui fut tuteur de Christine et de Charles XI, et qui fonda l'Université d'Abo. Elle comte aussi Ste Brigitte parmi ses membres.

BRAHILOV ou BRAÏLA, Peristhlaba ? v. et port de Valachie, ch.-l. de district, au N. E., sur la r. g. du Danube, à 150 kil. de son emb. et à 65 k. S. de Galatz; env. 25 000 hab. Bon port; entrepôt de tout le commerce de la Valachie. Grains, suifs, pelleteries. — Elle fit longtemps partie de la Bulgarie. Prise par les Russes en 1770, et occupée par eux en 1828.

BRAHMA, dieu des Indiens. Ce nom désigne à la fois le Dieu suprême et unique, Brahm, et le 1er membre de la Trimourti ou Trinité indienne. Dans le 1er sens, ce dieu qu'on appelle plutôt alors Brahm ou Para-Brahma (c.-à-d. Brahma supérieur) est l'être parfait, tout-puissant, principe de tout, mais irrévélé. Il se manifeste sous trois formes ou par trois actes, la création, la conservation et la destruction, et prend selon chacun de ces rôles les noms de Brahma, de Vichnou et de Çiva. On le représente par un cercle dans un triangle. — Dans le 2e sens, c'est la 1re personne de la Trimourti, la 1re émanation de Brahma; c'est aussi le Dieu créateur. On le fait sortir d'un œuf d'or. — Les monuments représentent Brahma avec 4 têtes, tenant dans ses 4 mains la chaîne qui soutient les mondes, le livre de la loi, la poinçon à écrire, le feu du sacrifice : ses têtes sont ornées de lotus; il est couché dans des feuilles de lotus.

BRAHMANES, dits aussi Brachmanes, Brahmes, Bramins, Brahmines, prêtres et docteurs de la religion de Brahma. Ils composent la première caste parmi les Hindous; leur origine remonté à la plus haute antiquité; ils se prétendent issus de la tête de Brahma. Il paraît que les Brahmanes formaient autrefois un peuple agriculteur et pasteur; aujourd'hui, loin de cultiver la terre, ils regardent ces occupations comme serviles et les abandonnent aux castes inférieures, ne s'occupant que de l'étude des védas ou livres sacrés, et de l'exercice du culte. Ils sont seuls dépositaires et interprètes des védas. Ils se distinguent par un costume spécial, s'abstiennent de tout ce qui a eu vie, et ne se nourrissent que de légumes, de riz et de lait. Pour mériter les récompenses de la vie future, ou plutôt pour s'attirer des aumônes, la plupart d'entre eux se livrent aux plus dures austérités : ils se condamnent, par exemple, à rester toute leur vie immobiles dans la position la plus gênante. Quelques-uns vont nus au milieu de l'hiver : c'est de là que les Grecs leur avaient donné le nom de Gymnosophistes (de gymnos, nu).

BRAHMANISME, religion d'une très-haute antiquité, qui règne dans tout l'Hindoustan. Elle reconnaît un Être souverain, Brahm ou Para-Brahma, qui reste éternellement immobile, n'agissant que par l'intermédiaire de Brahma, Vichnou et Çiva, triple mani-