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libre. On a publié un grand nombre d'ouvrages de lui, mais il n'en a lui-même fait imprimer aucun. Les principaux sont : Histoire de l'ancien gouvernement de France, La Haye, 1727; État de la France, 1727; Histoire de la pairie et du parlement de Paris, 1733. On a encore de lui une Histoire des Arabes, une Vie de Mahomet, un Traité des trois imposteurs, une Analyse de Spinosa, qui devait être suivie d'une réfutation, qui n'a jamais paru. Il a laissé beaucoup de manuscrits qui sont restés inédits. On lui a attribué sans fondement des ouvrages irréligieux.

BOULAK, v. de la B.-Égypte, sur la r. dr. du Nil, à 2 k. N. O. du Caire dont elle est regardée comme le faubourg et le port; 18 000 h. École polytechnique, écoles de dessin, d'arts et métiers, de langues vivantes, établies par Méhémet-Ali. Boulak fut brûlée en 1799 par les Français lors du siége du Caire; elle a été relevée depuis.

BOULANGER (Nic. Ant.), écrivain du XVIIIe siècle, né à Paris en 1722, mort en 1759, était fils d'un marchand de papier. Il s'appliqua d'abord aux mathématiques et devint ingénieur des ponts et chaussées; puis il étudia les langues anciennes et orientales, et composa plusieurs écrits philosophiques dans lesquels il chercha à expliquer par des symboles astronomiques, mais surtout par la terreur que le déluge inspira aux hommes, les superstitions et les pratiques religieuses établies sur toute la terre. Il n'a publié lui-même aucun de ses écrits; on les a imprimés après sa mort, en leur donnant peut-être le caractère antireligieux qu'ils portent aujourd'hui. Les principaux sont : Recherches sur l'origine du despotisme oriental, 1761; l’Antiquité dévoilée par ses usages, ouvrage publié et refondu par d'Holbach, 1766. On lui a attribué le Christianisme dévoilé, écrit impie, qui est de d'Holbach ou de Damilaville. Toutes ses Œuvres ont été réunies en 1792, 8 vol. in-8 et 10 vol. in-12. — V. BOULLANGER.

BOULARD (Ant. Marc Henri), bibliophile, né a Paris en 1754, m. en 1825. Après avoir obtenu le prix d'honneur à l'Université de Paris (1770), il exerça la profession de notaire; il quitta son étude en 1808 pour se livrer tout entier à son goût pour les lettres et pour les livres. Il avait formé une bibliothèque qui s'élevait à près de 500 000 vol. On lui doit un grand nombre de traductions, entre autres celle de l’Histoire littéraire du moyen âge, de Harris, 1786, et de l’Histoire littéraire des 14 premiers siècles de l'ère chrétienne, de Berington, 1814-1826. Il fut l'ami de La Harpe et publia sa Philosophie du XVIIIe siècle. — Un autre Boulard, imprimeur-libraire, 1750-1809, a publié un Traité de Bibliographie estimé, Paris, 1804.

BOULAY, v. d'Alsace-Lorraine, à 24 kil. N. E. de Metz; 2770 hab. Quincaillerie.

BOULAY (le comte), dit B. de la Meurthe, homme d’État, né en 1761 à Chaumouzey (Vosges), d'une famille de riches cultivateurs, mortenl840, était avocat à Paris en 1789. Il adopta les idées nouvelles, s'enrôla en 1792, fut, en l'an V, envoyé par le dép. de la Meurthe au conseil des Cinq-Cents, où il devint l'âme du parti modéré; eut part à la révolution du 18 brumaire, et se voua dès lors à la fortune de Bonaparte; fut nommé président de la section de législation au conseil d'État, après avoir refusé le ministère de la police, et prit une part active à la rédaction du Code Napoléon; fut appelé en 1810 au conseil privé, et plus tard au conseil de régence; reçut aux Cent-Jours (1815) le titre de ministre d'État, fut un des rédacteurs de l’Acte additionnel aux constitutions de l'Empire, tenta vainement d'établir sur le trône Napoléon II, fut exilé au retour des Bourbons, rentra en 1819, mais resta depuis dans la vie privée. Il avait publié en l'an VII (1799) un Essai sur les causa qui amenèrent en Angleterre l'établissement de la république, et en 1818, le Tableau politique des règnes de Charles II et Jacques II, ouvrages qui étaient autant des écrits de circonstance que des œuvres historiques, et qui influèrent puissamment sur l'opinion. Il a laissé des Mémoires, qui n'ont pas encore vu le jour. — Son fils aîné, le comte Henri Boulay, né en 1797, mort en 1858, longtemps député et membre du conseil général de la Seine, fut élu en 1849 vice-président de la République et devint sénateur en 1852. — Son 2e fils, le baron, puis comte Joseph Boulay, sénateur depuis 1857, membre du Conseil de l'instruction publique, était précédemment président de section au conseil d’État. Tous deux se sont signalés par leur attachement à la famille de Napoléon et par leur zèle pour les progrès de l'instruction publique.

BOULDER-AA, riv. de la Russie, naît à 80 k. S. de Dorpat, coule au S. O., baigne Volmar et Venden, et tombe dans le golfe de Livonie. Cours, 200 kil.

BOULE (André Charles), ébéniste-sculpteur, né à Paris en 1642, mort en 1732, a attaché son nom à un genre de meubles de luxe fort recherchés auj., dont les ornements consistent en incrustations de divers genres. Possédant la science du dessin et doué d'un goût exquis, il dessinait lui-même les ornements de ses meubles. Il obtint de Louis XIV le titre de graveur du sceau et un logement au Louvre.

BOULÉBANÉ, capit. du Bondou. V. BONDOU.

BOULEN (Anne). V. BOLEYN (Anne).

BOULLANGER (André), dit le Petit père André, à cause de sa petite taille, prédicateur, né à Paris en 1578, mort en 1657, était moine augustin. Il avait un ton naïf et plaisant qui le mit à la mode, mais il se livra trop souvent dans la chaire à des trivialités analogues a celles de Ménot et de Maillard. Il ne reste de lui que l’Oraison funèbre de Marie de Lorraine, abbesse de Chelles.

BOULLIER (David Renaud), ministre à Amsterdam, ensuite à Londres, né à Utrecht en 1699, mort en 1759, signala son zèle contre les doctrines philosophiques du XVIIIe siècle. Ses principaux ouvrages sont : Essai philosophique sur l'âme des bêtes, 1728; Doctrine orthodoxe de la Trinité, 1734; Lettres sur les vrais principes de la religion, 1741; Lettres critiques sur les Lettres philosophiques de Voltaire, 1754.

BOULLONGNE, famille de peintres français. Louis Boullongne, né en 1609, mort à Paris en 1674, excellait particulièrement à copier les tableaux des anciens peintres. Il laissa deux fils, Louis et Bon, qui cultivèrent avec succès la peinture et le surpassèrent. — Bon Boullongne, né à Paris en 1649, mort en 1717, d'abord élève de son père, étudia à Rome en qualité de pensionnaire du roi, et se forma par l'étude des grands maîtres. De retour en France, il fut admis à l'Académie de peinture en 1677, puis nommé professeur à l'Académie et peintre du roi (Louis XIV). Il travailla pour ce prince dans l'église des Invalides, au palais et à la chapelle de Versailles, à Trianon, etc. Il excellait dans le coloris. Parmi ses tableaux, on distingue le Combat d'Hercule contre les Centaures, l'Enfant ressuscité (au Louvre), Vénus, Pan et Syrinx. — Louis Boullongne, son frère cadet, né en 1657, m. en 1733, fut aussi pensionnaire du roi à Rome et devint directeur de l'Académie de peinture. Louis XIV le nomma son premier peintre, lui donna des lettres de noblesse, et le fit chevalier de St-Michel. Ses chefs d'œuvre sont : la Présentation au Temple (à Notre-Dame de Paris), l’Annonciation et l'Assomption (à Versailles). On lui reproche un peu de sécheresse.

BOULOGNE, BOULOGNE-SUR-MER, Gesoriacum et Bononia (réunies), peut-être Itius portas; port de mer et ch.-l. d'arr. (Pas-de-Calais), à 108 k. N. O. d'Arras, à l'emb. de la Liane dans la Manche, à 301 k. de Paris par la route, 254 par chemin de fer: 36 265 hab. Port très-fréquenté. mais d'accès difficile; 2 bassins; muraille flanquée de tours rondes et renfermant un château fort. Jolie ville, divisée en haute et basse. Trib. de 1re inst. et de commerce, collége, sociétés d'agriculture, commerce, sciences et arts; école de navigation; bibliothèque publique. Commerce actif; armements pour voyages au long cours, cabotages, pêcheries. Bel établissement de bains de mer. Passage très-fréquenté de France en Angleterre par Douvres