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BOUGLON, ch.-l. de cant. (Lot-et-Garonne), à 15 k. S. O. de Marmande ; 182 h.

BOUGUER (Pierre), professeur d’hydrographie, membre de l’Académie des sciences de Paris, de la Société royale de Londres ; né au Croisic en 1698, mort à Paris en 1758. Après avoir remporté plusieurs prix sur des questions scientifiques, il fut choisi avec Godin et La Condamine pour aller au Pérou déterminer la figure de la terre (1736). On a de lui : De la Mâture des vaisseaux, 1727 ; De la Gradation de la lumière, 1729 ; Méthode d’observer sur mer la hauteur des astres, 1729 ; Manière d’observer en mer la déclinaison de la boussole, 1731 ; La construction du navire, 1746 ; Traité de la navigation, 1753. L’ouvrage qui lui fit le plus d’honneur est son Traité de la figure de la terre, qu’il publia en commun avec La Condamine, Paris, 1749, in-4. On lui doit l’héliomètre, ainsi que la connaissance des déviations que l’attraction des montagnes fait subir au pendule ; il fut le créateur de la photométrie.

BOUHIER (Jean), président à mortier au parlement de Dijon, membre de l’Académie française, né à Dijon en 1673, mort en 1746, s’est exercé avec succès dans la philologie, la jurisprudence, l’histoire et la poésie. On a de lui une traduction en vers du poëme de Pétrone Sur la guerre civile entre César et Pompée ; les Amours d’Énée et de Didon ; des Remarques sur les Catilinaires et sur le De natura Deorum de Cicéron ; la traduction du 3e et du 5e livre des Tusculanes ; des Lettres sur les Thérapeutes ; de savantes Dissertations sur Hérodote et Sur le grand pontificat des empereurs romains ; la Coutume de Bourgogne, avec des commentaires estimés ; de profonds traités sur la Dissolution du mariage, sur les Successions, etc. Ses œuvres de jurisprudence ont été recueillies à Dijon, 2 vol. in-fol., 1787.

BOUHOURS (le P.), jésuite, habile critique, né à Paris en 1628, mort en 1702, professa les humanités à Paris, puis fut chargé de l’éducation des princes de Longueville, et ensuite de celle du marquis de Seignelay, fils de Colbert. Ses principaux ouvrages sont : Entretiens d’Ariste et Eugène, 1671, traité de critique littéraire qui eut un grand succès, mais qui fut attaqué vivement par Barbier-d’Aucourt dans ses Sentiments de Cléanthe ; Doutes sur la langue française, 1674 ; que l’on regarde comme supérieur aux Entretiens ; Pensées ingénieuses des anciens et des modernes, 1689. On lui doit aussi une version du Nouveau Testament d’après la Vulgate, une Histoire de P. d’Aubusson, grand maître de Rhodes, des Vies de S. Ignace et de S. François Xavier. On reproche au P. Bouhours de courir après le bel esprit et de s’attacher, dans ses ouvrages de critique, à des observations trop minutieuses.

BOUIDES, dynastie musulmane qui régna en Perse et dans l’Irak-Adjémi aux Xe et au XIe siècles, était issue de Bouyah, pêcheur de la prov. de Dilem qui vivait vers l’an 900. Bouyah eut trois fils, Imad-Eddaula, Rockn-Eddaula, Moez-Eddaula, qui du rang de simples soldats s’élevèrent au souverain pouvoir et qui régnèrent à Bagdad, ainsi que sur la Perse, depuis l’an 932 jusque vers 1055. Ils formèrent deux branches, dont l’une domina sur l’Irak de 932 à 1029, époque à laquelle elle fut remplacée par les Gaznévides, et l’autre sur le Fars (Perse propre) de 933 à 1055, et fut remplacée par les Seldjoucides.

BOUILLÉ (Fr. Claude Amour, marquis de), général, connu par son attachement à Louis XVI, né au château de Cluzel, en Auvergne, en 1739, mort à Londres en 1800. Gouverneur des îles du Vent lors de la guerre d’Amérique, il protégea efficacement nos possessions aux Antilles et enleva plusieurs îles aux Anglais (1778). Nommé en 1790 général en chef de l’armée de Meuse, Sarre-et-Moselle, il fit respecter la discipline à Metz et à Nancy par des acte de vigueur. Louis XVI le choisit en 1791 pour seconder son départ secret de Paris. Ce projet ayant échoué, Bouillé se réfugia à Coblentz, puis fit des démarches auprès de différentes cours pour obtenir la délivrance du roi. Voyant ses efforts inutiles, il se retira en Angleterre. Il publia des Mémoires sur la Révolution, qui eurent un grand succès (Londres, 1797, et Paris, 1801). — Son fils, L. J. de Bouillé, né a la Martinique en 1769, mourut en 1850. Il émigra avec son père, rentra en France dès 1802, s’enrôla dans l’armée républicaine, se distingua en Italie et en Espagne, surtout aux batailles de Ciudad-Real et d’Almonacid, et défit avec 1200 hommes 5000 Espagnols à Baza (1810) ; il devint général de brigade et comte de l’Empire. On a de lui : Vie du prince Henri de Prusse, 1809 ; Commentaires sur le prince de Machiavel et sur l’anti-Machiavel de Frédéric II, 1827 ; Pensées et Réflexions, 1826 et 1851. — Le fils de ce dernier, [[w:René de Bouillé (historien)|René de Bouillé], pair de France, m. en 1853, s’est lui-même fait connaître honorablement par une Histoire des ducs de Guise, 1853.

BOUILLET (Marie-Nicolas), auteur de ce livre, né à Paris en 1798, m. en 1864. Après avoir été élève de l’école normale, il fut successivement professeur de philosophie, proviseur, inspecteur général de l’instruction publique. Il s’est fait un nom à la fois parmi les savants et les gens du monde. De ses ouvrages, les uns sont pleins d’une érudition profonde, et ont trait à l’histoire des doctrines philosophiques ; les autres ont pour objet de populariser la science. Ce sont des éditions des Œuvres philosophiques de Cicéron et de Sénèque (coll. Lemaire) ; une édition fort estimée, même en Angleterre, des Œuvres de Bacon (3 vol. in-8o, 1834) ; une traduction des Ennéades de Plotin accompagnée d’un important commentaire, et couronnée par l’Académie française (3 vol. in-8o, 1857-61) ; enfin toute une encyclopédie, remarquable d’exactitude et de précision, et formant 3 grands vol. in-8o, Dictionnaire d’histoire et de géographie (1842), livre qui a été le premier des ouvrages de ce genre et qui est arrivé à sa 22e édition ; Dictionnaire des sciences, des lettres et des arts (1854), qui en est à sa 9e ; Atlas d’histoire et de géographie. - M. Bouillet appartenait à une famille d’habiles armuriers de St-Étienne auxquels on doit la première idée du mécanisme tournant adapté depuis aux revolvers, et qu’ils appliquaient aux fusils et aux pistolets à vent. L’un de ces fusils, dit fusil de Louis XV, est encore aujourd’hui un des plus beaux ornements du Musée d’artillerie de Paris.

BOUILLET (Jean), médecin, né en 1690 près de Béziers, m. en 1777 ; il fonda, avec Mairan, l’Académie de Béziers. On a de lui des Éléments de médecine pratique (Béziers, 1744-46).

BOUILLON, Bullio, v. du Luxembourg belge, anc. capit. du duché de Bouillon, sur la Semoy, à 80 k. N. O. de Luxembourg, à 30 k. S. O. de Neuchâteau ; 3000 hab. Château fort, dominé par des hauteurs et autrefois habité par les ducs.

BOUILLON (seigneurie, ensuite duché de), petit État, entre le Luxembourg, la Champagne et le gouvernement de Metz, était formé de la ville de Bouillon et de son territoire : c’était un démembrement du comté de Boulogne. Godefroy de Bouillon, fils d’Eustache de Boulogne, et héritier de Godefroy le Bossu, duc de Bouillon, son oncle, vendit son domaine en 1095 à l’évêque de Liége, afin de se procurer les moyens de partir pour la croisade. Les évêques de Liége le gardèrent jusqu’en 1482. A cette époque, Guillaume de La Marck, prince de Sedan, s’en empara ; mais en 1521, Charles-Quint le rendit à l’évêque de Liége. Cependant, en 1548, Robert de La Marck reprit le château de Bouillon, et ses descendants s’intitulèrent ducs de Bouillon ; les seigneurs de la Tour-d’Auvergne, vicomtes de Turenne, subrogés par mariage à leurs droits, portèrent ce titre après eux. Bouillon fut occupé par les Français de 1552 à 1559 : ils reprirent cette place en 1676 et la gardèrent jusqu’en 1814. A cette époque, le duché fut joint au roy. des Pays-Bas. - Louis XIV, en 1678, l’avait donné comme fief au vicomte de Turenne, qui