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rora, les Principes de l'essence divine, la Triple Vie, tous trois trad. par St-Martin; le Miroir de l'éternité, qui fut trad. dès 1669. Tous ses écrits ont été réunis en 10 vol. par Abraham de Frankenberg, avec une notice sur sa vie, Amsterdam, 1682, et réimp. en 1847 à Leipsick, par W. Schiebler.

BOEHMER (George Rodolphe), professeur de botanique et d'anatomie à Wittemberg, né en 1723, mort en 1803, fut disciple de Ludwig. On lui doit : Bibliotheca scriptorum historiæ naturalis, œconomiæ aliarumque artium ac scientiarum, Leipsick, 1785 et ann. suiv., 9 vol. in-8; Histoire technique des plantes qui sont employées dans les métiers, les arts et les manufactures (en allemand), 1794. — La famille des Boehmer a fourni en outre un grand nombre de médecins et de jurisconsultes distingués, entre autres J. Boehmer, 1664-1749, auteur d'ouv. estimés sur le droit public et le droit canonique.

BOEHMERWALD, c.-à-d. forêt de Bohême, chaîne de montagnes qui s'étend entre la Bavière et la Bohême, et sépare le bassin de l'Elbe de celui du Danube : sa direction générale est du N. O. au S. E. De ce dernier côté elle se réunit aux monts Moraves par 45° lat. N., 12° 55' long. E. ; de l'autre elle se rattache à l'extrémité de l'Erzgebirge, près des sources de l'Eger, par 50° lat. N., 9° 35' long. E. Elle est couverte de vastes forêts, d'où elle tire son nom. On y trouve des ours et des lynx. L'Eger, la Moldau, la Nab, la Regen, l'Ilz en descendent. Ses principales cimes sont : l’Haydelberg, 1407m, l’Arber, 1403m; le Rachel, 1390m, etc. Cette chaîne est auj. traversée par un chemin de fer.

BOÉMOND, V. BOHÉMOND.

BOEN, ch.-l. de cant. (Loire), sur le Lignon, à 17 k. N. 0. de Montbrison; 1703 h. Patrie de Terray. Papeteries. Bons vins rouges.

BOEO, Lilybæum, cap de Sicile, à la pointe O.

BOERHAAVE (Hermann), célèbre médecin, né en 1668 à Woorhout près de Leyde, mort de la goutte en 1738, fut d'abord destiné à l'état ecclésiastique par son père, qui était ministre; mais, se sentant plus de goût pour les sciences naturelles, il se fit recevoir médecin (1693). L'Université de Leyde lui confia successivement quatre chaires différentes, celles de médecine théorique, de médecine pratique, de botanique et de chimie, et pendant longtemps il les remplit toutes à la fois avec une même supériorité. Il fut en outre nommé recteur en 1714 et en 1730. Boerhaave a exercé par son enseignement et ses écrits une influence toute-puissante sur son siècle. Après avoir préconisé à son début la méthode d'Hippocrate, il s'en écarta peu à peu et joignit à la philosophie toute vitaliste du médecin grec des explications chimiques et mécaniques qui furent contestées; cependant, il a fait, en chimie, une foule d'observations exactes, et a réussi à décomposer le sang, le lait et tous les fluides animaux. Il a aussi puissamment contribué à l'avancement de la botanique, soit par ses propres travaux, soit par les encouragements qu'il donna au célèbre Linné. Ses principaux ouvrages sont : Institutiones medicæ, Leyde, 1708; Aphorismi de cognoscendis et curandis morbis, 1709 (ces deux traités, qui embrassent la médecine tout entière, out été trad. par Lamettrie) ; Elementa chimiæ, Leyde, 1732, trad. par Lamettrie, 1741. Ses élèves ont en outre publié sous son nom : Methodus discendi medicinam, revu par Haller, 1751. Enfin on lui doit un grand nombre d'éditions d'ouvrages anciens ou nouveaux, entre autres les éd. d’Arétée, Leyde, 1731, et de l’Historia insectorum de Swammerdam, 1737. Toutes ses œuvres ont été réunies à Venise, 1766, in-4. Boerhaave avait acquis une réputation universelle ; on raconte qu'un savant de la Chine lui ayant écrit : A M. Boerhaave, en Europe, la lettre lui parvint exactement. Il fut comblé d'honneurs par la ville de Leyde, et fut agrégé à l'Académie des sciences de Paris, à la Société royale de Londres.

BOËRS, c.-à-d. bouviers, paysans, nom donné dans l'Afrique australe aux habitants d'origine hollandaise. Fuyant la domination anglaise après la cession de la colonie du Cap faite aux Anglais par les Hollandais en 1814, ils s'établirent d'abord à Port-Natal, mais ils en furent chassés en 1840 et ils allèrent occuper le pays situé entre le fleuve Orange et le Vaal, où ils vivent auj. en république, sous une constitution qui date de 1854. Ils sont sans cesse en guerre, soit avec les naturels, soit avec les Anglais.

BOETTCHER (J. Fréd.), chimiste, né vers 1681 à Schleiz dans le Voigtland, mort en 1719, chercha d'abord la pierre philosophale et fit de nombreuses dupes, entre autres l'électeur de Saxe, Frédéric-Auguste. Ayant ensuite tourné ses vues vers des recherches plus utiles, il découvrit en 1709, dans les environs de Meissen en Saxe, une terre propre à faire des poteries analogues à la porcelaine de Chine (le kaolin), et réussit le 1er en Europe à fabriquer la porcelaine. Il fut mis à la tête de la manufacture de porcelaine créée à Meissen par l'Électeur; malheureusement, étourdi par une fortune trop rapide, il se livra à des excès qui abrégèrent sa vie.

BOETTIGER (H. Aug.), littérateur saxon, 17601835, dirigea le gymnase de Weimar de 1791 à 1804, puis fut nommé inspecteur des musées d'antiques. Lié avec Wieland, Schiller, Goethe, Bertuch, il rédigea avec eux plusieurs feuilles littéraires qui eurent beaucoup d'influence, et publia divers ouvrages qui attestent une grande érudition : l’Archéologie de la peinture, la Mythologie de l'art, la Galerie des Antiques de Dresde, les Noces aldobrandines, Sabine ou la matinée d'une dame romaine à sa toilette, etc. Il était associé de l'Institut.

BOFFRAND (Germ.), architecte, né à Nantes en 1667, mort en 1754, était ingénieur des ponts et chaussées, et devint inspecteur général de ce corps et membre de l'Académie d'architecture (1719). Outre une foule de travaux d'art (ponts, canaux, écluses, etc.), qu'il eut à diriger, il construisit à Paris plusieurs grands hôtels, ceux de Guerchy, des Vosges, de Duras, restaura le Petit-Bourbon (auj. Petit-Luxembourg), décora l'hôtel Soubise (auj. les Archives), creusa le puits de Bicêtre, et éleva les palais de Nancy et de Lunéville, ainsi que la Favorite près de Mayence. En outre, il publia plusieurs ouvrages sur son art, entre autres le Livre d'Architecture, 1745, in-fol. Bien qu'élève de Mansard, Boffrand se laissa entraîner au mauvais goût du XVIIIe siècle.

BOG ou BOUG, fleuve. V. BOUG.

BOGDAN, princes moldaves. V. MOLDAVIE.

BOGHAR, lieu d'Algérie (prov. d'Alger), à 150 k. S. d'Alger; env. 1000 hab. Fortifié par Abd-el-Kader en 1839, pris et incendié en 1841 par les Français et relevé depuis. C'est auj. un ch.-l. de cercle militaire.

BOGOMILES, hérétiques de Bulgarie, sortis de l'église grecque schismatique, et ainsi nommés de deux mots esclavons: Bog, Dieu, et milotii, ayez pitié de nous. Ils niaient la Trinité, la résurrection, l'institution des sacrements et celle des prêtres, et ne voulaient d'autre prière que le Pater. Ils parurent pour la 1re fois dans le XIIe siècle à Constantinople, où l'empereur Alexis Comnène fit brûler leur chef, le médecin Basile (1118). On trouve encore de ces hérétiques en Russie où ils ont été introduits, vers 1150, par le moine Martin. Ils se dispensent de tout travail et se livrent à toutes sortes d'excès. L. Œder a donné leur Histoire (en latin), Groningue, 1743.

BOGORIS, roi des Bulgares, voulut faire la guerre à l'impératrice Théodora, régente a Constantinople pour son fils Michel; mais cette princesse réussit à le détourner de ce projet par la persuasion, et lui envoya un évêque qui le convertit au Christianisme. Il fut baptisé en 861 sous le nom de Michel, mais il adopta le schisme de Photius. Ce prince mourut en 896.

BOGOTA ou SANTA-FÉ DE BOGOTA, capitale de la Nouvelle-Grenade et du dép. de Cundimarca, sur le Bogota, a 2700m, au-dessus de la mer; 50 000 hab. Archevêché, université. Beaucoup de belles rues et