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laisons, etc. patrie de Buridan. C'est à Béthune qu'ont été percés les premiers puits artésiens. — Cette v., qui eut des seigneurs particuliers d`ws le XIe s., a suivi le sort de l'Artois. Enlevée aux Espagnols par Gaston d'Orléans en 1645, reprise en 1710 par le prince Eugène, elle fut réunie définitivement à la France par le traité d'Utrecht (1713).

BÉTHUNE (maison de), noble maison de l'Artois, qui remonte au XIe siècle, se divisait en plusieurs branches, dont les principales sont celles d’Orval, de Sully, de Charost et de Selles. Elle s'est éteinte au commencement de notre siècle. Les membres les plus célèbres de cette famille sont :

BÉTHUNE (Maximilien de), ministre de Henri IV, plus connu sous le nom de Sully. V. SULLY.

BÉTHUNE (Phil. de), comte de Selles et de Charost, frère puîné du célèbre Sully. Il fut ambassadeur en Écosse, à Rome, en Savoie et en Allemagne sous les règnes de Henri IV et de Louis XIII, et gouverneur de Gaston, duc d'Orléans. Il mourut en 1649, à 88 ans. On a de lui Observations et Maximes politiques pouvant servir au maniement des affaires publiques, à la suite de l’Ambassade de Mgr le duc d'Angoulême, publiée par Henri, comte de Béthune, en 1677. - Son fils, Hipp. de Béthune, né en 1603, m. en 1665, servit avec distinction sous Louis XIII. Il légua à Louis XIV 2500 manuscrits, dont 1200 regardent l'histoire de France. Ils furent tous déposés à la Bibliothèque royale, où ils forment le Fonds de Béthune. — Armand Joseph de Béthune, duc de Charost, né à Versailles en 1728, mort en 1800, s'est fait un nom par sa philanthropie et par son zèle pour les progrès de l'agriculture et de l'industrie. A l'Assemblée des notables en 1788, il se prononça pour l'égale répartition des impôts sur toutes les classes. Maire du 12e arrondissement de Paris en 1793, il périt victime de son dévouement en soignant des malades atteints de la petite vérole. Il créa plusieurs institutions charitables.

BÉTIQUE, Bætica, à peu près l’Andalousie et le roy. de Grenade des modernes, prov.de l'Hispanie, la plus méridionale de toutes, bornée au S. par la Méditerranée, au N. et à l'O. par l’Anas (Guadiana), qui la sépare de la Tarraconaise, était ainsi nommée du Bætis (Guadalquivir) qui la traversait. On y remarquait : au N. les Turduli, au S. les Bastuli Pœni, à l'E. les Bastitani, au N. O. les Bœturiani, au S. O. les Turdetani. Places principales : Corduba, Italica, Hispalis, Cades, Astigis, Barbesula, Carteia, Malaca, Munda, etc. Plusieurs villes de la Bétique étaient des colonies phéniciennes et carthaginoises. C'était un des pays les plus beaux, les plus fertiles et les plus commerçants de l'Hispanie. — Pour l'histoire de cette contrée, V. ANDALOUSIE.

BÉTIS, gouverneur de Gaza pour Darius III, défendit avec courage pendant deux mois cette ville contre Alexandre, mais finit par être vaincu et pris. Le conquérant, irrité de sa résistance, le fit attacher à un char et traîner autour de la ville, à l'imitation de la conduite d'Achille envers Hector.

BETJOUANAS, peuple de la famille cafre, habite les déserts de l'Afrique méridionale, entre 19° et 27° jat. S., dans la Cafrerie intérieure; ils élèvent des bêtes a cornes, préparent les peaux et l'ivoire. Leur pays a été vu pour la première fois en 1801 par les Anglais Trutter et Somerville.

BETLIS, v. d'Arménie. V. BIDLIS.

BETTINELLI (Xavier), littérateur italien, né à Mantoue en 1718, mort en 1808, entra chez les Jésuites, et enseigna les belles-lettres à Brescia, puis à Venise, où il se lia avec les hommes les plus illustres. Il dirigea quelque temps le collége des nobles à Parme, puis voyagea en Italie, en Allemagne, en France, alla en Lorraine à la cour du roi Stanislas, et visita Voltaire aux Délices. A la fin de sa vie il donna une édit. complète de ses propres Œuvres, Venise, 1801, 24 vol. in-12; elles contiennent des Discours philosophiques, formant un cours de morale religieuse, un Discours sur l'enthousiasme pour les beaux-arts, des Dialogues sur l'Amour, des morceaux d'histoire littéraire, des Lettres de Virgile aux Arcades, où il parle du Dante avec une grande liberté; des Poésies diverses, des tragédies qui ne manquent pas d'intérêt, surtout Jonathas (1771). Les Lettres de Virgile ont été trad. par M. de Pommereul. Comme Voltaire, qu'il avait pris pour modèle, Bettinelli se montra fort libéral et grand partisan de la tolérance.

BÉTULE ou BÉCULE, Bætula ou Bæcula, v. de l'Hispanie Tarragonaise, au N., chez les Ausetani. Scipion y battit en 209 Asdrubal et en 206 Magon et Masinissa. Ces victoires lui soumirent l'Espagne.

BÉTURIE, partie N. O. de la Bétique. V. BÉTIQUE.

BÉTUWE. V. BÉTAU.

BÉTYLES, pierres révérées des anciens païens. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

BETZ, ch.-l. de cant. (Oise), à 33 kil. S. E. de Senlis, 452 hab.

BEUCHOT (Adr. J. Quentin), bibliographe, né en 1773 à Paris, mort en 1851, était fils d'un avocat. Il quitta le notariat pour se livrer à ses goûts littéraires, prit part à la rédaction du Nouvel Almanach des Muses et de la Décade philosophique, fut l'un des principaux collaborateurs de la Biographie universelle, et rédigea, de 1811 à 1847, la Biographie de la France, journal général de l'imprimerie et de la librairie : il sut donner de l'intérêt à cette publication par les précieuses informations qu'il y insérait. Il fut élu en 1834 bibliothécaire de la Chambre des Députés. On lui doit plusieurs grandes éditions, qui se recommandent par la bonne distribution des matières et par des recherches qui prouvent autant de goût que d'érudition : on estime surtout ses éditions de Bayle (16 vol. in-8, 1820-24) et de Voltaire (72 vol. in-8, dont 2 de tables, 1831-41).

BEUDANT (Franç. Sulpice), minéralogiste, né à Paris en 1787, m. en 1850, entra à l’École normale dès sa fondation, professa aux lycées d'Avignon et de Marseille, fut la 1814 chargé par Louis XVIII de ramener d'Angleterre son cabinet de minéralogie, fit en 1818 un voyage d'exploration scientifique en Hongrie, obtint en 1822, à la mort d'Haüy, son ancien maître, la chaire de minéralogie de la Faculté de Paris, fut en 1824 admis à l'Institut et devint en 1840 inspecteur général de l'Université. On lui doit de savantes recherches sur les rapports de la composition chimique des minéraux avec la cristallisation, d'après lesquelles il réforma la classification et la nomenclature minéralogiques. Outre un grand nombre de mémoires (dans le Recueil de l'Académie des Sciences, les Annales de chimie, etc.), il a publié un Cours des sciences physiques, 1821-1824, où se trouve exposé son système de classification, et a rédigé la partie minéralogique dans le Cours élémentaire d'histoire naturelle, publié en société avec A. de Jussieu et Milne Edwards. Il avait dès 1822 fait paraître son Voyage minéralogique et géologique en Hongrie; 4 vol. in-4.

BEUGNOT (J. Claude, comte), ancien ministre, né en 1761 à Bar-sur-Aube, mort en 1835, fut élu en 1790 procureur général syndic de l'Aube, puis député à la Législative (1791), soutint dans cette assemblée la monarchie constitutionnelle, fit décréter d'accusation Marat pour ses provocations incendiaires, fut emprisonné sous la Terreur, devint après le 18 brumaire préfet de la Seine-Inférieure, puis conseiller d'État, organisa en 1807 le nouveau roy. de Westphalie et en 1808 le grand-duché de Berg et obtint en récompense le titre de comte; se rallia de bonne heure aux Bourbons, reçut en 1814 du gouvernement provisoire le portefeuille de l'intérieur, et de Louis XVIII celui de la marine, accompagna le roi à Gand, mais fut écarté par le parti extrême après la 2e restauration, et ne reçut que le vain titre de ministre d'État. Député de la Hte-Marne dès 1815, il siégea au centre gauche. Il fut élevé à la pairie en 1830.