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(1499) ; par Marguerite de Navarre, sœur de François I ; par Marguerite de Savoie, sœur de Henri II ; par le duc d’Anjou (Henri III) en 1570, et par la veuve de ce prince, la reine Louise. Après la mort de cette princesse (1601), le Berry fut définitivement réuni à la couronne. Depuis ce temps, le titre de duc de Berry, devenu purement nominal, a été porté par un petit-fils de Louis XIV, puis par Louis de France (Louis XVI) et enfin par Ferdinand, fils de Charles X. — L. Raynal a donné une Histoire du Berry, 1844-47.

BERRY (Canal du), fait communiquer le canal latéral à la Loire avec le Cher en traversant l’ancien Berry ; il commence un peu au-dessous de Nevers et passe à Bourges et à Vierzon.

BERRY (Jean DE FRANCE, duc de), 3e fils de Jean le Bon, né en 1340 à Vincennes, mort en 1416, assista à la désastreuse bataille de Poitiers, où son père fut fait prisonnier (1356), et fut donné en otage aux Anglais lorsque le roi revint en France (1360). À la mort de son frère Charles V (1380), il fut nommé un des tuteurs du jeune roi Charles VI, conjointement avec les ducs d’Anjou et de Bourgogne ; mais il ne se signala que par son avarice et sa rapacité. Les dissensions de ces princes firent le malheur de la France pendant la démence de Charles VI. Toutefois le duc de Berry fut celui qui eut le moins de part au pouvoir ; il se contenta du gouvernement du Languedoc, où il exerça toutes sortes de vexations et d’exactions. Charles VI, dès qu’il put gouverner, lui retira son gouvernement et fit périr sur le bûcher Béthisac, le principal agent de sa tyrannie (1389). Le duc de Berry se vengea plus tard en promettant aux Anglais de leur livrer la Guyenne (1412).

BERRY (Charles, duc de), petit fils de Louis XIV, et 3e fils du grand Dauphin, né en 1686, m. en 1714, à 28 ans, ne joua aucun rôle politique et n’est guère connu que pour avoir épousé la fille du duc d’Orléans, si célèbre pour ses déportements (V. l’art. suiv.).

BERRY (Marie Louise Élisabeth D’ORLÉANS, duchesse de), fille de Philippe d’Orléans, depuis régent, née en 1695, morte en 1719, épousa en 1710 le duc de Berry, petit-fils de Louis XIV, et devint veuve dès 1714. Cette jeune princesse, qui avait reçu une très-mauvaise éducation et pour laquelle son père avait une faiblesse extrême, se livra avec une telle fureur à son goût pour le plaisir qu’elle succomba à l’âge de 24 ans. La malveillance l’a accusée de crimes qui ne sont nullement prouvés.

BERRY (Ch. Ferd., duc de), 2e fils du comte d’Artois (Charles X), né à Versailles en 1778, suivit sa famille dans l’émigration, fit partie de l’armée de Condé, revint en France en 1814 avec son père, et épousa, en 1816, la princesse Caroline, de la maison de Naples. Il fut assassiné le 13 février 1820, en sortant de l’Opéra, par le fanatique Louvel, qui voulait éteindre en lui la race des Bourbons, et dont il eut en mourant la générosité de demander la grâce. Il laissa une fille, Louise Marie Thérèse (1819-1864), mariée en 1845 au duc de Parme, m. en 1864, et un fils posthume, le duc de Bordeaux, né le 29 septembre 1820, marié en 1846 à une princesse de Modène, et resté sans enfants. La duch. de Berry est morte en 1870.

BERRYER (P. Ant.), avocat et homme politique français, né à Paris en 1790, m. en 1868 ; était fils d’un avocat distingué, P. N. Berryer (1757-1841) ; se fit remarquer surtout dans des causes politiques (maréchal Ney, 1815, Lamennais, 1826, Chateaubriand, 1833, le prince Louis Napoléon, 1840, Montalembert, 1858), et aussi dans plusieurs procès civils et criminels importants ; fit partie, depuis 1839, de toutes les législatures, et s’y fit un grand nom comme soutien de la cause légitimiste et des opinions libérales ; fut un des membres de l’Assemblée Législative qui, après le coup d’État de déc. 1851, proclamèrent la déchéance du Président ; fut, en 1854, élu membre de l’Académie française. À ses qualités oratoires il joignait une prestance majestueuse et un magnifique organe, qui donnaient à ses discours un effet puissant à l’audition, mais en partie détruit à la lecture.

BERSABÉE, v. de Palestine, à l’extrémité S., fut attribuée d’abord à la tribu de Juda, puis à celle de Siméon. Abraham y fit alliance avec Abimélech.

BERTAUT (Jean), poëte, né à Caen en 1552, m. en 1611, était prêtre. Il fut successivement précepteur du duc d’Angoulême, lecteur du roi, évêque de Séez, aumônier de Marie de Médicis, et dut à son talent poétique ces postes éminents. Il imita Ronsard, mais fut moins ampoulé et plus élégant, ce qui a fait dire à Boileau, dans l’Art poétique :

Ce poëte orgueilleux (Ronsard), trébuché de si haut,
Rendit plus retenus Desportes et Bertaut.

Il a écrit des vers purs, pleins de sentiment et a contribué à perfectionner la langue. On a recueilli ses Œuvres poétiques en 1 vol. in-8, 1620 et 1623. Il a aussi laissé des Sermons pour toutes les fêtes de l’année.

BERTAUX (DUPLESSIS), dessinateur et graveur au burin, mort en 1815, adonné les Scènes de la Révolution (auxquelles il avait pris lui-même quelque part), les Métiers de Paris et les Cris de Paris, et les Campagnes de Napoléon en Italie, d’après Carle Vernet, estampes qui eurent la vogue.

BERTHAULD (Pierre), oratorien, né à Reims vers 1600, mort en 1681, professeur au collége de Marseille, est auteur du Florus Gallicus et du Florus Francicus, abrégés de notre histoire fort estimés, et d’un traité De Ara, plein d’érudition. — Un autre Berthauld, abbé, est auteur du Quadrille des Enfants ou Système nouveau de lecture, publié en 1743, in-8, souvent réimprimé. Dans ce système, on apprend à l’enfant à énoncer le son des lettres et des syllabes en lui mettant sous les yeux la figure d’objets dont le nom finit par ces lettres ou ces syllabes.

BERTHE (Ste), abbesse de Blangy en Artois, fille d’un seigneur de la cour de Clovis II, épousa un prince du nom de Sigefroy, se retira après la mort de son époux au couvent de Blangy, qu’il avait fondé, et y mourut en 725. On l’honore le 4 juillet. — BERTHE, dite au grand pied (elle avait un pied plus grand que l’autre), fille d’un comte de Laon, épousa Pépin le Bref, roi de France, et fut mère de Charlemagne. Elle mourut à Choisy en 783, et fut enterrée à St-Denis. Elle est l’héroïne d’un poème composé par Adenez au XIIIe siècle. — BERTHE, fille de Lothaire et de Waldrade, épousa d’abord Thibaut, comte d’Arles, puis Adalbert, marquis de Toscane, et mourut en 925. À la beauté elle unissait l’esprit et le courage ; mais par son ambition et ses intrigues, elle entraîna son mari dans un grand nombre de guerres. — BERTHE, fille de Conrad, roi de Bourgogne, fut la 1re  femme de Robert, roi de France (996), qui l’aima tendrement. Son mariage fut cassé par le pape pour cause de parenté (V. ROBERT). — BERTHE est aussi le nom de la 1re  femme de Philippe I, qui fut répudiée pour Bertrade.

BERTHELIER (Philibert), brave Genevois, né en 1470. Lorsque Charles III, duc de Savoie, entreprit de soumettre Genève à son pouvoir (1517), Berthelier, membre du conseil de cette ville, lui résista courageusement, et fit conclure à ses concitoyens un traité d’alliance avec Fribourg. Le duc s’étant emparé de Genève, il fut pris et décapité (1519).

BERTHEREAU (George François), savant bénédictin, né à Bellême en 1732, fut professeur de grec et d’hébreu à l’abbaye de St-Lucien de Beauvais, quitta l’enseignement pour s’associer aux travaux des religieux de sa congrégation sur l’histoire de France et fit d’amples extraits des manuscrits arabes se rattachant à l’histoire des croisades : ces extraits n’avaient plus besoin que d’être revus lorsqu’il mourut, en 1794. Ce savant a laissé en manuscrit : Histoire générale des Croisades, trad. de l’arabe, Hist. de la 1re Croisade ; Bibliographie des Croisades. Ses travaux ont été repris et continués de nos jours par l’Académie des inscriptions.