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a de lui Castor et Pollux, opéra qui eut un grand succès ; l'Art d'aimer, poëme galant, ou plutôt licencieux, qui ne fut publié qu'au bout de 30 ans, et qui jouit d'une grande réputation tant qu'il ne fut pas publié; Phrosine et Mélidore, poëme; des épîtres, des odes et des chansons. Ses œuvres ont été recueillies en 1776, 1 v. in-8, et réimprimées avec additions en 1803, 2 vol. in-8.

BERNARD (Charles de), écrivain dont le vrai nom est Ch. Bernard Dugrail de La Villette, d'une famille noble et légitimiste, né en 1804 à Besançon, mort en 1850, débuta par des poésies (Plus deuil que joie, 1832), puis composa des nouvelles et des romans qui, pour la plupart, parurent dans les revues du temps, et qui se font remarquer par la grâce et l'élégance, mais dont le style n'est pas exempt d'afféterie. Parmi ses nouvelles on remarque la Femme de quarante ans, qui fait le pendant de la Femme de trente ans de Balzac; l'Anneau d'argent, le Persécuteur, l'Arbre de science, le Pied d'argile; parmi ses romans, Gerfaut, 1838; les Ailes d'Icare, 1840; la Peau de Lion et la Chasse aux amants, 1841; le Beau-Père, 1845; le Gentilhomme campagnard, 1846; le Veau d'or, 1847. Ses Œuvres complètes ont été publiées par Michel Lévy, 1854, 12 vol. in-18, avec une Notice de Pontmartin.

BERNARD (GRAND et PETIT ST-). V. ST-BERNARD.

BERNARDÈS (Diego), poëte portugais, né vers 1540, mort en 1596, fut secrétaire d'ambassade à Madrid, suivit le roi Sébastien en Afrique et fut pris à la bataille d'Alcaçar. Il a surtout réussi dans l'idylle, et est regardé comme le Théocrite du Portugal. Il a intitulé le recueil de ses églogues le Lyma, du nom d'un ruisseau qu'il a chanté.

BERNARDI (Jos. Dominique), écrivain, né en 1751, mort en 1824, avait été membre du conseil des Cinq-Cents, puis chef de division au ministère de la justice. Il a composé plusieurs ouvrages de jurisprudence, mais est surtout connu pour avoir publié, avant la découverte des nouveaux fragments de la République de Cicéron, un ouvrage composé des fragments conservés de cet ouvrage et de centons pris dans les autres écrits de l'auteur, 1800.

BERNARDIN (S.), d'une famille illustre de Sienne, né en 1380, mort en 1444, se consacra au service des malades et montra un dévouement admirable pendant la peste qui désola Sienne en 1400. Il entra chez les Franciscains de l'Étroite-Observance, devint vicaire général de cet ordre et y porta la réforme. Plein d'humilité, il refusa plusieurs évêchés. Il a laissé des œuvres spirituelles, imprimées à Venise, en 1591, et à Paris en 1636, 5 vol. in-fol. On l'honore le 20 mai.

BERNARDIN DE ST-PIERRE. V. ST-PIERRE.

BERNARDIN (le), ou le BERNARDINO, montagne des Alpes, dans le canton des Grisons, offre un passage situé à 2191m au-dessus du niveau de la mer, qui unit Coire à Bellinzona, par une route carrossable, construite de 1819 à 1823, et fait communiquer Turin avec la Suisse et l'Allemagne occid. Le général Lecourbe traversa ce passage en 1799 pour aller attaquer les Autrichiens.

BERNARDINS, nom que prirent les religieux de Cîteaux lorsque S. Bernard, qui était entré dans leur ordre, l'eut réformé et étendu. Ils avaient en France un grand nombre de couvents, notamment celui de Paris, où se tinrent souvent les assemblées de l'Université et qui sert auj. d'entrepôt pour les huiles (rue des Bernardins). V. CÎTEAUX (ordre de).

On connaissait sous le nom de Bernardines une congrégation de femmes qui suivait la règle de S. Bernard, et qui se consacrait surtout à l'éducation des jeunes filles. Leurs principales maisons étaient celles de Port-Royal et du faubourg St-Antoine.

BERNAVILLE, ch.-l. de cant. (Somme), à 13 kil. S. O. de Doulens; 1109 hab.

BERNAY, Bernacum, ch.-l. d'arr. (Eure), à 48 kil. N. O. d’Évreux, à 153 k. de Paris, sur la Charentonne; 7237 h. Trib., collége. Toiles, draps, papier, cuirs, bougies, etc. Grande foire aux chevaux dite la Foire fleurie parce qu'elle se tient à Pâques fleuries (Rameaux). Anc. abbaye de femmes, fondée au XIe s., et dont il ne reste que l'église.

BERNBOURG, ch.-l. du duché d'Anhalt-Bernbourg, sur la Saale, à 32 k. O. de Dessau; 10 000 h. Château fort, bâti sur un rocher élevé; station de chemin de fer. Faïence, poterie de grès, verrerie, haut fourneau, etc. V. ANHALT.

BERNE, dite en lat mod. Arctopolis, c.-à-d. ville de l'Ours, parce que l'étendard des Bernois portait un ours (en ail. bær), v. de Suisse, ch.-l. du cant. de Berne, sur l'Aar, à 425 k. S. E. de Paris; 27 560 h. Siége des autorités fédérales et des représentants des puissances étrangères. Université, fondée en 1834. Belle cathédrale, hôtel de ville, monnaie, arsenal, porte de Morat, beau pont de la Nydeck (1844), belle promenade de la Plate-forme d'où l'on a une vue magnifique, chemin de fer. Riche biblioth., cabinet de médailles, musée. Industries : beaux chapeaux de paille, soieries, ouvrages en or et en argent. Patrie de Haller, de Bonstetten, etc. — Fondée ou rebâtie par le duc Berthold V de Zæhringen en 1191; ville impériale en 1218; inutilement assiégée par l'empereur Rodolphe de Habsbourg, 1288.

BERNE (Canton de), le plus grand de tous les cantons helvétiques, entre ceux de Bâle, Soleure, Argovie, Lucerne, Underwald, Uri, Valais, Vaud, Fribourg, Neuchâtel; 120 k. sur 84; 459 000 h., dont 40 000 cathol. Mont, au S. (Alpes bernoises); riv. principale, l'Aar; plusieurs lacs, Bienne, Thunn, Brienz; sol varié, fertile en beaucoup d'endroits; fruits, grains, prairies. Le gouv. est représentatif et se compose d'un Grand Conseil et d'un Conseil exécutif. Berne alterna jusqu'en 1848 avec Zurich et Lucerne pour la présidence de la Confédération suisse. — Le cant. de Berne entra en 1353 dans la ligue helvétique, qui jusqu'alors n'avait été que de 7 cant. ; il adopta en 1528 la religion réformée. Avant 1798, ce canton n'avait pas les mêmes limites qu'aujourd'hui : il possédait en plus les cantons actuels d'Argovie et de Vaud presque en entier; en moins, tout ce qu'il a auj. de l'ancien évêché de Bâle. C'est en 1415 qu'avait eu lieu la conquête de l'Argovie; c'est en 1536 que fut soumis le pays de Vaud. La constitution actuelle du canton date de 1846.

BERNI (François), poëte burlesque italien, né en 1490 à Lamporecchio en Toscane, mort en 1536, prit l'habit ecclésiastique, fut longtemps secrétaire de Ghiberti, évêque de Vérone, et devint chanoine de la cathédrale de Florence. On dit qu'il fut empoisonné par Alexandre de Médicis, duc de Florence, pour avoir refusé d'empoisonner lui-même le jeune cardinal Hippolyte de Médicis. Berni excella dans le genre burlesque, ou plutôt dans ce genre plaisant et badin dont Pulci était le créateur, mais que, depuis lui, on a nommé en Italie genre bernesque. Il est à regretter qu'il règne dans ses vers une licence extrême. On a de lui : Rime Burlesche, poésies badines recueillies après sa mort avec celles de quelques autres poëtes, Venise, 1538; Orlando inamorato, Venise, 1541, poëme héroïcomique, dans lequel il a refait avec succès le Roland amoureux de Boiardo; et des Poésies latines, Florence, 1562.

BERNICIE, anc. division de la Grande-Bretagne, au N. du mur de Septime Sévère, dans la partie appelée depuis Northumberland, s'étendait jusqu'à l'embouchure de la Tweed. Elle formait, avec la Déirie, un des 7 royaumes de l'Heptarchie saxonne.

BERNIER (François), célèbre voyageur et philosophe épicurien, né à Angers vers 1625, vint de bonne heure à Paris, où il embrassa la philosophie de Gassendi, puis alla se faire recevoir docteur en médecine à Montpellier. Il partit en 1654 pour voyager en Orient, visita la Syrie, l’Égypte, l'Inde, et séjourna 12 ans dans les États du Grand Mogol Aureng-Zeyb, dont il devint le médecin. A son re-