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Hambourg et de Lubeck. C'était un repaire de pirates au XIVe siècle. Enlevée par Hambourg et Lubeck au duc de Saxe-Lauenbourg Eric II en 1376; perdue en 1412; reprise en 1420 par les 2 villes; comprise dans le dép. des Bouches de l'Elbe par Napoléon, et rendue depuis 1814 aux deux Républiques.

BERGEN, v. de Norvège, ch.-l. de la prov. de Nirdenfiels, à 290 k. N. O. de Christiania, au milieu d'une longue baie nommée Waag; 26 000 hab. Évêché luthérien, cour d'appel. Place forte; port sûr, mais d'un accès dangereux. Chantiers de construction; école de navigation. Bergen est l'entrepôt de tout ce qui se pêche dans les mers environnantes. C'était jadis une ville anséatique. Patrie de Holberg. Fondée vers 1070, et longtemps la capitale de la Norvège. — La prov. de Bergen compte 180 000 h.

BERGEN, v. du district de Cassel (Prusse), à 4 kil. N. E. de Francfort: 5600 hab. Les Français, commandés par le duc de Broglie, y battirent les Prussiens commandés par Fréd. de Brunswick, 1759.

BERGERAC, ch.-l. d'arr. (Dordogne), sur la Dordogne, à 49 kil. S. O. de Périgueux; 12 116 hab. Trib., collége, église calviniste. Vins, eaux-de-vie, truffes, pierres meulières, etc. Patrie de Cyrano et du maréchal de Biron, décapité par ordre de Henri IV. — Après avoir longtemps appartenu aux Anglais, Bergerac fut définitivement reprise en 1450. C'était, au XVIe siècle, une des places fortes des Calvinistes : elle fut démantelée par Louis XIII en 1621. Il y avait été signé en 1577 une célèbre paix de religion.

BERGERAC (Savinien CYRANO de), auteur comique, né vers 1620, au château de Bergerac en Périgord, mort en 1655, mena une jeunesse fort dissipée, entra comme cadet dans le régiment des gardes, s'y distingua par sa bravoure, et eut de nombreux duels. Ayant reçu deux blessures graves à la guerre, il quitta le service et se livra aux lettres. On a de lui : Agrippine, tragédie; le Pédant joué, comédie en prose; Voyage dans la lune, et Histoire comique des États et empires du soleil. Molière, dans plusieurs de ses comédies, Fontenelle, dans les Mondes, Voltaire, dans Micromégas, et Swift, dans Gulliver, n'ont pas dédaigné de faire des emprunts à cet auteur. Ses œuvres ont été plusieurs fois réimprimées, notamment à Paris, en 1741, en 1851 par M. Leblanc Duvernet, et en 1858 par le bibliophile Jacob.

BERGÈRE DE CREST (Isabeau VINCENT, dite la), fanatique du Dauphiné, née vers 1670 de parents pauvres, de la religion réformée, gardait les troupeaux au bourg de Crest, lorsqu'elle se sentit, disait-elle, inspirée, et se mit à faire la prophétesse. Elle eut du succès auprès des gens superstitieux de son parti, jusqu'au moment où l'intendant du Dauphiné la fit arrêter (1686); elle avoua, dit-on, sa supercherie et tomba promptement dans l'oubli.

BERGERON (Pierre), géographe, était fils de Nicolas Bergeron, jurisconsulte et historien du XVIe s., auteur du Valois royal (histoire de la maison royale de Valois, 1583). Pierre Bergeron, né vers 1580, abandonna le barreau pour voyager, et mourut en 1637. Il a donné un traité estimé De la Navigation et des voyages modernes, 1620, une Hist. de la découverte des Canaries, 1630; un Traité des Tartares et un Abrégé de l'histoire des Sarrasins, joints à sa trad. des Voyages en Tartarie de Rubruquis et autres, Paris, 1634. On retrouve ces ouvrages dans la collection de Van der Aa, intitulée : Recueil de voyages curieux en Tartarie, Leyde, 1729.

BERGHEM ou BERCHEM (Nic.), peintre hollandais, né à Harlem en 1624, mort en 1683, fut d'abord élève de son père, artiste médiocre, et ensuite de J. Van Goyen. Il réussissait également dans l'histoire, le portrait et le paysage : reproduisant avec une exactitude frappante la feuillée, les animaux et les figures, il en formait un ensemble parfait. Le Musée possède 9 tableaux de lui, parmi lesquels une Vue des côtes de Nice et une Vente d'animaux dans les ruines du Colysée. — Ville. V. BERGEN.

BERGIER (Nic.), antiquaire, né à Reims en 1567, mort en 1623, a publié, en 1622, une Histoire des grands chemins de l'empire romain, ouvrage estimé qui se joint à la Carte itinéraire de Peutinger, et dont l'édition la plus complète a paru à Bruxelles, 1736.

BERGIER (Nic. Silv.), théologien, né en 1718 à Darney en Lorraine, mort à Paris en 1790, professa la théologie à Besançon, puis devint principal du collége de cette ville, et enfin chanoine de Notre-Dame de Paris. Il fut un des adversaires les plus redoutables des philosophes du XVIIIe siècle, et écrivit contre eux de nombreux ouvrages, entre autres : le Déisme réfuté par lui-même, 1768 (contre J. J. Rousseau) ; Certitude des preuves du Christianisme (contre l’Examen des apologistes de la religion chrétienne, attribué à Burigny), 1768; Apologie de la religion chrétienne (contre le Christianisme dévoilé, de d'Holbach), 1769; Réfutation du Système de la nature (de d'Holbach), ou Examen du matérialisme, 1771; Traité historique et dogmatique de la vraie religion, 1780. On a aussi de lui un Dictionnaire Théologique, faisant partie de l’Encyclopédie méthodique, et plusieurs fois réimpr., notamment en 1854 par les frères Gaume, en 7 vol. in-8, avec additions du cardinal Gousset, et en 1858, avec des augmentations par Mgr Doney. Bergier était associé de l'Académie des inscriptions.

BERGMANN (Torbern), chimiste suédois, né en 1735, dans la Westrogothie, mort en 1784, cultiva avec une égale ardeur toutes les branches des sciences, et devint, en 1766, professeur de chimie à Upsal. On lui doit une foule de découvertes importantes, entre autres celle de l’air fixe (acide carbonique), de l'acide oxalique, du gaz hépatique (hydrogène sulfuré) ; il réforma la minéralogie en la fondant sur la composition chimique des corps, et observa le premier le rapport constant des formes géométriques des cristaux avec la nature de chaque substance. Il recommandait l'usage du chalumeau, dont il avait lui-même usé pour ses découvertes. Exempt de jalousie, il s'empressa de proclamer le mérite de Scheele. On a de lui : Description physique de la terre, 1770; Analyse du fer, trad. en franç. par Grignon, 1783; Manuel du minéralogiste, trad. par Mongez, 1784; Traité des affinités, 1788; Opuscula physica et chimica, 1779-1790, trad. en partie par Guyton-Morveau, 1780. Condorcet et Vicq d'Azyr ont prononcé son Éloge.

BERGOMUM (de berg, montagne, et home, demeure), v. de la Gaule Cisalpine, capit. des Orobii, peuple ligure ou montagnard, est auj. Bergame.

BERG-OP-ZOOM (c.-à-d. mont-sur-le-Zoom), v. du roy. de Hollande (Brabant septent.), sur le Zoom, à 31 kil. N. d'Anvers; 10 000 hab. Place forte. Pêche et salaison des anchois. — Fondée en 1287; assiégée par les Espagnols en 1588 et 1622; fortifiée depuis par Cohorn; prise par les Français sous les ordres du maréchal de Lowendhal en 1747, après un siége célèbre. Assiégée vainement en 1814 par les Anglais; rendue par la France à la paix.

BERGOU ou BORGOU, État peu connu de la Nigritie centrale, dit aussi Ouadaï; à l'O. du Nil et à l'E. du lac Tchad, entre le Baghermé à l'O. et le Darfour à l'E., a pour v. principales Ouarra et Konka. Comm. d'esclaves et de cuirs. Contrée inhospitalière.

BERGUES, ch.-l. de cant. (Nord), à 10 kil. S. E. de Dunkerque, au pied d'une montagne (Berg), d'où l'on a une vue magnifique; 5455 h. Place forte. Petit port; station du chemin de fer; canal. Anc. abbaye de St-Winoc. Construction de bateaux; raffineries, distilleries; dentelles; entrepôt de fromages estimés. — Fondée au Xe siècle. Prise et reprise plusieurs fois; assurée à la France par la paix des Pyrénées (1659). Assiégée en vain par les Anglais en 1793.

BERIGARD ou BEAUREGARD (Cl. GUILLERMET de), philosophe du XVIe siècle, né à Moulins vers 1578, m. vers 1663, professa la philosophie à Pise et à Padoue, combattit à la fois l'enseignement scolastique