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BELLENCOMBRE, ch.-l. de cant. (Seine-Inf.), à 26 kil. S. E. de Dieppe; 698 hab.

BELLENGER (Fr.), docteur de Sorbonne, né en 1688, mort en 1749, a donné une assez bonne traduction des Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse, 1723, et a publié des Essais de critique, 1740, sous le pseudonyme de Van der Meulen.

BELLÉROPHON, héros grec, fils de Glaucus, roi d'Éphyre (Corinthe), ayant tué involontairement son frère à la chasse, se retira à la cour de Prœtus, roi d'Argos. Sthénobée, femme de ce prince, conçut pour le jeune héros une violente passion, et, n'ayant pu le faire condescendre à ses vœux, l'accusa près de son mari d'avoir voulu attenter à son honneur. Prœtus, pour se venger, envoya Bellérophon chez Iobate, roi de Lycie, son beau-père, en priant secrètement celui-ci de le faire périr. Iobate, ne voulant pas souiller ses mains du sang de son hôte, le chargea des entreprises les plus périlleuses, espérant qu'il y périrait : il l'envoya successivement combattre la Chimère, les Solymes, les Amazones; mais Bellérophon, avec le secours du cheval Pégase que lui avait donné Minerve, triompha toujours, et même à son retour il tua des soldats apostés pour l'assassiner. Iobate, persuadé de son innocence par un bonheur qui prouvait la protection des dieux, lui donna une de ses filles et le nomma son successeur.

BELLESME. V. BELLÊME.

BELLEVAL (P. RICHER de), médecin et botaniste, né en 1558 à Châlons-sur-Marne, mort en 1623, fut chargé par Henri IV, en 1596, de créer un jardin botanique à Montpellier, et se montra tout dévoué à la science, à laquelle il fit faire d'importants progrès. Il publia en 1598, sous le titre d’Onomalologia, la nomenclature des plantes du jardin de Montpellier, et en 1603, Recherches des plantes du Languedoc.

BELLEVILLE, anc. comm. du dép. de la Seine, c. de Pantin, à 2 k. N. E. de Paris, sur une éminence. La population, qui n'était guère que de 8000 h. en 1831, s'élevait en 1856 à 56 833 h. Nombreuses fabriques : châles, cuirs vernis, savons, produits chimiques. Sources abondantes, dont les eaux sont portées à Paris par un aqueduc construit au XIIe siècle. Des hauteurs de Belleville, l'armée et la garde nationale opposèrent une vigoureuse résistance aux alliés en mars 1814. Cette commune est depuis 1860 comprise dans le nouveau Paris (XVIe arr.).

BELLEVILLE-SUR-SAÔNE, ch.-l. de c. (Rhône), sur la Saône, à 13 k. N. E. de Villefranche ; 1898 h. Station du chemin de fer de Paris à Lyon. Mousselines, toiles de coton. Anc. abbaye d'Augustins, auj. détruite.

BELLEVUE, vge de Seine-et-Oise, entre Sèvres et Meudon, à 9 k. N. O. de Paris; 1000 hab. Un beau château, auj. détruit, y avait été construit par Mme de Pompadour en 1748; vue magnifique. Station. — Plusieurs autres châteaux ont aussi reçu le nom de Bellevue, même à l'étranger, à cause de la beauté de leur site, notamment près de Berlin, sur la r. g. de la Sprée; — dans la Hesse, près de Cassel; — en Wurtemberg, près de Stuttgard.

BELLEY, ch.-l. d'arr. (Ain), à 70 kil. S. E. de Bourg, entre deux coteaux, sur le Furant; 3802 h. Évêché, tribunal, école ecclésiastique. Biblioth., musée d'antiquités. Vers à soie; mousselines; pierres lithographiques, les meilleures de France. Jadis ch.-l. du Bugey. Patrie de Brillat-Savarin.

BELLIARD (Aug. Daniel, comte), général de cavalerie, né en 1769 à Fontenay-le-Comte en Vendée, occupait un grade supérieur dans l'armée de Dumouriez lors de la défection de ce général. Devenu suspect par suite de cet événement, il fut destitué; mais il s'enrôla aussitôt comme simple volontaire et mérita bientôt d'être replacé à son rang. Il suivit le général Hoche en Vendée, combattit héroïquement en Italie, sous Bonaparte, à Castiglione, à Vérone, à Caldiero, et fut après l'affaire d'Arcole fait général sur le champ de bataille. Il prit une grande part aux exploits d’Égypte; fit comme chef d'état-major général les guerres d'Allemagne, d'Espagne, de Russie, ainsi que la campagne de France, où il se distingua surtout à Craonne, et fut couvert de blessures. Nommé en 1831 ambassadeur en Belgique, il organisa l'armée belge et signa le traité qui séparait la Belgique de la Hollande. Il mourut peu après à Bruxelles en 1832. Il a laissé des Méritoires, Paris, 1834

BELLIÈVRE (Pomponne de), négociateur, d'une famille illustre originaire de Lyon, né en 1529, mort en 1607, fut envoyé en 1586 par Henri III près d’Élisabeth pour demander la liberté de Marie Stuart, mais sans y réussir, fut chargé en 1588 de porter au duc de Guise la défense d'entrer dans Paris, et ne fut pas plus heureux en cette occasion, négocia avec Sillery la paix de Vervins, 1598, et devint chancelier de France en 1599.

BELLIN (J. Nic.), ingénieur hydrographe, né à Paris en 1703, mort en 1772, rédigea poulie service de la marine le Neptune français, 1753, et l’Hydrographie française, 1756, ouvrages qui résument les connaissances géographiques de son temps.

BELLINI, nom de deux frères qui sont regardés comme les chefs de l'école des peintres vénitiens. L'aîné, Gentile Bellini, naquit en 1421 et mourut en 1501 ; le 2e, Jean Gentile B., né en 1426, mourut en 1516; tous deux eurent pour maîtres leur père Jacq. Bellini, déjà fort habile. Les deux frères furent chargés de la décoration de la grande salle du conseil à Venise. Jean fut un des premiers à adopter la peinture à l'huile et à mettre en usage tous les procédés de la science moderne. On cite de lui un S. Zacharie, la Vierge sur son trône et une Bacchante. C'est lui qui forma le Titien et Giorgione.

BELLINI (Laurent), célèbre anatomiste, né à Florence en 1643, mort en 1704, professa pendant 30 ans la médecine et l'anatomie à Pise. Ainsi que Borelli, son maître, il appliqua la mécanique et le calcul à la physiologie. On lui doit un mémoire sur la structure et l'usage des reins et la découverte des canaux urinifères dits tubes de Bellini. Ses ouvrages ont été recueillis en 1708 à Venise, 2 vol. in-4.

BELLINI (Vincent), compositeur italien, né à Catane en 1802, mort à Puteaux près Paris en 1835, a fait pour les théâtres de Naples, de Milan et de Paris, plusieurs opéras qui eurent un grand succès : il Pirata, la Straniera, la Sonnambula, Norma, i Puritani; il promettait de nouveaux chefs-d'œuvre quand il fut enlevé par une mort prématurée. Cet artiste laissait à désirer pour l'harmonie et l'orchestration; mais il excellait dans l'expression des sentiments tendres et mélancoliques : ses accents vont au cœur. Norma est regardée comme son triomphe.

BELLINZONA, Baltiona, Bilitio en latin, Bellenz en allemand, v. de Suisse, dans le cant. du Tessin, sur la r. g. du Tessin, à 88 kil. S. O. de Coire et à 271 kil. S. E. de Berne, est un des trois ch.-l. du canton; 2000 hab. Trois châteaux forts, cathédrale riche en marbres; digue de 804 mètres qui préserve la ville des inondations du Tessin. Entrepôt des marchandises qui passent par le St-Gothard et vont soit en Italie, soit en Suisse. — Cette ville faisait jadis partie du duché de Milan ; elle fut plusieurs fois prise et reprise par les Allemands, les Suisses et les Français. En 1499, elle se soumit volontairement au canton d'Uri, et depuis les Suisses l'ont gardée. Elle fut réunie en 1798 au canton du Tessin.

BELLMANN (Ch. Michel), poëte suédois, né en 1740 à Stockholm, mort en 1795, se fit un nom populaire par ses chansons bachiques et érotiques, et gagna la faveur de Gustave III. On l'a surnommé l’Anacréon de la Suède, et on lui a élevé une statue dans le parc de Stockholm.

BELLONE, l’Ényo des Grecs, déesse de la guerre, sœur ou femme de Mars, était fille de Phoreys. Elle attelait les chevaux du dieu Mars lorsqu'il partait pour la guerre et conduisait son char. Les poëtes la dépeignent courant parmi les combattants, les cheveux épars, le feu dans les yeux, et faisant reten-