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cessivement dans le style du Titien et du Corrége, et excella surtout à faire les intérieurs ou à représenter les fêtes champêtres, avec des troupeaux. Il imitait la réalité avec une telle perfection qu'un jour Annibal Carrache, étant allé le voir, s'avança pour prendre un livre qui était peint chez lui sur une toile. Il fut choisi, concurremment avec le Tintoret et Paul Véronèse, pour peindre le palais de St-Marc à Venise. Parmi ceux de ses tableaux qu'on estime le plus on cite : Moïse frappant le rocher, l’Adoration des Bergers, Joseph d'Arimathie, tous au Louvre. On lui reproche peu de vigueur et peu de variété dans ses sujets. — On le surnomma le Vieux, pour le distinguer de ses fils qui se distinguèrent aussi dans la peinture, surtout François, auteur de Jésus chez Marthe et Marie, et Léandre, auteur d'une Résurrection de Lazare, qu'on voit au Louvre.

BASSANO, v. de Vénétie, sur la Brenta, à 28 k. N. E. de Vicence; 11 760 hab. Bien bâtie, trottoirs en marbre; beau pont. Draps, soieries, etc. Aux environs, vins estimés. Patrie du Bassan, peintre célèbre. Bonaparte y battit les Autrichiens le 7 septembre 1796.

BASSANO (marquis de). V. SANTA-CRUZ.

BASSANO (duc de). V. MARET.

BASSARABA. V. BESSARABA.

BASSEIN, ville de l'Hindoustan anglais, sur la mer des Indes, à 35 kil. N. de Bombay; environ 13 000 hab. Prise en 1750 par les Mahrattes, et en 1802 par les Anglais; ceux-ci y conclurent un traité qui anéantissait la confédération des Mahrattes.

BASSELIN (Olivier), poëte populaire, était propriétaire d'un moulin à foulon dans le Val-de-Vire en Normandie. On place sa mort vers 1418. Il composait pour ses amis et ses voisins des chansons bachiques et des rondes, que l'on nomma des vaux-de-vire, du lieu de sa résidence, nom d'où quelques-uns ont voulu faire dériver celui de vaudeville. Ces poésies ont été publiées longtemps après sa mort, en 1610, par Lehoux, un de ses compatriotes, et réimprimées d'une manière plus complète à Avranches, par J. Travers, en 1833, et par Lacroix, Paris, 1859.

BASSE-TERRE (la), ch.-l. de l'île de la Guadeloupe, sur la côte S. O. de l'île; 13 000 hab. Rade peu sûre. Évêché (créé en 1850), cour impériale. Arsenal, fort Richepance qui le défend du côté de la campagne, palais de justice, vaste hôpital. — La ville fut fondée en 1635.

BASSE-TERRE, ch.-l. de l'île St-Christophe, une des Antilles anglaises, sur la côte S. O.; 9000 hab.

BASSEVILLE (N. J. HUGON de), secrétaire de la légation française à Naples, sous la Convention. Se trouvant à Rome, le 13 janvier 1793, chargé d'une mission particulière, il y fut assailli à coups de pierres par un attroupement populaire pour avoir fait porter à ses gens la cocarde tricolore, et fut frappé dans sa maison même d'un coup de rasoir, dont il mourut peu d'heures après. La Convention ordonna qu'on tirât une vengeance éclatante de cet attentat et adopta son fils au nom de la République. Basseville avait écrit une Vie de François Lefort, 1786, ainsi que des Mémoires sur la Révolution, 1790, et avait coopéré à divers journaux politiques.

BASSIEN. V. CARACALLA et HÉLIOGABALE.

BASSIGNY, petit pays de France, compris auj. dans le dép. de la H.-Marne, appartenait, partie à la Champagne, partie à la Lorraine. Il a environ 80 k. du N. au S. et 70 de l'E. à l'O. Chaumont était le ch.-l. du Bassigy champenois; Vaucouleurs et Bourmont étaient les lieux principaux du Bassigy lorrain.

BASSOMPIERRE (François de), maréchal de France, né au château d'Haroué, en Lorraine, en 1579. Après avoir voyagé en Italie et dans le roy. de Naples, il se fixa à la cour de Henri IV, où les avantages de sa personne et de son esprit, ainsi que son goût pour le faste, le jeu et la galanterie, le firent rechercher, et où il obtint des succès de tout genre. Il figura avec distinction dans la plupart des guerres que Henri IV et Louis XIII eurent à soutenir, fut nommé en 1614 colonel général des Suisses et en 1622 maréchal de France. Louis XIII l'employa dans diverses ambassades. Malgré ses services, le cardinal de Richelieu, irrité de ce qu'il avait pris part à quelques intrigues contre lui, le fit arrêter et conduire à la Bastille (1631) : il y resta 12 ans, et n'en sortit qu'à la mort du cardinal, en 1643; il mourut en 1646. Il a laissé des Mémoires, Cologne, 1665, et le récit de ses Ambassades en Espagne, en Suisse et en Angleterre, 1668, 4 vol. in-12. De Nouveaux Mémoires ont été publiés sous son nom par Serieys, Paris, 1802, mais l'authenticité en est douteuse.

BASSORA, v. de la Turquie d'Asie (Bagdad), sur le Chat-el-Arab (Euphrate), à 88 kil. N. du golfe Persique, à 420 kil. S. E. de Bagdad; 60 000 hab. Bazars immenses; rues irrégulières, étroites et sales; les inondations du Chat-el-Arab rendent la ville très-malsaine. Grande culture de roses, d'où l'on tire une essence estimée; excellentes dattes. Bassora est une des villes les plus commerçantes de l'Asie; toutes les nations de l'Europe y ont des comptoirs. Elle était encore plus grande et plus florissante autrefois; elle est en partie inhabitée aujourd'hui. — Fondée en 636 par Omar, qui en fit la capitale d'un pachalik particulier. Les Perses, puis les Turcs (1638) s'en emparèrent successivement. Reprise en 1773 par les Perses, qui l'occupèrent jusqu'en 1779, elle est retombée auj. entre les mains de la Turquie.

BASSUS (Cassianus). V. CASSIANUS.

BAST (Fréd. Jacques), savant helléniste, né en 1771, mort à Paris en 1811, était secrétaire de la légation de Hesse-Darmstadt au congrès de Rastadt. Unissant les lettres à la diplomatie, il a donné un Commentaire sur le Banquet de Platon, et une Lettre critique sur Antoninus Liberalis, Parthenius et Aristénète, 1805, adressée à Boissonade, dont il était l'ami. — Un autre Bast, de Gand, 1753-1825, a laissé un recueil d’Antiquités romaines et gauloises, 1804, et des Recherches sur les Langues celtique, gauloise et tudesque, 1815.

BASTAN, Bithynium chez les anc., puis Claudiopolis, v. d'Anatolie (Boli), à 44 k. S. O. d'Amasieh.

BASTAN, vallée d'Espagne, dans la Navarre (Pampelune), sur le versant mérid. des Pyrénées, au S. du dép. des B.-Pyrénées; 40 kil. sur 20; 8000 hab. ; ch.-l., Élizondo. Elle est traversée par le Gave de Bastan. Cette vallée est régie par un alcade élu pour 3 ans. Tous les habitants se disent nobles. Moncey battit les Espagnols en 1794 dans la vallée de Bastan.

BASTARNES, anc. peuple de l'Europe barbare, occupaient la Podolie et une partie de la Transylvanie et de la Moldavie. Ils vivaient de pillage et servaient comme mercenaires. Persée, roi de Macédoine, les appela pour combattre les Romains (168 av. J.-C.). A la fin du IIe siècle de J.-C., chassés de leur pays par les Goths, ils se jetèrent sur la Dacie. - On appelle Alpes bastarniques la moitié orient. des monts Krapacks, qui traverse le pays des anc. Bastarnes.

BASTELICA, ch.-l. de cant. (Corse), à 23 kil. N. E. d'Ajaccio; 3003 hab.

BASTIA, ch.-l. d'arr. (Corse), sur la côte E., 151 kil. N. E. d'Ajaccio; 19 304 hab. Place de guerre de lie classe, ch.-l. de la 17e division militaire; port créé en 1845. La ville est bâtie en amphithéâtre. Cour d'appel; lycée Napoléon; statue de Napoléon. Distilleries; vins, huiles, cuirs, corail.-Bastia, l'ancienne Mantinum, était jadis la capitale de l'île. Quand la Corse formait deux départements, elle était le chef-lieu de celui du Golo. Prise par les Anglais en 1745 et 1794; les Autrichiens et les Piémontais l'assiégèrent vainement en 1748.

BASTIAT (Frédéric), économiste, né en 1801 à Bayonne mort en 1850, était fils d'un négociant aisé. Après avoir médité les écrits de Smith, de Say, de Tracy, de Ch. Comte, il débuta par des articles remarquables dans le Journal des Économistes devint en 1846 rédacteur en chef d'un journal libre échangiste publié à Paris, et fit paraître plusieurs