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donosor. Après la mort du prophète, il rejoignit les Juifs captifs à Babylone. C'est là qu'il publia ses prophéties, dans lesquelles on trouve une éloquence qui enthousiasmait La Fontaine. Les Juifs et les Protestants ne reconnaissent point comme canonique le livre de Baruch, qui n'existe plus qu'en grec.

BARUFFALDI (Jérôme), littérateur ferrarais, né en 1675, mort en 1755, fut professeur de belles-lettres et grand vicaire à Ferrare, et forma chez lui-même une petite académie, sous le titre de la Vigna. Il a composé un grand nombre d'ouvrages en prose et en vers. Les principaux sont : Les Poëtes de Ferrare, en latin; l’Histoire de Ferrare, de 1555 à 1700; Il Grillo, poëme en 10 chants, 1738: Il Canapaio (le Chanvre), en 8 chants.

BARYGAZA, auj. Baroutch? gr. v. de l'Inde anc., sur le Lamnée, Nerbudda, près de son embouchure.

BAS, petite île de la Manche sur la côte sept. du dép. du Finistère, dont elle dépend, au N. de St-Pol-de-Léon, 5100 hab. Rade de refuge.

BAS-EN-BASSET, ch.-l. de cant. (Haute-Loire) à 18 kil. N. d'Yssengeaux; 4500 hab. Dentelles et rubans.

BAS-EMPIRE. On désigne sous ce nom significatif l'empire romain à son temps de décadence, époque que les uns font commencer, pour l'empire entier, au règne de Constantin, et pour l'empire d'Orient, après Théodose. L’Histoire du Bas-Empire a été écrite par Le Beau et Ameilhon. Paris, 1757, 29 vol. in-12. V. ORIENT (empire d').

BASAN, contrée de la Judée. V. BATANÉE.

BASAN (Fr.), graveur et marchand d'estampes, né à Paris en 1723, mort en 1797, a fait plusieurs collections de gravures très-estimées. Son Œuvre se compose de 650 estampes et forme 6 vol. in-fol, Paris, 1762-79. On a aussi de lui un Dictionnaire des graveurs, 1767, 3 vol. in-12, réimprimé en 1809.

BASEDOW (J. Bernard), né à Hambourg en 1723, mort à Magdebourg en 1790, enseigna la morale et les belles-lettres à Soroë et à Altona en Danemark, et se livra en même temps avec ardeur à la théologie; mais, s'étant attiré des persécutions à cause de la hardiesse de ses opinions, il renonça à l'enseignement et à la théologie pour s'occuper de pédagogie. Il tenta de réformer l'éducation et proposa dans divers écrits un système nouveau dont il avait puisé l'idée dans l’Émile de Rousseau, et par lequel il voulait exercer les forces physiques autant que les facultés de l'âme. Il trouva de nombreux approbateurs, et, aidé par le prince d'Anhalt-Dessau, il fonda, en 1774, à Dessau, sous le titre de Philanthropinon, une école-modèle où il devait appliquer ses principes. Cet établissement eut peu de succès, sans doute parce que Basedow, quoique plein de zèle pour le bien, était grossier dans ses manières et même enclin à l'intempérance. Ses principaux ouvrages sont : Philosophie pratique pour toutes les conditions, 1758 ; De l'éducation des princes, trad. par Bourgoing, 1777; Philaléthie ou Considérations sur les vérités de la religion et de la raison, 1764, où il prêchait une religion purement naturelle, ce qui fut la source des difficultés qu'il éprouva; Recueil des connaissances nécessaires à l'instruction de la jeunesse (avec 100 gravures), 1774, où il résume tout ce qu'il avait écrit sur l'éducation.

BASEILHAC. V. COSME (Frère).

BASIENTO, Casuentus, riv. du territoire napolitain (Basilicate), naît près de Potenza et tombe dans le golfe de Tarente après un cours de 80 kil. Métaponte (auj. détruite) était à son embouchure.

BASILAN, île de l'archipel Soulou, au S. O. de Mindanao, a env. 90 kil. de tour. Repaire de pirates, qui furent châtiés en 1845 par les Français. L'île a été occupée en 1853 par les Espagnols.

BASILE (S.), surnommé le Grand, Père de l'église grecque, né en 329 à Césarée en Cappadoce, de parents chrétiens, mort en 379, étudia les lettres à Constantinople et à Athènes où il se lia avec S. Grégoire de Nazianze et avec le prince Julien (alors catholique, et depuis apostat); professa la rhétorique à Césarée, et y exerça quelque temps avec distinction la profession d'avocat. En 357, il renonça au monde, se retira dans une solitude du Pont, et y fonda, sur les bords de l'Iris, un monastère qui fut le modèle de presque tous ceux qui s'établirent depuis en Orient (V. ci-après Ordre de St-Basile.) En 370, il fut nommé archevêque de Césarée; il s'occupa avec zèle d'instruire son peuple, chercha à rétablir la paix dans l’Église, et combattit plusieurs hérésies. Il résista à l'empereur Valens, qui voulait le forcer à embrasser l'Arianisme, mais qui ne put cependant se décider à signer l'arrêt de son exil. On le fête le 14 juin. S. Basile a laissé des Homélies, des traités de Morale et d’Ascétisme, des Commentaires sur diverses parties de l'Écriture, et un grand nombre de Lettres. Partout on y admire, avec l'onction du pieux évêque, une éloquence gracieuse et fleurie, unie à une dialectique rigoureuse et à des connaissances profondes : il possédait les lettres profanes aussi bien que la science sacrée. Le plus estimé de ses ouvrages est l’Hexaméron ou Les six jours de la création. On remarque aussi son traité de la Lecture des auteurs profanes. Ses œuvres ont été réunies en 3 vol. fol., gr.-lat., par dom Garnier et dom Maran, Paris, 1721-1730, et réimprimées par les frères, Gaume, 1835-1840, et dans la collection de l'abbé Migne. Les Homélies et les Lettres ont été trad. en français par l'abbé de Bellegarde, 1691 ; l’Hexaméron, par l'abbé Auger, 1788; les Ascétiques, par Hermant, 1661; un des traités de Morale, par l'abbé Leroy, 1663; le Discours sur l'utilité des livres profanes, par Frémion, 1819. M. Roustan a publié une traduction complète de S. Basile, 12 vol. in-8, 1846 et suiv. Hermant a donné sa Vie, 1674; M. Fialon une Étude histor. et litt. sur S. Basile, suivie de l’Hexaméron trad. en français, 1865.

BASILE I, le Macédonien, empereur grec de 867 à 886, né en Macédoine de parents pauvres, était d'abord simple écuyer et obtint la faveur de l'empereur Michel III, par son adresse à dresser les chevaux. Michel se l'associa en 866, en reconnaissance de ce qu'il l'avait délivré du patrice Bardas (V. ce nom); peu de mois après, Basile, sachant que Michel méditait sa perte, se plaça seul sur le trône en lui donnant la mort. Il se montra digne de la couronne, fit avec succès la guerre en Orient, repoussa les Sarrasins de la Sicile, fit fleurir la justice et réforma les abus. Il chassa Photius du siége de Constantinople pour y replacer Ignace, mais il l'y rappela après la mort de ce patriarche. On a de lui un traité de l’Art de régner, adressé à son fils Léon (publié à Palerme, 1584, grec-latin, et trad. en français par dom Porcheron, 1590). Il avait commencé en 877 un recueil de lois en 60 liv., que son fils termina et qui est connu sous le titre de Basiliques : c'est une traduction grecque des Institutes, du Digeste et du Code Justinien, avec des compléments. Ce recueil a été publié en 1647 à Paris par Fabrot, 7 vol. in-fol., et à Leipsick, par Heimbach, 1831-49, 5 vol. in-4.

BASILE II, le Jeune, empereur grec, fils de Romain II, né en 955, devait régner dès 963, à la mort de son père, mais ne fut reconnu qu'en 969, après la mort de Zimiscès, et régna conjointement avec son frère Constantin. Il étouffa les révoltes de Bardas Sclérus et de Bardas Phocas, battit les Bulgares, 1013, et les Khazars, 1016, et réunit la Bulgarie à l'empire d'Orient. Ayant fait 15 000 prisonniers bulgares, il eut la cruauté de leur faire crever les yeux, n'en épargnant qu'un par centaine, pour reconduire les autres dans leur pays. Il mourut en 1025, au moment où il allait attaquer les Sarrasins.

BASILE, grand-duc de Russie. V. VASSILI.

BASILE (Ordre de St-), le plus ancien des ordres religieux, a tiré son nom de S. Basile, évêque de Césarée, qui l'institua vers l'an 357, en fondant un monastère dans une solitude du Pont, sur les bords de