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raux. — Son nom et son titre de marquis passèrent, après sa mort, à son petit-neveu, M. Sauvaire-Barthélemy, qui siéga en 1848 à l'Assemblée constituante.

BARTHÉLEMY (la SAINT-). On nomme ainsi le massacre des Protestants ordonné dans toute la France par Catherine de Médicis et Charles IX, et qui eut lieu le 24 août 1572, jour de la St-Barthélemy. On a émis les opinions les plus contradictoires sur le nombre des victimes, les uns l'élevant jusqu'à 60 000, les autres l'évaluant à 3000 à peine. Coligny, le jeune La Rochefoucauld, Caumont de La Force, de Guerchy, Antoine de Clermont le marquis de Renel, Pardaillan, le capitaine de Piles, furent les principales victimes de cette horrible boucherie. Beaucoup de Catholiques périrent eux-mêmes assassinés par leurs ennemis personnels. Dans plusieurs provinces cependant, les gouverneurs refusèrent d'obéir aux ordres sanguinaires de Charles IX. On connaît la réponse attribuée au comte d'Orthes, gouverneur de Bayonne : « Sire, je n'ai trouvé parmi les gens de guerre de la garnison que bons citoyens et braves soldats, mais pas un bourreau. » Loin de mettre un terme aux luttes intestines, comme le prétendaient les instigateurs, la St-Barthélemy ne fit que les rendre plus violentes et devint le signal d'une nouvelle guerre de religion.

BARTHEZ (Paul Jos.), célèbre médecin français, né à Montpellier en 1734, mort en 1806, était fils d'un ingénieur des ponts et chaussées. Il étudia à Montpellier, fut reçu docteur à 20 ans, puis vint à Paris, fut deux fois couronné par l'Académie des inscriptions, et se lia avec les savants les plus distingués, entre autres d'Alembert, qui le fit travailler à l’Encyclopédie. Il fut en 1756 nommé médecin d'un hôpital militaire, puis envoyé comme officier de santé à l'armée de Westphalie. Il obtint en 1759, à la suite d'un brillant concours, une chaire de médecine à Montpellier, se voua désormais tout entier à l'enseignement, et y eut pendant plus de 20 ans les plus éclatants succès. Appelé à Paris en 1780, il fut nommé médecin consultant du roi, médecin du duc d'Orléans et conseiller d'État. En 1801 il devint médecin du premier consul et fut élu correspondant de l'Institut. Ses principaux ouvrages sont : Oratio de principio vitali hominis, Montpellier, 1773 ; Nova Doctrina de functionibus corporis humani, 1774; Nouveaux Éléments de la science de l'homme, 1778, le plus important de tous ses écrits; Nouvelle Mécanique des mouvements de l'homme et des animaux, 1802; Histoire des maladies goutteuses, 1802; Traité du Beau, posthume, 1807. A une étude profonde du corps humain, au talent de généraliser, Barthez joignait une érudition prodigieuse : il possédait presque toutes les langues de l'Europe. En médecine, il renonça aux explications purement chimiques ou mécaniques, et reconnut la nécessité d'admettre, pour expliquer les phénomènes physiologiques, une force spéciale, distincte des propriétés générales de la matière, et qui même peut quelquefois les combattre : c'est ce qu'il appelait principe vital.

BARTHIUS (Gaspard DE BARTH, en latin), savant critique allemand, né en 1587 à Custrin, mort en 1658, était fils d'un professeur de droit et se fit remarquer par sa précocité. Il a laissé des commentaires estimés sur Claudien, Francfort, 1650, sur Stace, 1664, sur Juvénal (publ. seulement en 1827), un poëme latin, en 12 chants, Zodiacus vitæ christianæ, 1623, et des mélanges sous le titre d’Adversaria, 1624. — Fréd. Gottlieb Barth, de Wittemberg, 1138-94, est auteur d'une édition de Properce, Leipsick, 1777.

BARTHOLE, célèbre jurisconsulte, né en 1313 à Sasso-Ferrato en Ombrie, enseigna le droit à Pise et à Pérouse, et fut député par cette dernière ville auprès de l'empereur Charles IV, dont il se concilia la bienveillance, et qui le nomma conseiller. Il abrégea sa vie par sa trop grande assiduité à l'étude, et mourut en 1356, à 44 ans. Jusqu'à lui, on s'était contenté de faire, sous le titre de Gloses, des notes fort courtes sur les passages obscurs du Corpus juris; Barthole est le premier qui ait fait des commentaires suivis sur toutes les parties du texte : il y réussit si bien, que les jurisconsultes qui l'ont suivi l'ont, d'un commun accord, regardé comme leur maître. Dumoulin l'appelle le coryphée des interprètes du droit. Le principal ouvrage de Barthole est intitulé : Lecturæ in tres libros Codicis, Naples, 1471, in-fol. Toutes ses œuvres ont été imprimées en 10 vol. in-fol., Venise, 1590. On y remarque un écrit bizarre : Processus Satanæ contra Virginem coram judice Jesu. On lui attribue la rédaction de la fameuse bulle d'Or. Il a paru à Munich une nouvelle édition complète de ses Œuvres, 1845-46, 8 vol. in-4. On doit à M. Vidalin une Étude sur Barthole, 1856.

BARTHOLIN, savante famille danoise, qui a produit plusieurs médecins distingués. Le plus connu, Thomas Bartholin, né à Copenhague en 1616, mort en 1680, fut professeur de médecine à Copenhague. Ses principaux ouvrages sont : Anatomia, 1641; De luce Animalium, 1641; De monstris in natura et medicina; Acta medica et philosophica Hafniensia, année 1672; De veterum puerperio, 1676: Bartholin a fait plusieurs découvertes anatomiques, particulièrement sur les vaisseaux lactés, thoraciques, et lymphatiques.

BARTOLE. V. BARTHOLE.

BARTOLI (Daniel), jésuite, né à Ferrare en 1608, mort à Rome en 1685, remplit d'abord avec succès le ministère de la prédication dans les principales villes d'Italie, et se livra ensuite au travail de cabinet. On lui, doit une Histoire de la Compagnie de Jésus, Rome, 1653-73 en italien, en partie trad. en latin, par M. L. Jannin, Lyon, 1666-71; l’Uomo di lettere, traduit en latin et en français; l’Ortografia italiana, 1672. Ses ouvrages ont été plusieurs fois imprimés, notamment à Turin, 1825, 12 vol. in-8.

BARTOLI (Pietro Santi), peintre et graveur à l'eau-forte, élève du Poussin, né à Pérouse en 1635, mort en 1700, a gravé un grand nombre de monuments antiques d'après ses propres dessins. Ses principaux ouvrages sont: Admiranda Romanarum antiquitatum vestigia, Rome, 1693, in-fol.; Colonna Trajana, en italien; Colonna Antonina, Gli antichi sepolcri, 1697, in-fol.; Musæum Odescalcum, 1747 et 1751, in-fol. On a publié à Paris, de 1757 à 1783, un Recueil de peintures antiques d'après P. S. Bartoli, avec la description par Mariette et Caylus. Comme graveurs sa manière manque de correction.

BARTOLINI (Lorenzo), sculpteur florentin, 1776-1850, vint étudier à Paris sous Lemot, futé sur la recommandation de Denon, chargé par Napoléon de fonder une école de sculpture à Carrare, devint professeur à l'Académie des beaux-arts de Florence et correspondant de l'Institut de France. Parmi ses ouvrages, on remarque des bustes de Napoléon (au Louvre), de Méhul, Denon, Cherubini, Mme de Staël, Byron, C. Delavigne, Rossini, le monument de lady Strattford Canning, à Lausanne, et un des bas-reliefs de la place Vendôme, à Paris. Il est un des artistes modernes qui ont le plus approché de la` simplicité et de la pureté de l'antique.

BARTOLOMEO (Fra). V. BACCIO.

BARTON (Élisabeth), dite la sainte de Kent, femme fanatique, née vers 1500, dans le comté de Kent en Angleterre, entra comme religieuse au couvent du St-Sépulcre à Cantorbéry et se donna pour prophétesse. Des hommes graves, entre autres l'évêque Fisher, crurent à sa bonne foi. S'étant avisée de prédire à Henri VIII que s'il divorçait pour épouser Anne de Boulen, il perdrait sa couronne et périrait un mois agrès, le roi la fit juger comme criminelle d'État, et lui fit trancher la tête, ainsi qu'à quelques fanatiques dont elle était l'instrument (1534).

BARUCH, un des douze petits prophètes, de la tribu de Juda, prophétisait vers l'an 606 av. J.-C. Il fut disciple et compagnon de Jérémie, qu'il suivit en Égypte lors de la prise de Jérusalem par Nabucho-