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des Manichéens : il voulait comme ces derniers expliquer l’origine du mal. On trouve dans Eusèbe (Prép., VI, X) un beau fragment de Bardesane sur le destin.

BARDILI (Christ. Godefroy), professeur de philosophie à Stuttgard, né en 1761, mort en 1808, a publié plusieurs écrits, dans lesquels il a prétendu réformer la logique et déterminer la nature de l’absolu, que Kant avait posé comme condition de toute science, mais qu’il avait déclaré introuvable. Son système, exposé dans sa Logique première (Stuttgard, 1800), fut renversé par Fichte et Schelling.

BARDIN (le général), né à Paris en 1774, mort en 1840, était fils de Jean Bardin, peintre distingué. Il fit avec distinction, depuis 1792, les campagnes de la République et de l’Empire, devint général de brigade en 1813, se signala à la bataille de Dresde et à la défense d’Anvers, et quitta le service en 1814, avec le titre de baron. On lui doit un Manuel d’infanterie et un Dictionnaire de l’armée, vaste encyclopédie des sciences militaires, à laquelle il consacra 30 ans de travail. Cet ouvrage, qui forme 4 forts vol. in-8 à deux colonnes, ne fut publié qu’après sa mort (1841-50).

BARÈGES, vge du dép. des Hautes-Pyrénées, à 57 kil. S. E de Tarbes, entre deux chaînes de mont., et sur le gave de Bastan, n’a qu’une seule rue et ne compte que 400 hab. permanents. Eaux thermales sulfureuses, célèbres surtout pour la guérison des plaies d’armes à feu ; hôpital militaire. Près de là est la belle cascade de Gavarnie. — Barèges donne son nom à des tissus légers en crêpe, qu’on y porte beaucoup, mais qu’on fabrique plutôt à Bagnères-de-Bigorre.

BAREILY, v. forte de l’Inde anglaise (Calcutta), ch.-l. d’un district du même nom, à 220 kil. N. E. d’Agrah, près du confluent de la Dhara et de la Goula ; 67 000 hab. Industrie active, collége.

BARENTIN, joli bourg de la Seine-Inf., à 17 kir. N. O. de Rouen, sur le chemin de fer de Paris au Havre ; 2184 hab. Étoffes de coton, siamoises, papeteries. Station.

BARENTIN (Ch. L. Franç. de), magistrat, né en 1739, mort en 1819, fut nommé garde des sceaux en 1788, ouvrit les États généraux en 1789, s’efforça vainement de rapprocher les partis, fut chargé de signifier à l’Assemblée le refus fait par Louis XVI d’éloigner les troupes de la capitale, se vit pour ce motif dénoncé par Mirabeau comme ennemi du peuple, émigra, mais revint après le 18 brumaire et vécut depuis dans la retraite.

BARENTON, ch.-l. de cant. (Manche), à 11 kil. S. E. de Mortain ; 533 hab. Toiles, grains.

BARÈRE (Bertrand) DE VIEUZAC, conventionnel, né à Tarbes en 1755, mort en 1841, avait été d’abord avocat à Toulouse. Élu député du tiers aux États généraux, il ne se fit guère remarquer dans l’Assemblée Nationale que par d’estimables travaux sur le droit public, sur les finances et l’administration, et fut chargé de prononcer l’oraison funèbre de Mirabeau. À la même époque, il rédigeait un journal politique, le Point du Jour, assez modéré. Député à la Convention, il joua dans cette nouvelle assemblée un des principaux rôles, se rallia au parti le plus violent, fut nommé membre du comité de constitution et peu après présidant de la Convention ; il dirigea en cette qualité le procès de Louis XVI et vota pour la mort. Membre du Comité de salut public de 1793 à 1795, il remplit les fonctions de rapporteur de cette commission sanguinaire et fit décréter que « la Terreur était à l’ordre du jour. » Il finit pourtant par se séparer de ses principaux collègues, Robespierre, Couthon et St-Just, et eut une grande part à l’événement du 9 thermidor. Il n’en fut pas moins proscrit et condamné à la déportation comme membre de l’ancien Comité de salut public (12 germinal an III), mais il s’évada. Amnistié après le 18 brumaire, il vécut oublié sous le Consulat et sous l’Empire. Pendant les Cent-Jours, il fut membre de la Chambre des Représentants. Exilé par les Bourbons comme régicide, il alla vivre à Bruxelles et ne revint en France qu’après la Révolution de 1830. On a de Barère, outre plusieurs écrits politiques et de nombreux Discours et Rapports aux diverses assemblées législatives, quelques écrits littéraires (Éloges de Louis XII, de l’Hôpital, de Montesquieu, de J. J. Rousseau, Beautés poétiques des Nuits d’Young, les Veillées du Tasse, etc.). Barère était un orateur facile et disert, mais il avait peu de force ; il chercha souvent à colorer d’un brillant vernis d’éloquence les motions les plus sanguinaires, ce qui le fit surnommer l’Anacréon de la guillotine. Son nom se trouve associé aux actes les plus violents ; cependant il n’était pas cruel : il était plutôt faible et lâche. Ses Mémoires ont été publiés par M. Carnot fils, avec une Notice, Paris, 1834, 2 v. in-8.

BARETOUN (AL-), Parætonium, v. d’Égypte, sur la Méditerranée, à 244 O. d’Alexandrie, et sur la frontière du Barca. Ruines antiques.

BARETTI (Jos.), littérateur italien, né à Turin en 1716, mort à Londres en 1789, écrivit avec succès en prose et en vers, et vint en 1751 se fixer à Londres, où il enseigna la langue et la littérature italienne. Il a donné, entre autres ouvrages, une traduction en vers des tragédies de Corneille, Venise, 1748 ; un Dictionnaire anglais et italien, Londres, 1760, et une Grammaire italienne et anglaise, ouvrages fort répandus en Angleterre.

BARFLEUR, Barafletum, petit port de France (Manche), dans l’arr. et à 25 k. N. E. de Valognes ; 1200 hab. Vastes huîtrières. Beau phare dit de Gatteville. C’était jadis une ville importante. — C’est là, dit-on, que Guillaume le Conquérant prépara son expédition contre l’Angleterre. C’est aussi là que s’embarqua Henri I en 1120 pour la traversée dans laquelle périrent ses deux fils. Cette ville fut ruinée par Édouard III en 1346.

BARGEMONT, vge de Franco (Var), à 11 kil. N. E. de Draguignan ; 1900 hab. Patrie de Moréri.

BARHEBRÆUS. V. ABOUL-FARADJ.

BARI, Barium, v. de l’Italie méridionale, ch.-l. de la Terre de Bari, à 230 kil. N. E. de Naples, sur l’Adriatique ; 22 000 hab. Archevêché, citadelle, grand arsenal, collége pour les nobles, lycée. Port ensablé. Quelque industrie, un peu de commerce ; liqueur renommée dite Sta-Scolastica. Patrie de Piccini. — Quoique soumise aux Romains, Barium conserva ses magistrats. Après la chute de l’empire, elle tomba entre les mains des Sarrasins, leur fut enlevée en 841 par les empereurs grecs ; fut prise au XIe siècle par les Normands, qui en firent la capitale de leur principauté, et passa ensuite aux rois de Naples.

BARI (Terre de), partie de l’anc. Apulie, entre la Basilicate, la Capitanate, la Terre d’Otrante et l’Adriatique, a 155 kil. sur 48, et 450 000 hab., dont beaucoup d’Arnautes. Elle est traversée par une chaîne des Apennins et arrosée par l’Ofanto. Le sol est très-fertile ; le climat très-chaud. Buffles, moutons à laine très-fine ; côtes très-poissonneuses ; salines.

BARILLON (N. de), ambassadeur de France près du roi d’Angleterre Charles II, était un homme de plaisir fort propre à traiter avec un tel roi. Ch. Fox a publié sa Correspondance avec Louis XIV de 1684 à 1685 (à la suite de son Histoire de Jacques II).

BARIUM, v. d’Apulie, auj. Bari.

BARJAC, ch.-l. de cant. (Gard), à 36 kil. N. E d’Alais ; 1715 hab. Houille.

BARJÉSU, faux prophète juif, que S. Paul priva de la vue à Paphos, parce qu’il s’opposait à la prédication de l’Évangile. On le nommait aussi Élymas.

BARJOLS, ch.-l. de cant. (Var), à 36 kil. E. d’Alais ; 3004 hab. Chapelle souterraine à stalactites. Huile estimée, distillerie, vermicelle, nougat.

BARJONE (Simon), c.-à-d. Simon, fils de Jone ou de Jonas, vrai nom de S. Pierre. V. PIERRE (S.).

BARKER (H.), philologue anglais, 1788-1839, donna des éditions estimées des classiques grecs et latins et publia à Londres, de 1816 à 1828, une nouvelle édit. du Thesaurus linguæ grwcæ de H. Étienne.