Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/183

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

France, mais cette usurpation ne fut sanctionnée qu'en 1258, par la paix de Corbeil. L'histoire du comté le Barcelone se confond désormais avec celle de l'Aragon, sur lequel la dynastie de Barcelone régna jusqu'en 1412. – L'étendue du comté de Barcelone varia beaucoup : il allait d'abord des Pyrénées à l'Ebre et de la Noguera à la mer; il se grossit sensiblement par la réunion de divers fiefs et par quelques conquêtes sur les Arabes. On donne le nom de comté de Barcelone, tantôt au comté seul, tantôt à toutes les possessions de la maison de Barcelone au S. des Pyrénées; quelquefois même on y comprend le comté de Roussillon.

BARCELONE (intendance de). V. CATALOGNE.

BARCELONNETTE, ch.-l. d'arr. (B.-Alpes), à 75 k. N. E. de Digne; sur la r. dr. de l'Ubaye; 1810 hab. Trib. de 1re inst., collége. Fabriques de cadis; métiers à soie; commerce de blé et de moutons. Patrie de l'orateur J. A. Manuel. — Fondée vers 1225 par Raymond-Bérenger, comte de Provence, qui lui donna ce nom parce qu'il était issu des comtes de Barcelone. Elle fut plusieurs fois prise et reprise par les Français et les ducs de Savoie, et resta définitivement à la France en 1713.

BARCILONNETTE, ch.-l. de cant. (H.-Alpes), sur la Déoule, à 27 kil. S. O. de Gap; 345 hab.

BARCINE, famille puissante de Carthage, dont le chef était Amilcar Barca, fut surtout illustrée par Annibal et Asdrubal. Elle formait une faction opposée à celle de la famille Hannon, et fut toujours ennemie jurée du nom romain.

BARCINO, v. d'Hispanie, auj. Barcelone.

BARCLAY (Alex.), traducteur anglais du XVIe s., né vers 1470, mort en 1552 à Croydon, fut d'abord bénédictin, puis franciscain, et voyagea beaucoup. Il contribua par ses écrits à former la langue anglaise. Il trad. du latin La Nef des fous (Navis stultifera) de Brandt, ainsi que les Églogues d'Æneas Sylvius.

BARCLAY (Jean), écrivain anglais du XVIIe siècle, naquit en 1582 à Pont-à-Mousson en Lorraine, où son père, savant jurisconsulte écossais, s'était retiré pour se soustraire aux persécutions dont les Catholiques étaient alors l'objet dans sa patrie. Après la mort de son père (1605), il passa en Angleterre, y fut bien accueilli de Jacques I, qui lui donna une place lucrative, et y publia un ouvrage de son père De potestate papæ (1607) : il eut à cette occasion une vive controverse avec Bellarmin, puis avec le jésuite Jean Eudæmon, qui l'accusait d'hérésie. A la suite de ces querelles, il se retira à Rome, où il publia de nouveaux écrits dans le but d'établir son orthodoxie. Il y mourut en 1621. J. Barclay est surtout connu par l’Argénis, roman allégorique écrit en latin et mêlé de prose et de vers, où il trace le tableau des vices et des révolutions des cours. Ce livre, qui faisait les délices de Richelieu, est remarquable par l'élégance et l'originalité. Publié d'abord à Paris en 1621, il a été fréquemment réimprimé, notamment à Leyde, Elzevir, 1630 et 1664, avec une clef des personnages. L’Argénis a été traduite en français par l'abbé Josse, 1732, et mieux par Savin, 1776. On a encore de Barclay : 1° Euphormio, autre satire allégorique, dirigée surtout contre les Jésuites, Londres, 1603, et Leyde, 1637, avec clefs, trad. par Drouet de Maupertuis, Anvers, 1711; 2° Icon animorum ou Portrait des rimes, Londres, 1614, traduit en français, 1625; 3° Histoire de la conspiration des poudres, Oxford, 1634, et deux livres de poésies latines, 1615.

BARCLAY (Robert), célèbre quaker, né en 1648 en Écosse, d'une famille riche et ancienne, mort en 1690, embrassa en 1666, ainsi que son père, la doctrine des Quakers; se lia étroitement avec Guillaume Penn; voyagea en Angleterre, en Hollande et en Allemagne pour faire des conversions et écrivit plusieurs ouvrages pour exposer les dogmes de sa secte. Le plus connu est l’Apologie de la véritable théologie chrétienne, telle que la professent ceux que par dérision on appelle Quakers; il la publia à Amsterdam, en latin, 1676, et la dédia au roi Charles II. Elle a été traduite en français en 1702.

BARCLAY DE TOLLY (Michel), général russe, né en 1750, en Livonie, d'une famille originaire d'Écosse, mort en 1818,commença sa réputation par une entreprise des plus hardies : en 1809 il pénétra en Suède en traversant sur la glace le golfe de Botnie. Ministre de la guerre en 1810, il dirigea en 1812 la campagne contre Napoléon, et adopta ce fameux plan de défense qui consistait à attirer les Français au cœur de la Russie pour les y faire périr par le froid et la disette. Il commença lui-même l'exécution de ce plan comme général en chef; mais, poursuivi par l'envie, il fut au bout de peu de mois supplanté par Koutousof, et se vit forcé de servir sous les ordres de ceux auxquels il avait d'abord commandé; il n'en rendit pas moins de grands services pendant la campagne, surtout à la bataille de la Moskowa. Replacé à la tête des troupes russes en 1813, après la bataille de Bautzen, il battit Vandamme à Kulm (en Bohême), contribua puissamment au gain de la bataille de Leipsick, pénétra en France, où il livra plusieurs combats meurtriers, et fit capituler Paris (30 mars 1814). En récompense de ses services il fut nommé feld-maréchal et fait prince.

BARCOCHÉBAS, imposteur juif qui parut sous le règne d'Adrien. De concert avec le rabbin Akiba, il se fit passer pour le Messie et excita parmi les Juifs une révolte contre les Romains. Il fut vaincu et tué après une longue résistance, avec un nombre immense de Juifs, l'an 135; ceux qui survécurent furent à jamais chassés de Jérusalem.

BARD, vge des États sardes, sur la Doire, à l'entrée de la vallée d'Aoste, à 36 kil. S. E. d'Aoste. On y avait élevé un fort regardé comme imprenable; il fut pris et rasé par les Français en 1800, mais rétabli en 1815.

BARDANE, roi des Parthes. V. VARDANE.

BARDANE, empereur d'Orient. V. PHILIPPIQUE.

BARDAS, patrice de l'empire d'Orient, était frère de l'impératrice Théodora, femme de Théophile. Nommé par Théophile tuteur de son fils, le jeune empereur Michel (842), il s'empara de l'autorité, chassa du palais Théodora elle-même, à laquelle il devait tout, et garda le pouvoir pendant 24 ans. Michel, fatigué de son joug, s'en délivra en le faisant assassiner par Basile le Macédonien (866). Bardas favorisait les sciences et les lettres. Il avait, en 857, nommé patriarche de Constantinople le célèbre Photius, qui était son neveu.

BARDAS PHOCAS et BARDAS SCLÉRUS, deux généraux de l'empire grec qui se disputèrent le pouvoir sous le règne de Basile II et de Constantin IX. Tous deux prirent et déposèrent plusieurs fois la pourpre. Après de nombreuses vicissitudes, ils se réunirent contre Constantin IX; mais Bardas Phocas mourut empoisonné au moment où il allait livrer bataille; Sclérus fit la paix avec l'empereur et obtint de hautes dignités. Il mourut à la cour en 990.

BARDES, poëtes nationaux chez les Celtes. Ils composaient des hymnes en l'honneur des dieux, chantaient sur la harpe les exploits des héros, accompagnaient les guerriers pendant qu'ils marchaient au combat, pour animer leur courage ou pour recueillir leurs hauts faits et les transmettre à la postérité. C'est en Irlande, en Écosse, en Bretagne, et dans la principauté de Galles que les chants des bardes se sont le plus longtemps conservés; les noms des bardes Fingal et d'Ossian sont devenus à jamais célèbres. — Owen Jones a fait un recueil des poëmes ces bardes gallois. On peut encore consulter les Recherches sur les Bardes de David Williams, Dolgelly, 1828, et les Chants populaires de la Bretagne (Barzoz Breiz), de La Villemarqué, Paris, 1845.

BARDESANE, hérésiarque du IIe siècle, né en Syrie, avait été longtemps une des gloires du Christianisme, quand il se laissa entraîner dans les erreurs des Valentiniens. Ayant abandonné cette hérésie, il se fit une doctrine particulière qui se rapproche de celle