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que le texte. Il est auteur d'une Histoire des anciens traités, d'un Traité du jeu, et d'un Traité de la morale des Pères (mis à l’Index à Rome).

BARBEZIEUX, ch.-l. d'arr. (Charente), à 34 kit. S. O. d'Angoulême ; 2557 hab. Trib. de 1re inst. Vieux château fort, qui sert auj. de prison. Toiles, tanneries, truffes, chapons truffés, etc. Source minérale. — C'était jadis une seigneurie de la Saintonge, avec titre de marquisat. Elle fut longtemps possédée par la maison de La Rochefoucauld, d'où elle passa dans celle de Louvois, qui donna à un de ses fils le titre de marquis de Barbezieux.

BARBEZIEUX (Louis-François-Marie LETELLIER, marquis de), fils de Louvois, né en 1668. Après la mort de son père, Louis XIV lui confia le ministère de la guerre, quoiqu'il n'eût encore que 23 ans ; il se montra d'abord digne de ce choix, mais il négligea bientôt les affaires pour les plaisirs, et mourut à 33 ans, épuisé par les excès, l'an 1701.

BARBIÉ DU BOCAGE, savant géographe, né à Paris en 1760, mort en 1825, fut l'élève de d'Anville et l'ami de Barthélemy. Il fut d'abord attaché au cabinet des médailles de la Bibliothèque du roi (1785), puis nommé géographe du ministère des relations extérieures (1803), membre de l'Institut (1806), et enfin professeur de géographie à la faculté des lettres de Paris (1809). Il a coopéré à presque toutes les entreprises géographiques de quelque importance faites de son temps ; il est surtout connu par son bel Atlas du Voyage d'Anacharsis, Paris, 1789 et 1799, et par ses cartes du Voyage pittoresque en Grèce de Choiseul-Gouffier. Il fut un des fondateurs de la Société de Géographie de Paris.

BARBIER D'AUCOUR (Jean), avocat au parlement de Paris, né à Langres en 1641, mort en 1694, est surtout connu comme critique. Il a composé, entre autres écrits, les Sentiments de Cléanthe, Paris, 1671, où il réfute avec beaucoup d'esprit les Entretiens d'Ariste et d'Eugène du P. Bonheurs. Il fut reçu en en 1683 à l'Académie française et eut une grande part à la rédaction du Dictionnaire. Ardent janséniste, quoique élève des Jésuites, il écrivit plusieurs pamphlets en prose et en vers contre les Jésuites.

BARBIER (Edm. Jean-François), avocat consultant au parlement de Paris, né à Paris en 1689, mort en 1771 a laissé un Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV, qui va de 1718 à 1762, et qui a été publié par A. de La Villegille, Paris, 1851-1857. Ce journal comble une lacune entre les Mémoires de St-Simon, qui s'arrêtent en 1723, et ceux de Bachaumont, qui commencent en 1762, et offre d'utiles renseignements sur l'histoire du parlement, de la justice et des mœurs de l'époque.

BARBIER (Antoine-Alexandre), savant bibliographe, né à Coulommiers en 1765, mort en 1825, exerça d'abord des fonctions ecclésiastiques, mais y renonça pour se livrer à ses goûts littéraires et devint bibliothécaire du Directoire, puis de Napoléon et de Louis XVIII. Il est surtout connu par un Dictionnaire des anonymes et des pseudonymes, Paris, 1806-1808, 4 vol. in-8, réimprimé en 1822-27 avec de nombreuses additions. Il a aussi publié la Nouvelle Bibliothèque de l'homme de goût, 1808, 5 vol. in-8, et des Catalogues très-estimés.

BARBO, famille puissante de Venise qui a fourni à la république vénitienne et à l'Église plusieurs hommes distingués, entre autres Pierre Barbe, pape sous le nom de Paul II.

BARBOSA. Ce nom a été porté par plusieurs savants portugais qui se sont distingués dans la jurisprudence ou dans les lettres. Le plus connu est Diégo Barbosa Machado, abbé de Sever, né à Lisbonne en 1682, mort en 1770, auquel on doit une Bibliothèque portugaise avec des notices sur les auteurs, Lisbonne, 1741-59, 4 vol. in-fol.

BARBOU, célèbre famille de libraires et imprimeurs, originaire de Lyon. Joseph Gérard Barbou, le plus connu, libraire et imprimeur à Paris depuis 1746, publia, de 1755 à 1775, un grand nombre de classiques latins, qui forment la jolie collection dite des Barbou, à laquelle coopérèrent Lallemand, Brottier, Capperonnier, Beauzée, etc. Cette collection, qui avait été commencée dès 1743, d'après les conseils de Lenglet-Dufresnoy, par le libraire Coustelier, se compose de 76 vol. in-12.

BARBOUDE (la), une des Antilles anglaises, à 30 k. N. d'Antigoa, par 64° 10' long. 0., 17° 40 lat. N.; 30 k. sur 16 ; 1600 h. Très-basse et sans ports; côtes très dangereuses. Coton, indigo, tabac, gingembre, canne à sucre. Elle appartient aux Anglais depuis 1628.

BARBY, v. des États prussiens (Saxe), à 25 kil. S. E. de Magdebourg sur l'Elbe, près de l'emb. de la Saale ; 3600 hab. Comté depuis 1497. Les Frères Moraves y formèrent en 1749 un établissement.

BARCA ou BARQUAH, la Cyrénaïque ou Libye Pentapole des anciens, vaste contrée des États barbaresques, s'étend le long de la Méditerranée et dans l'État de Tripoli, du golfe de la Sidre à l'O. jusqu'à l'Égypte à l'E., et est bornée au S. par les monts Gerbodah ; 800 kil. de l'E. à l'O., 200 du N. au S.; capit., Benghazy. Autres villes : Barca (Barce ou Ptolemaïs), Grennah (Cyrène), Lebdah (Leptis Magna), Derne, Massakhit, etc. Le bey de Barca réside à Benghazy et dépend du bey de Tripoli. Les côtes et la partie occidentale de cette contrée sont assez fertiles : on y cultive du millet et du mais. L'intérieur est un vaste désert, habité par des Bédouins nomades et qui n'a point de villes. Le désert de Barca se confond vers le S. avec le grand désert de Sahara. On trouve cependant dans la partie méridionale les oasis d'Audgélah et de Syouah. — Conquise en 643 par les Arabes, cette contrée obéit depuis aux Thoulounides d'Égypte, aux Aglabites, aux Fatimites, aux Ayoubites, aux souverains de Tunis, et enfin, depuis le XVIe siècle, aux beys de Tripoli.

BARCA, famille de Carthage. V. BARCINE.

BARCELONA-LA-NUEVA, v. de l'État de Vénézuela, à 70 kil. S. O. de Cumana, sur le Neveri ; 5000 hab. Jadis ch.-l. de la prov., auj. déchue, à cause de l'insalubrité du climat.

BARCELONE, Barcino, v. d'Espagne, capit. de la capitainerie générale de Catalogne et de l'intendance de Barcelone, sur la mer, à l'emb. du Llobregat, à 500 kil. N. E. de Madrid, par 0° 12' long. O., 41° 23' lat. N.; 200 000 hab. (y compris ceux de Barcelonette, son faubourg principal). Place très-forte, défendue par une citadelle à l'E. et par le fort de Juich ou Montjouy au S. Port grand, mais barré. Évêché ; université ; nombreuses écoles ; académies, musées et bibliothèques. Monuments remarquables palais de l’Audiencia, bourse, hôtel de ville, hôtel de la douane, cathédrale, théâtre. Antiquités nombreuses. Industrie active ; grand commerce en vins, eaux-de-vie, rubans, soieries, chapeaux, etc. — Fondée vers 230 av. J.-C. par Amilcar Barca, Barcelone appartint successivement aux Carthaginois, aux Romains, aux Goths, aux Français sous Charlemagne (801); puis elle fut le ch.-l. d'un comté vassal de la France jusqu'en 1258. Prise par les Arabes en 986, par les Français en 1640, 1697, 1714, 1808 ; désolée par la fièvre jaune en 1821, insurgée en 1842, 1843 et 1856. Il y fut signé en 1493 un traité par lequel Charles VIII cédait à Ferdinand le Roussillon et la Cerdagne.

BARCELONE (comté de) ou Catalogne. Il fut créé par Charlemagne en 801, après la conquête de l'Espagne sept., et fut joint au roy. d'Aquitaine. En 843, le traité de Verdun le laissa à la France. En 888, il devint héréditaire en faveur de la famille du comte Geoffroi le Velu. Les descendants de Geoffroi conquirent le reste de la Catalogne et acquirent la Provence ; enfin ils montèrent sur le trône d'Aragon en 1137, en la personne de Raymond-Bérenger (époux de Pétronille, héritière de la couronne d'Aragon) mais tout en continuant à relever, pour le comté de Barcelone, de la couronne de France. Alphonse II, fils de Raymond, se rendit, en 1182, indépendant de la