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dicis : on s'y occupait de sciences, surtout d'expériences de physique ; — l’Académie des Arcades, ou plutôt des Arcadiens, société littéraire fondée à Rome en 1690, et dans laquelle chaque membre prenait le nom d'un berger d'Arcadie ; — l'Institut de Bologne, fondé en 1690 sous le titre d’Institutum scientiarum et artium ; — l’Académie des Sciences de Turin, fondée en 1759 ; — L’Académie royale de Naples, fondée en 1779.

II. En France, l’Académie Française, fondée en 1635, par Richelieu, pour fixer et polir la langue : elle se compose de quarante membres et publie un dictionnaire dont la 1re édition a paru en 1694 et la dernière en 1835 ; — l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, fondée en 1663 par Colbert : elle publie depuis 1717 de précieux mémoires ; — l’Académie des Sciences, fondée en 1666 par Colbert : elle publie depuis 1699 des mémoires de la plus grande importance ; — l’Académie de Peinture et Sculpture, fondée par Mazarin en 1648 ; celle de Musique, fondée en 1666 ; celle d'Architecture, fondée en 1671 ; — l’Académie des Sciences morales et politiques, fondée en 1795 comme une des classes de l'Institut, supprimée en 1803, rétablie en 1832. Supprimées en 1793, les anciennes Académies furent réorganisées en l'an iv (1795), et réunies, sous le nom d’Institut de France, en un seul corps qui fut subdivisé en 5 classes. L'Institut comprend auj. l'Académie Française, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, l'Académie des Sciences, l'Académie des Beaux-Arts, l'Académie des Sciences morales et politiques.

III. Dans la Grande-Bretagne, la Société royale de Londres, fondée à Oxford en 1645, transférée a Londres en 1660 : elle publie de savants mémoires sous le titre de Philosophical Transactions ; — la Société royale d’Édimbourg, fondée 1731 : elle publie aussi des mémoires.

IV. En Allemagne, l’Académie des Curieux de la Nature, Naturæ Curiosorum, qui fut fondée en 1652, à Leipsick, par le médecin Bausch, et qui se réunit successivement à Breslau, à Nuremberg et à Bonn ; en 1677 l'empereur Léopold la prit sous sa protection, et l'établit à Vienne : elle a depuis porté le nom d’Académie Léopoldine ; — l’Académie royale des Sciences de Berlin, fondée en 1700 par Frédéric I, et dont Leibnitz fut le premier directeur : elle publie des mémoires qui, après avoir été rédigés en latin et en français, les ont auj. en allemand ; — la Société de Gœttingue, fondée en 1760 ; — celle de Munich, fondée en 1759.

V. En Suède, l’Académie d'Upsal, fondée en 1710 pour l'étude des langues du Nord ; — l’Ac. des Sciences de Stockholm, qui publie des mémoires depuis 1739.

VI. En Espagne, l’Académie royale, fondée en 1713 par le duc d'Escalona, pour la culture de la langue ; elle siège à Madrid.

VII. En Russie, l’Académie impériale des Sciences de St-Pétersbourg, dont les bases furent posées par Pierre le Grand, en 1724, mais qui ne fut réalisée que sous Catherine I, en 1725 : elle publie depuis 1738 des mémoires, qui sont rédigés pour la plupart en français ou en latin.

ACADÉMIES UNIVERSITAIRES. V. france.

ACADIE. V. écosse (nouvelle-).

ACANTHE, Acanthus, v. de Chalcidique, au N. du mont Athos, sur l'isthme de la presqu'île Acté. — V. d’Égypte, sur la rive gauche du Nil, à 4 kil. S. de Memphis. — V. de Carie, dans la presqu'île de Cnide.

ACAPULCO, v. du Mexique, prov. de Mexico, sur la mer Pacifique, à 200 kil. S. O. de Mexico ; 4000 hab. Port superbe où tiennent 500 vaisseaux. Commerce actif, surtout avec Manille. C'est d'Acapulco que partaient les galions qui apportaient en Espagne et à Manille les produits du Mexique.

ACARNANIE, Acarnania, contrée de la Grèce ancienne, sur la mer, à l'extrémité occidentale de la Grèce propre, à l'O. de l'Étolie, au S. de l'Épire, dont la séparait le golfe Ambracique, est baignée

par l'Achéloüs (Aspropotamo). Habitants farouches, guerriers et dont le caractère grossier donna lieu au proverbe porcus Acarnas. Sous les Romains, on y comptait 200 000 h. Villes princip., Strates, Limnée, Actium, Argos-Amphilochium. Les Acarnaniens étaient souvent en guerre avec les Étoliens ; sous Antigone-Doson, ils devinrent sujets de la Macédoine (vers 225 av. J.-C.) Ils reçurent la liberté des Romains après la bataille de Cynocéphales (197), puis furent compris dans la prou. romaine d'Achaïe (146). Après la prise de Constantinople par les Turcs, l'Acarnanie fut annexée au gouvernement de Roumélie. Elle forme auj. un des 24 gouvernements du roy. de Grèce et a pour ch.-l. Amphilochion.

ACASTE, roi d'Iolcos : V. astydamie et pélée.

ACCARON, v. des Philistins, près de la mer, entre Azoth et Jamnia, fut réunie avec son territoire au roy. de Juda. On y adorait Béelzébuth.

ACCIAJUOLI, célèbre famille florentine, qui tirait son nom du commerce de l'acier (acciaio), dans lequel elle s'était enrichie, était originaire de Brescia. On connaît surtout Nicolas et Renier :

Nicolas Acciajuoli, né en 1310, mort en 1366, fut grand sénéchal de Jeanne I, reine de Naples. Jeanne ayant été chassée de ses États, il parvint à l'y rétablir. Il laissa de grandes richesses, qui préparèrent la fortune extraordinaire de son neveu Renier.

Renier Acciajuoli, duc d'Athènes, neveu du précédent, fut appelé de Florence à Naples par son oncle, qui l'adopta et lui laissa de grandes richesses. En 1364, il acquit de Marie de Bourbon, impératrice latine de Constantinople, Une grande partie de la Grèce, les seigneuries de Vostitza, de Corinthe, Thèbes, Athènes, etc., et prit le titre de duc d'Athènes. Il maria sa fille au prince Théodore, fils de l'empereur Jean Paléologue, auquel il laissa une partie de ses vastes possessions. Après sa mort, sa famille conserva le duché d'Athènes près de 100 ans : en 1456 Mahomet II s'en empara et relégua le dernier duc, François Acciajuoli, à Thèbes, où il le fit étrangler au bout de deux ans.

ACCIUS ou ATTIUS (Lucius), un des plus anciens poëtes tragiques de Rome, né vers 180 av. J.-C., mort dans un âge avancé, était fils d'un affranchi. Il florissait vers l'an 130. Son talent et ses succès lui valurent de hauts protecteurs, entre autres Décimus Brutus. Ce poëte avait tant d'orgueil qu'il se fit lui-même ériger une statue dans un temple. On a perdu ses tragédies, qui étaient presque toute empruntées aux Grecs. Il n'en reste que quelques fragments, recueillis dans les Poetæ scenici de Bothe, 1823, et dans les Tragicor. reliquiæ de Ribbeck, 1854, et appréciés dans l’Étude sur Attius, de G. Boissier, 1858.

ACCIUS NÆVIUS, augure qui, pour convaincre Tarquin l'Ancien de la puissance de son art, coupa devant lui un caillou avec un rasoir. Tarquin lui fit élever une statue, en mémoire de ce prodige.

ACCOLTI, famille de Toscane qui a produit plusieurs hommes célèbres. Les principaux sont :

ACCOLTI (Benoît), jurisconsulte et historien, né à Arezzo en 1415, mort en 1466. Il enseigna d'abord le droit à Florence, remplaça le Pogge comme secrétaire de la république vénitienne, puis se livra exclusivement à l'histoire. Il publia avec son frère Léonard : De bello a Christianis contra barbaros geste pro Christi sepulchro, histoire de la 1re croisade, qui fut trad. en fr. en 1520, et dans laquelle on dit que le Tasse puisa l'idée de son poème.

ACCOLTI (Bernard), poète et improvisateur, fils de Benoît, né à Arezzo en 1465, m. vers 1535, vécut à la cour des papes Urbain et Léon X, et jouit de son vivant d'une telle réputation que ses contemporains le nommèrent l’Unico Aretino. La postérité n'a pas confirmé ce jugement, et ses poésies sont peu lues aujourd'hui. Ses œuvres ont été publiées partie à Florence en 1513, partie à Venise en 1519.

ACCOLTI (François), frère de Benoît, né à Arezzo en 1418, mort en 1483, fut le premier jurisconsulte