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en 1673 à Dallet en Auvergne, mort en 1741, vint de bonne heure à Paris, où il fut précepteur des enfants du président Dumetz, consacra tous ses loisirs à l’étude et à l’interprétation de la mythologie, et fut reçu en 1713 à l’Académie des inscriptions. Il publia en 1711 l’Explication historique des Fables ; il retoucha toute sa vie cet ouvrage important, et en donna en 1738 une 3e édition entièrement refondue sous le titre de la Mythologie et les Fables expliquées par l’histoire, 3 vol. in-4. On a encore de lui une trad. des Métamorphoses d’Ovide, 1732-1738, et quelques éditions, entre autres celle qu’il donna, avec Lemascrier, des Cérémonies et coutumes religieuses des différents peuples, de J. F. Bernard, 1741, 1 vol. in-fol. C’est lui qui rédigea le 3e Voyage de P. Lucas.

BANIER ou BANNIER, général suédois. V. BANER.

BANJERMASSING, v. de l'île Bornéo, près de l’emb. d’une riv. de même nom, sur la côte S. E. Fort hollandais. Commerce actif avec la Chine ; export. de diamants, or, camphre, poivre, nids d’hirondelles.

BANKOK, capit. du roy. de Siam (depuis 1766), à 80 kil. S. de Siam, à l’emb. du Meïnam dans le golfe de Siam. On lui donne de 400 à 500 000 hab., en grande partie Chinois, et vivant sur l’eau. Les maisons sont en bois, à l’exception de la résidence royale et d’un temple fort curieux, consacré à Bouddha ; beau palais du roi. Très-grand commerce maritime, surtout avec Singapour et Bombay.

BANKS (sir Joseph), savant naturaliste, né à Londres en 1740, mort en 1820, se livra dès sa jeunesse à l’étude de l’histoire naturelle, dont il avait puisé le goût dans les ouvrages de Linné et de Buffon, et employa une grande fortune à hâter les progrès de cette science. Il visita en 1763 le Labrador et Terre-Neuve, accompagna Cook dans son voyage autour du monde (1768-1771), et rapporta de cette expédition d’abondants matériaux. Il fit ensuite à ses frais un voyage aux îles Hébrides et en Islande (1772). Il fut nommé en 1778 président de la Société royale de Londres, en 1797, conseiller du roi, et obtint auprès de Georges III une influence dont il ne se servit que pour protéger les savants. Banks a peu écrit, mais il forma de précieuses collections qu’il ouvrait à tous ceux qui voulaient les consulter, et une bibliothèque, la plus riche qui existât alors en ouvrages sur les sciences naturelles. Il légua cette bibliothèque au Musée Britannique. Dryander en a publié un catalogue en 5 vol. in-8, 1796-1800.

BANKS (presqu'île de), dans la Nouvelle-Zélande, île méridionale, à l’E. On y remarque le port d’Akaroa.

BANKS (détroit de), au N. de l’Amérique, entre la Terre de Banks et l'île Melville, par 73°-75° lat. N., forme le Passage-Nord-Ouest, découvert en 1853 par le capitaine Mac-Lure.

BANNALEC, ch.-l. de cant. (Finistère), à 13 kil. N. O. de Quimperlé ; 594 hab.

BANNER. V. BANER.

BANNERET, chevalier ayant droit de porter bannière. V. ce mot au Dictionnaire des Sciences.

BANNOCKBURN, v. d’Écosse (Stirling), à 7 kil. S. de Stirling. Robert Bruce y défit Édouard II en 1314 ; Jacques III fut battu et tué près de là par son fils révolté (1488).

BANON, ch.-l. de cant. (B.-Alpes.), à 20 kil. N. O. de Forcalquier ; 561 hab.

BANQUES, institutions financières. V. ce mot au Dictionnaire des Sciences, des Lettres et des Arts.

BANQUO, thane ou chef royal d’une province d’Écosse, sous le roi Duncan, au XIe s. Il rendit d’abord de grands services à son pays et détruisit une armée de Danois qui l’avaient envahi ; mais ensuite il servit l’ambition de Macbeth, qui assassina son roi et s’empara du trône. Il périt lui-même au bout de peu d’années, victime des défiances de Macbeth.

BANTAM, v. de l'île de Java, capit. de l’anc. roy. de Bantam, à 88 kil. O. de Batavia. Port et rade ensablés et envahis par les bancs de corail. Poivre, camphre, etc. — Le roy. de BANTAM, situé à l’extrémité O. de l'île, a 155 kil. de long ; 230 000 hab. Occupé d’abord par les Anglais, il appartient aux Hollandais depuis 1693.

BANTRY, v. d’Irlande (Cork), à 24 kil. N. de Baltimore, sur une baie de même nom ; 4000 h. Deux fois (1689 et 1796) une flotte française essaya, mais sans succès, d’y opérer un débarquement.

BANYA, v. de Hongrie. V. NEUSTADT.

BAOUR-LORMIAN (Louis), poëte français, né en 1770 à Toulouse, mort à Paris en 1854, était fils d’un imprimeur. Après avoir débuté, dans sa ville natale, par des satires, il vint à Paris, y publia, dès 1795, une traduction en vers de la Jérusalem délivrée, œuvre imparfaite, qui fut vivement critiquée, surtout par Lebrun ; donna en 1801 une traduction, également en vers, des Poésies d’Ossian, qui partagea la vogue dont jouissaient alors les poésies attribuées au barde écossais ; fit représenter en 1809 Omasis ou Joseph en Égypte, trag. en 5 actes qui réussit, grâce à l’élégance de la versification, et la fit suivre en 1811 de Mahomet II, où il fut moins heureux. Il publiait en même temps des Veillées poétiques et morales (1811), imitées d’Young et d’Hervey, enfantait une épopée, l’Atlantide ou le Géant de la Montagne (1812), complétement oubliée, écrivait des Satires, où il se montrait piquant sans être amer ; chantait dans des Odes les divers gouvernements qui se succédaient ; donnait des opéras (Jérusalem délivrée, Aminte, l’Oriflamme, Alexandre à Babylone), et composait des contes et des romans. En 1819, il refondit entièrement sa traduction du Tasse, qui cette fois obtint un grand succès. Dans ses dernières années, devenu aveugle, il mit en vers le poëme de Job, vers lequel ses propres infirmités avaient tourné son attention. Baour-Lormian a la réputation d’un versificateur pur, élégant et harmonieux, mais pompeux et monotone. Il était de l’Académie française depuis 1815. Il a laissé des Mémoires. M. Ponsard, son successeur à l’Académie, a fait son éloge dans son Discours de réception.

BAPAUME, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 22 kil. S. S. E. d’Arras ; 2900 h. Ville jadis forte : ses fortifications ont été détruites en 1847. Batistes, linons. — Cette v. fit longtemps partie de la Flandre espagnole : elle fut assurée aux Français par la paix des Pyrénées (1659). Victoire du général Faidherbe sur l’armée allemande (3 janv. 1871).

BAPAUME, bourg de la Seine-Inf., à 4 k. O. de Rouen, commune de Canteleu. Filatures, indiennes..

BAPHOMET, idole des Gnostiques, attribuée aussi aux Templiers. V. notre Diction. des Sciences.

BAPTES, prêtres de la déesse Cotytto, ainsi nommés de baptô, baigner, parce qu’ils se baignaient et se parfumaient avant la célébration de leurs mystères. Ils célébraient leurs fêtes la nuit par des danses lascives et par toutes sortes de débauches.

BAPTISTE (S. JEAN-). V. JEAN (S.).

BAPTISTE de Mantoue, poëte. V. BATTISTA.

BAPTISTE LULLI, Compositeur. V. LULLI.

BAPTISTES, hérétiques. V. ANABAPTISTES.

BAR, v. de la Russie d’Europe (Podolie), sur la Rov, à 68 kil. N. de Mohilev ; 2400 hab. Citadelle bâtie sur un roc. C’est dans cette ville que Pulawski, Krasinski et plusieurs autres patriotes polonais, protestant contre l’immixtion moscovite dans le gouvernement de la Pologne, proclamèrent, le 29 février 1768, la fameuse confédération de Bar, qui fut le signal des guerres de la Pologne pour l’indépendance.

BAR, v. de la Turquie d’Europe. V. ANTIVARI.

BAR (le), ch.-l. de cant. (Alpes-Maritimes), à 8 kil. N. E. de Grasse ; 1629 hab. Anc. comté.

BAR-LE-DUC ou BAR-SUR-ORNAIN, v. de France, jadis capit. du duché de Bar ou Barrois, auj. ch.-l. du dép. de la Meuse, sur l’Ornain, à 234 kil. E. de Paris (254 par chem. de fer) ; 14 922 h. Trib. de 1re inst. et de commerce, lycée, bibliothèque. Cotonnades, teintureries en rouge d’Andrinople ; vins et confitures de groseilles renommées. Patrie des maréchaux Ou-