Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

secrétaire du conseil du roi. Il étudia au collége de Vendôme, débuta fort jeune par des romans médiocres, publiés sous le voile du pseudonyme; fut imprimeur à Paris de 1826 à 1829, quitta, après de graves pertes, une profession qui convenait peu à ses goûts, et se remit à écrire, mais en adoptant une manière toute nouvelle, qui le conduisit rapidement au succès. Il donna en 1830, et sous son vrai nom cette fois, la Physiologie du mariage, vive satire de l'état conjugal, qui assura sa réputation; il ne cessa depuis de produire des romans et des nouvelles qui furent lus avec avidité. Après une vie laborieuse et précaire, il était enfin arrivé à la renommée et à l'aisance, et venait de contracter une alliance honorable, lorsqu'il fut enlevé par une mort prématurée, dans la force de l'âge et du talent. Balzac avait entrepris de décrire sous toutes ses faces la société contemporaine, et il a, dans ce but, mais après coup, distribué toutes ses œuvres sous un certain nombre de chefs qui devaient tout embrasser : Scènes de la vie privée, — de la vie parisienne , — de la vie de province, — de la vie politique, — de la vie militaire, — de la vie de campagne;Études philosophiques, — Études analytiques; le tout devait former la Comédie humaine; mais il n'a pu remplir un si vaste cadre. Parmi ses œuvres, dont le nombre ne s'élève pas à moins de 90, on remarque, outre la Physiologie du mariage, la Femme de trente ans, la Femme abandonnée, le Père Goriot, les Parents pauvres, le Lis dans la vallée, Eugénie Grandet, l’Illustre Gaudissart, César Birotteau, un Prince de la Bohème, le Médecin de campagne, le Curé de village, la Peau de chagrin, la Recherche de l'absolu. Balzac s'essaya aussi sur la scène, mais avec moins de bonheur : son drame de Vautrin, joué en 1840, fut défendu comme dangereux; cependant, Mercadet le Faiseur, comédie jouée après sa mort, obtint un succès de vogue : il y dévoile les roueries des spéculateurs. On trouve dans la plupart de ses romans, avec un intérêt vif et soutenu, un style pittoresque et original quoique peu correct et quelque-fois de mauvais goût, une profonde observation de mœurs, une vérité de description frappante, ainsi qu'une grande subtilité d'analyse ; il a créé des types qui resteront : il a surtout excellé à peindre la femme et à saisir les ridicules de la bourgeoisie; mais il s'est plu à représenter le côté le plus défectueux de la société; en outre, il affecte le ton d'un homme sans principes fixes, se montrant alternativement, et comme indifféremment, moraliste sévère, critique rêveur, ou cynique effronté. Une édition illustrée de ses Œuvres a été publiée par Furne (20 vol. in-8, 1842-1852). On doit à M. Ste-Beuve des Études littéraires sur Balzac, et à M. E. Werdet un Essai sur la Vie et le caractère de cet écrivain.

BAMBA, État de la Nigritie méridionale, dans la partie S. O. du Congo, tributaire du roi de Congo, a pour ch.-l. Bamba, par 7° 16' long. E. et 7° 2' lat. S.

BAMBARA, État de la Nigritie centrale, entre ceux de Birou, Massina, Baédou, Garou, Douara, Kong, par 6°-10° long. O. et 12°-16° lat. N.; v. princip., Ségo, Djenné et Bammakou. Il est traversé par le Djoliba. Le Bambara fournissait les esclaves les plus estimés.

BAMBERG, v. de Bavière (Haute-Franconie), sur la Regnitz, à 40 kil. O. de Bayreuth, ch.-l. du cercle de Haute-Franconie; 21 000 hab. Archevêché, lycée, gymnase, muséum d'histoire naturelle, etc. Anc. université, supprimée en 1803. Château et cathédrale remarquables. Industrie variée, fonderies de canons et de cloches, pépinières renommées. — Bamberg était jadis le ch.-l. d'un évêché souverain, qui comptait 200 000 hab. Ce petit État a été depuis incorporé à la Bavière, et l'évêché a été en même temps érigé en archevêché.

BAMBOCHE (P. VAN-LAAR, dit le), peintre hollandais, ainsi surnommé parce qu'il était contrefait, né en 1613 à Laaren, près de Naarden, passa 16 ans à Rome dans la société des meilleurs maîtres, et vint en 1639 se fixer à Harlem, où il mourut en 1673. Ce maître excella surtout à représenter des chasses, des pêches, des kermesses ou fêtes de village; d'où ce dernier genre de composition a conservé le nom de bambochades. Le musée du Louvre possède deux de ses tableaux : le Départ de l'hôtellerie; une Femme qui trait une chèvre à côté d'un pâtre jouant du chalumeau.

BAMBOUK, État de la Nigritie occidentale, entre le Haut-Sénégal et la Falémé, par 11° et 12° long. E., 14° et 15° lat. N., a 160 kil. sur 124, et env. 100 000 hab. (Mandings). Places princip., Farbana, Natako. On y trouve beaucoup d'or. Ce pays fut exploré au XVe siècle par les Portugais, qui l'abandonnèrent à cause de son insalubrité.

BAMBYCE, v. de la Syrie anc. (Cyrrhestique), à l'E. d'Antioche et au S. O. de Zeugma et d'Apamée, avait un temple célèbre de la Grande Déesse de Syrie, ce qui en faisait une ville sainte : d'où le nom d’Hiérapolis sous lequel elle est désignée par les Grecs.

BAN. Ce mot signifia d'abord, dans son acception la plus générale, la proclamation d'un édit, d'un statut, d'un jugement, toute espèce de cri public; dans la suite il s'étendit à la chose même qui était proclamée, et c'est dans ce sens qu'on appelait ban de l'Empire toute prescription sanctionnée par un édit de l'empereur, notamment la déchéance prononcée contre un prince, et, en France, ban du roi, les règlements ou les ordonnances de la couronne et même l'amende prononcée contre celui qui les violait. — Le mot ban se disait aussi de l'appel fait par le seigneur à ses vassaux pour les convoquer sous son étendard. Du mot ban pris dans cette acception sont dérivés les mots bannière et seigneur banneret. Dans les appels faits pour service militaire, on distinguait le ban proprement dit, composé des vassaux immédiats, qui étaient convoqués par le roi lui-même, et l’arrière-ban, composé des vassaux qui étaient convoqués par leurs suzerains.

BAN (du slave pan, seigneur?). On appelait ainsi en Hongrie et dans les Marches orientales de l'empire germanique un commandant militaire, gouverneur d'un banat ou marche, qui peut être assimilé aux margraves. Il prenait rang immédiatement après le roi, et était l'égal du comte palatin. Il y avait des bans de Dalmatie, de Slavonie, de Valachie, de Bulgarie, de Bosnie et de Servie. Il n'y a plus auj. de véritable ban qu'en Croatie. Le banat de Temeswar doit son nom à sa position limitrophe, mais nulle part il n'est fait mention d'un ban effectif de Temeswar. Le ban de Croatie est le 3e des barons hongrois; il commande en outre dans les districts militaires de Gradiska et de Brod. V. BANAT.

BAN DE LA ROCHE, en allem. Steinthal, vallée des Vosges, sur les confins de la Lorraine et de l'Alsace, bornée au S. par le Val de Villé, à l'E. par les pays d'Obernai et de Barr, à l'O. et au N. par la Brusche, comprend plusieurs villages dont le plus central est Waldbach. C'était une principauté féodale qui fut réunie à la France en 1648 par le traité de Westphalie. Le pasteur Oberlin tira les habitants de cette vallée d'un état presque sauvage et fut leur bienfaiteur.

BANAT, prov. administrée par un ban. V. ce mot.

BANAT DE CROATIE. V. BAN et CARLSTADT-VARASDIN

BANAT DE TEMESWAR, contrée de la Hongrie, entre le Maros, la Theiss, le Danube, la Transylvanie et la Valachie. Capit., Temeswar. Auj. comprise dans les comitats de Temeswar, Torontal, Krassova et le Généralat du Banat. — Le Généralat du BANAT, en all. Banat-Grænze, une des 4 divisions des Confins militaires, a pour places princ. Temeswar (ch.-l.), Pancsova, Karansebes, Weisskirchen, Mehadia.

BANBURY, v. d'Angleterre (Oxford), à 33 kil. N. d'Oxford; 6000 hab. Bataille sanglante entre les partisans des maisons d'York et de Lancastre, en 1469.

BANC DE BAHAMA, DE TERRE-NEUVE, etc. V. BAHAMA, TERRE-NEUVE, etc.

BANC DU ROI OU DE LA REINE, une des grandes cours