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(1332). Après un règne ignominieux, il abdiqua en 1356. Il mourut en 1363, à Doncaster.

BALIZE ou BELIZE, v. et port de l'Yucatan, anc. ch.-l. de la colonie anglaise de Honduras, à l'emb. de la Balize, dans la baie de Honduras; env. 3000 h. Centre du commerce anglais avec le Guatemala. Occupée par les Anglais depuis 1783; abandonnée par eux en 1860.

BALKAN (monts) ou EMINEH-DAGH, Hæmus, chaîne de montagnes de la Turquie d'Europe, se lie vers l'O. aux Alpes par les monts Dinariques, s'étend jusqu'à la mer Noire et sépare la Bulgarie, la Servie et la Bosnie, de l'ancienne Thrace, c.-à-d. de l'Albanie et de la Roumélie actuelles. Ces montagnes sont le boulevard de Constantinople du côté de la Russie. Cependant les Russes les ont plusieurs fois franchies, notamment en 1828, sous la conduite du général Diebitsch, qui reçut de là le titre de Zabalkansky.

BALKH, Bactra ou Zariaspa, v. du Turkestan indépendant, capit. du khanat de même nom, par 63° 42 long. E., 36° 28' lat. N., sur le Hask; 10 000 h. Il s'y fait assez de commerce, surtout en soieries. Les Orientaux la croient la première ville qui ait existé. Prise en 1221 par Gengis-Khan, en 1369 par Tamerlan. — Le khanat, entre ceux de Boukhara au N., de Hérat à l'O., était jadis puissant : il compte encore 300 000 hab. environ. Les villes principales, après Balkh, sont : Khoundouz, Khouloum, Goréi, Talikan.

BALL (Jean), prêtre anglais, disciple de Wiclef, s'associa à Wat-Tyler, attira un grand nombre de sectateurs en prêchant contre les riches et les grands, et marcha sur Londres à leur tête. Arrêté et mis en prison, il fut délivré par ses partisans, vint avec eux assiéger le roi Richard II dans la tour de Londres et le força à livrer à la multitude l'archevêque de Cantorbéry et plusieurs grands officiers, qui furent aussitôt massacrés. Il fut repris et exécuté en 1381.

BALLANCHE (Pierre-Simon), écrivain né à Lyon en 1776, mort en 1847, était d'une famille d'imprimeurs, et dirigea quelque temps lui-même une imprimerie. Il renonça dès 1813 aux affaires, afin de se livrer aux lettres, visita l'Italie, et vint vers 1824 se fixer à Paris, où ses écrits, d'un genre tout nouveau, ne furent d'abord appréciés que de quelques esprits d'élite. Il n'en fut pas moins reçu à l'Académie française (1844). Tous ses travaux se rattachent à une seule et même pensée, l'histoire des destinées du genre humain et la rénovation sociale. Vouées, selon lui, à des périodes alternatives de destruction et de régénération, les sociétés accomplissent une sorte d'épopée cyclique, qu'il entreprit de raconter; il espérait concilier le dogme religieux de la chute et de la réhabilitation de l'homme avec le dogme philosophique de la perfectibilité humaine. Le grand ouvrage qu'il méditait devait s'intituler la Palingénésie sociale. Antigone, Orphée, la Vision d'Hébal, la Ville des expiations, l’Homme sans nom, le Vieillard et le Jeune homme, sortes de poëmes philosophiques qu'il composa successivement, en sont des épisodes; les Essais de Palingénésie sociale, qui parurent en 1827 (en tête d’Orphée), en sont l'introduction. Il exposa des opinions moins chimériques dans ses Institutions sociales (1828). Ses idées, exprimées dans un style noble, mais présentées sous une forme symbolique et poétique qui ne permet pas toujours de les bien saisir, sont empreintes d'un mysticisme qui leur ôte toute valeur scientifique. Ses Œuvres ont été réunies par lui-même en 1830, 4 vol. in-8, et en 1832, 6 vol. in-8. M. Alexis de St-Priest, son successeur à l'Académie, l'a fort bien apprécié dans son discours de réception.

BALLARAT, lieu de l'Australie. prov. de Victoria, où l'on a découvert, en 1851, la plus riche mine d'or de la contrée.

BALLENSTADT, v. du duché d'Anhalt-Bernbourg, sur le Getel, à 25 kil. S. O. d'Halberstadt; 4000 hab. Les comtes d'Aschersleben se nommaient plus communément comtes de Ballenstadt. Un d'eux, Albert l'Ours, est le 1er margrave de Brandebourg qui ait été vassal immédiat de l'Empire (1134-1142); ce prince fit faire les plus grands pas à la puissance de la maison ascanienne, qui règne encore aujourd'hui en Saxe et dans l'Anhalt.

BALLEROY, ch.-l. de cant. (Calvados), à 33 kil. O. de Caen; 1089 hab. Dentelles, blondes de soie.

BALLESTEROS (Francisco), général espagnol, né à Saragosse en 1770, se distingua pendant l'invasion française et défendit l'Andalousie contre Soult et Mortier; mais quand le commandement général des armées espagnoles fut confié en 1812 au duc de Wellington, il refusa d'obéir à un étranger, et fut exilé. Lorsque Ferdinand rentra en Espagne (1815), Ballesteros fut chargé du ministère de la guerre, mais il ne le conserva qu'un an. En 1823, après l'entrée des Français en Espagne, Ballesteros commanda les troupes de l'armée constitutionnelle destinées à défendre la Navarre et l'Aragon; mais il capitula bientôt avec le duc d'Angoulême. Accusé par tous les partis, il se retira en France, où il mourut en 1832, obscur et oublié.

BALLISTE, l'un des trente tyrans qui prirent la pourpre sous Gallien, avait rendu de grands services sous Valérien et avait battu le roi des Perses, Sapor. A la mort de l'usurpateur Macrien, il se fit proclamer empereur en Orient à Émèse; mais il périt bientôt assassiné par un soldat, l'an 264.

BALLON, ch.-l. de cant. (Sarthe), sur l'Orne, à 25 kil. N. du Mans; 884 hab.

BALLON (le), montagne des Vosges, ainsi nommée à cause de sa forme arrondie. V. VOSGES.

BALME ou BAUME, mot qui, en vieux français, veut dire grotte, a désigné plusieurs localités remarquables par leurs grottes, notamment un vge de l'Isère, à 17 kil. N. E. de Crémieu, près du Rhône, où se trouve une vaste grotte jadis comptée parmi les sept merveilles du Dauphiné. V. BAUME

BALME (col de), passage de la branche des Alpes qui forme la limite de la Savoie et du B.-Valais. L'Arve y prend sa source. Superbe vue, qui embrasse la vallée de Chamouny, une partie de la Valorsine et les Alpes Bernoises.

BALMÈS (Jacques), écrivain religieux espagnol, né en 1810 à Vich en Catalogne, m. en 1848, était prêtre. Il enseigna quelque temps au collége de Vich, fut exilé pour opinions politiques sous la régence d'Espartero, vint à Madrid en 1844, et y fonda le Pensiamento de la Nacion, journal monarchique et religieux. On a de lui, outre plusieurs ouvrages de circonstance, la Philosophie fondamentale, 1846, le Protestantisme comparé au Catholicisme, 1848, l’Art d'arriver au vrai, traduit par M. Manec en 1852. M. A. de Blanchemain a publié J. Balmès, sa vie et ses ouvrages, Paris, 1850.

BALTADJI, c.-à-d. porteur de hache à fendre le bois, nom des employés inférieurs du sérail : portiers, jardiniers, portefaix, cuisiniers, bouchers, etc

BALTA-LIMAN, anse et port de la Turquie d'Europe, sur le Bosphore, et près de Constantinople. Il y fut signé le 30 avril 1849, entre la Russie et la Turquie, une convention relative aux principautés danubiennes qui autorisait la Russie à y laisser une armée d'occupation de 10 000 hommes.

BALTARD (L. Pierre), architecte et graveur, né en 1764 à Paris, mort en 1846, manifesta de bonne heure d'heureuses dispositions pour le dessin, fut remarqué par le baron de Breteuil, ministre de la maison du roi, qui lui procura les moyens de visiter l'Italie, fut rappelé en France par la Révolution, s'enrôla, fut adjoint au génie militaire, et devint successivement professeur d'architecture à l’École polytechnique, à l’École des beaux-arts, architecte du Panthéon et des prisons, membre des conseils des bâtiments et des travaux publics. On lui doit plusieurs constructions monumentales (Palais de justice à Lyon, Chapelles de St-Lazare et de Ste-Pélagie à Paris etc.). En outre il a gravé, avec un talent qui l'égale à Pi-