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sont hauts, escarpés en général; il renferme une île assez grande, nommée Olkhon. On y pêche des phoques, des sterlets et diverses espèces de poissons particulières à ce lac. — Il est bordé par les monts Baikal, chaînon secondaire du grand système des Altaï.

BAILLET (Adrien), laborieux écrivain, né en 1649, près de Beauvais, mort en 1706, fut d'abord curé de campagne, puis bibliothécaire de Lamoignon. Ses principaux ouvrages sont : Jugement des savants sur les principaux ouvrages, 1685-86, 9 vol. in-12; Les enfants célèbres par leurs études et leurs écrits, 1688, in-12; Histoire de Hollande, sous le nom de La Neuville, 4 vol. 1690, in-12; Vie de Descartes, 1691, 2 vol. in-4, ouvrage dont il publia lui-même un abrégé, 1693, 1 vol. in-12; Vies des Saints, 1701, 3 vol. in-fol., souvent réimprimées (ouvrage où il élève des doutes qui lui valurent le surnom de dénicheur de saints et qui fut mis à l’Index à Rome); Histoire des démêlés de Boniface VIII avec Philippe le Bel, 1717, in-12 (posthume).

BAILLEUL, ch.-l. de cant. (Nord), à 29 kil. N. O. de Lille et à 14 kil. E. d'Hazebrouk; 100 00 hab. Collége. Fils, coutils, dentelles; fromages, houblon.

BAILLEUL (le), bourg du dép. de l'Orne, à 8 kil. N. d'Argentan. C'est de là qu'était sortie la dynastie des Baliol (ou Bailleul) qui régna en Écosse.

BAILLEUL, roi d'Écosse. V. BALIOL.

BAILLI, titre porté dans l'origine par des commissaires royaux qui rendaient la justice, percevaient les impôts et recevaient, au nom de la couronne, les plaintes du peuple contre les seigneurs. Leur juridiction régularisée au commencement de la 3e race, fut d'abord très-étendue ; mais l'abus qu'ils firent de leur puissance obligea les rois à la réduire, et vers le XVIe siècle, ils n'étaient plus que des officiers de justice. Néanmoins, leur office était noble et d'épée ; Charles IX, en 1560, les déclara officiers de robe courte. — On appelait aussi baillis, baillis seigneuriaux, de simples officiers de justice seigneuriale, dits de robe longue ou petits baillis, pour les distinguer des baillis royaux. — Certains gardiens de châteaux servant de prison portaient aussi ce titre. — Dans l'ordre de Malte, on donnait le nom de baillis à des dignitaires supérieurs aux commandants et inférieurs aux grands prieurs : tel fut le bailli de Suffren.

BAILLIE (Mathieu), anatomiste écossais, né en 1761, mort en 1828, neveu de Hunter, fut médecin de la princesse de Galles et de George III, établit avec Cruikshank un cours d'anatomie à Londres, y fonda le cabinet d'anatomie pathologique et donna un excellent Manuel d'anatomie pathologique (1795), trad. en français par Ferral (1803) et par Guerbois (1815). — Sa sœur, Johanna Baillie, 1762-1851, a composé des poésies (ballades, poèmes, drames), qu'admirait W. Scott.

BAILLON (Emmanuel), naturaliste, mort à Abbeville en 1803, eut une correspondance active avec Buffon, et lui fournit de précieux matériaux : la plupart des oiseaux de mer et de rivière qu'on voit au muséum de Paris ont été préparés par lui.

BAILLOT (Pierre), violoniste, né en 1771 à Passy, mort à Paris en 1842, était fils d'un magistrat mort à Bastia. Orphelin à 12 ans, il intéressa M. de Boucheporn, intendant de la Corse, qui l'envoya étudier à Rome, puis à Paris, où il reçut les leçons de Viotti, et devint son élève favori. Admis dès 1791 à l'orchestre du théâtre de Monsieur (Opéra-Comique), il y obtint un tel succès qu'il fut, en 1795, appelé comme professeur au Conservatoire. Il fut attaché à la musique de l'empereur, puis à la chapelle du roi. Aussi habile compositeur que bon exécutant, il a publié une grande quantité de morceaux de tout genre qui se distinguent par une composition hardie et originale, et qui ont quelque chose de grave et de mélancolique. On lui doit aussi l’Art du violon, 1835, ouvrage qui a puissamment contribué aux progrès de l'art. Dans l'exécution, Baillot se faisait remarquer par un goût pur et sévère plutôt que par l'habileté à vaincre les difficultés.

BAILLOU (Guill. de), médecin français, né à Paris en 1538, mort en 1616, fut un de ceux qui contribuèrent le plus à ramener la médecine à l'étude des faits. On retrouve dans ses ouvrages, qui se distinguent par d'exactes descriptions, des notions intéressantes sur les maladies épidémiques. Il paraît avoir bien connu le croup. En 1580, il fut élu doyen de la Faculté de Paris; en 1601, Henri IV le nomma premier médecin du dauphin. Ses œuvres, réunies par les soins de J. Thévart, ont été imprimées sous le titre de : Opera medica omnia, Paris, 1635, 4 vol. in-4, et Genève, 1762.

BAILLY (J. Sylvain), né à Paris en 1736. Son père, qui était peintre et garde des tableaux de Versailles, le destinait à la peinture : Bailly préféra les lettres et les sciences. Il travailla d'abord pour le théâtre, mais, s'étant lié avec Lacaille, il se livra avec ardeur à l'étude de l'astronomie, et mérita bientôt d'être admis à l'Académie des sciences (1763). Il cultivait cependant avec succès la littérature, composait des Éloges, parmi lesquels on remarqua ceux de Leibnitz et de Lacaille (1770), et rédigeait le grand ouvrage auquel il doit surtout sa réputation, l’Histoire de l'astronomie, qui forme trois ouvrages distincts : Histoire de l'astronomie ancienne, 1775; Histoire de l'astronomie moderne, 1778-83; Histoire de l'astronomie indienne et orientale, 1787. Il avait supposé, dans cet ouvrage, l'existence d'un peuple primitif qui aurait disparu du globe, et auquel il faudrait rapporter la plupart des grandes découvertes; cette assertion l'engagea dans de vives disputes et donna naissance aux Lettres sur l'origine des sciences et sur l'Atlantide de Platon, qu'il publia en 1777. Son Histoire de l'astronomie, qui était une œuvre littéraire autant que scientifique, lui ouvrit les portes de l'Académie française (1784) et de celle des inscriptions (1785). A la même époque, il fut chargé par l'Académie des sciences de rédiger deux Rapports importants, l'un sur le Magnétisme animal (V. MESMER), l'autre sur le Projet d'un nouvel Hôtel-Dieu. Lorsque la Révolution éclata, Bailly fut arraché aux lettres, et jeté dans la carrière politique qui devait lui être si funeste. Il jouit pendant quelque temps d'une immense faveur : en 1789, il fut nommé député aux États généraux par les électeurs de Paris; puis il fut élevé à la présidence de cette assemblée; c'est lui qui présida la fameuse séance du Jeu-de-Paume (V. ce nom); il fut nommé maire de Paris le 16 juillet 1789. Mais s'étant vu obligé, après l'arrestation de Louis XVI, de dissiper par la force les rassemblements qui se formaient au champ de Mars pour demander la déchéance du roi (17 juillet 1791), il perdit tout d'un coup sa popularité. Il se démit alors des fonctions de maire, et quitta la capitale ; mais, reconnu à Melun, il fut amené à Paris et traduit devant le tribunal révolutionnaire qui le condamna à mort. Il fut exécuté le 11 nov. 1793. Comme ses membres glacés par la pluie et le froid étaient agités d'un tremblement involontaire, un de ses bourreaux lui dit : « Tu trembles, Bailly? — Oui, répondit le vieillard avec calme, mais c'est de froid. » Outre les ouvrages de Bailly que nous avons cités, on a publié de lui après sa mort un Essai sur les fables, 1798; des Mémoires d'un témoin de la Révolution, 1804, et un Recueil de pièces intéressantes sur les sciences, 1810. M. Arago a prononcé son Éloge à l'Académie des sciences en 1844.

BAIN, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 31 kil. S. de Rennes; 1396 hab.

BAIN (ordre du), institué en 1399 par Henri IV, roi d'Angleterre, fut d'abord conféré à 36 écuyers qui avaient pris le bain de compagnie avec lui, après avoir veillé toute la nuit qui précéda son sacre. Renouvelé par Georges I en 1725, cet ordre fut, en 1815, converti en un ordre pour le mérite militaire. Il comprend 72 grand'croix, 130 commandeurs et un