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l'Italie, l'Allemagne, la Suisse, où il épousa la petite-fille du célèbre Haller, fut professeur à l'Université de Kiel, et mourut à Hambourg en 1826. Il a écrit en danois et en allemand. Il excellait surtout dans la poésie fugitive. On a de lui un recueil de poésies, en allemand, Haidenblumen (les Fleurs de bruyère), Amsterdam, 1808; Parthenaïs ou Voyage dans les Alpes, trad. en français par M. Fauriel, 11810; Adam et Ève, Leipsick, 1826. Il a écrit en prose et en langue danoise le Labyrinthe ou Courses poétiques en Europe, etc. Ses écrits ont été recueillis par ses fils en 16 vol. in-8 (dont 11 en danois et 5 en allemand).

BAGHERMÉ, v. d'Afrique, capit. d'un État de même nom, situé dans la Nigritie centrale, entre le Darfour, le Darkoulla, le Bournou, l'Ouadi et le Bergou.

BAGLIONI (J. Paul), d'une famille illustre de Pérouse, s'empara de la souveraine autorité dans sa patrie vers 1500 et se rendit indépendant du Saint-Siége. Il eut à combattre les papes Alexandre VI, Jules II et Léon X, fut plusieurs fois chassé et autant de fois rétabli. Il exerça toutes sortes de cruautés : pour mettre un terme à sa tyrannie, Léon X, qui avait réussi à l'amener à Rome, lui fit trancher la tête, après l'avoir forcé d'avouer ses crimes (1520). Baglioni avait d'abord fait partie de ces bandes d'aventuriers que les Italiens nomment condottieri. — Quelques années après sa mort, son cousin, Rodolphe Baglioni, recouvra la souveraine autorité dans Pérouse (1534 et 1540).

BAGLIVI (George), célèbre médecin italien, né en 1668 à Raguse, mort à Rome en 1707, reçut les leçons de Valsalva et de Malpighi, et fut nommé, par Clément XI, professeur de chirurgie et d'anatomie dans le collége de la Sapience à Rome. Il contribua puissamment à ramener les médecins à l'observation de la nature et à l'étude des écrits d'Hippocrate, combattit les doctrines chimiques par lesquelles on expliquait tout depuis Paracelse et Van-Helmont, et dans lesquelles on attachait une importance exclusive aux liquides du corps humain, et leur substitua une doctrine qui attribuait le principal rôle aux parties solides, ayant reconnu les propriétés contractiles et les forces vitales dont elles sont animées : aussi le regarde-t-on comme le chef des Solidistes. Ses ouvrages ont été recueillis sous le titre d’Opera medico-practica, Lyon, 1704, et réimpr. à Paris en 1788 par Pinel, 2 vol. in-8. On y remarque son Essai sur la fibre motrice et sa Médecine pratique, trad. en français par le Dr J. Boucher, 1851.

BAGNALOUKA, v. de Bosnie, ch.-l. d'un livah de même nom, à 44 kil. S. E. de Gradiska; 7000 h. 40 mosquées; bazars; eaux thermales.

BAGNÈRES-DE-BIGORRE, Vicus Aquensis, Aquæ Convenarum, ch.-l. d'arr. (H.-Pyrénées), sur l'Adour, à21 kil. S. E. de Tarbes, à 774 kil. S. de Paris; 6659 h. Trib. de 1re inst., collége. Sources thermales renommées. Jolies promenades : le jardin de Théas, Vignaux, les Bains de Salut, les Allées de Maintenon et de Campan, le Tourmalet, Baréges, la Penne de Lhéris, l'Élysée Cottin. On y fabrique les tissus dits de Barèges.

BAGNÈRES-DE-LUCHON, Balneariæ Lixiones, ch.-l. de cant. (H.-Garonne), dans la belle vallée de Luchon, à 48 kil. S. S. O. de St-Gaudens, à 6 kil. de la frontière d'Espagne; 2690 hab. Eaux thermales très-fréquentées. Belles promenades : le Cours, l'Allée de la Pique, et aux environs les Cascades, la Fontaine d'amour, l'Allée des Soupirs, les Quinze lacs, l'Écho de Néré, la Vallée du Lis, le val d'Aran.

BAGNEUX, vge du dép. de la Seine, à 8 kil. S. de Paris, cant. et à 2 kil. N. de Sceaux; 700 hab. Jolies maisons de campagne. Église du XIIIe siècle.

BAGNOLET, vge du dép. de la Seine, cant. de Pantin, à 7 kil. N. E. de Paris; 1800 hab. Jolies maisons de campagne; carrières de plâtre; culture de pêchers. La terre de Bagnolet fut achetée par le duc d'Orléans, frère de Louis XIV.

BAGNOLLES, vge du dép. de l'Orne, commune de Couterne, au S. E. et près de Domfront. Eaux sulfureuses et ferrugineuses; bains civils et militaires.

BAGNOLS, Balneola, ch.-l. de cant. (Gard), sur la Cèze, à 49 kil. N. E. de Nîmes, à 23 kil. N. E. d'Uzès; 3901 hab. Collége. Bons vins rouges. Patrie de Rivarol. — BAGNOLS-LES-BAINS, vge de la Lozère, à 20 kil. E. de Mende, sur le Lot. Eaux sulfureuses.

BAGOAS, eunuque égyptien, devint général et favori du roi de Perse Artaxerce Ochus. Il aida ce prince à conquérir l'Égypte, mais ensuite, pour se venger du meurtre du bœuf Apis, ordonné par le roi, il l'empoisonna et plaça sur le trône son fils Arsès. Ne trouvant pas en celui-ci une créature assez docile, il le fit encore périr et donna la couronne à Darius Codoman, dont il voulut aussi, peu après, se défaire ; mais ce prince le prévint, et le força à boire le poison qu'il lui destinait, 336 ans av. J.-C. - On connaît encore sous ce nom de Bagoas, mot qui veut dire eunuque, plusieurs autres personnages, notamment un favori d'Alexandre, Perse de naissance.

BAGOULET, petite riv. d'Anatolie, dans laquelle on a cru à tort retrouver la Pactole des anciens.

BAGRADAS, auj. la Medjerda, riv. d'Afrique, sortait de l'Atlas, traversait la Zeugitane, et se jetait dans la Méditerranée entre Utique et Carthage. C'est sur les bords de ce fleuve que l'armée de Régulus tua un énorme serpent (255 av. J.-C.).

BAGRATION (le prince Pierre de), l'un des généraux les plus distingués de la Russie, né en 1765 dans la Géorgie, sortait de la famille des Pagratides qui régna longtemps sur ce pays. Entré au service de la Russie, il servit sous les ordres de Souvarow en Pologne (1794) et en Italie (1799), et fut disgracié avec ce général par Paul I à la suite de quelques revers. Rappelé en 1805 par Alexandre, il commanda un corps de l'armée envoyée au secours de l’Autriche sous les ordres de Koutousof, fit une belle retraite sur la Moravie, se distingua aux batailles d'Austerlitz, d'Eylau, de Friedland ; commanda en chef la 2e armée de l'Ouest en 1812, prit une part honorable aux batailles de Smolensk et de Moskowa, et fut blessé mortellement dans cette dernière affaire.

BAHAMA ou GRANDE-BAHAMA, île de la mer des Antilles, une des Lucayes, par 82° 30'-82° 44' long. O., et 26° 40'-27° 5' lat. N., appartient aux Anglais. Fertile, bien arrosée, mais peu habitée. — On donne le nom d’archipel de Bahama à tout le groupe des Lucayes (V. LUCAYES). — Le vaste banc de sable situé en avant du golfe de Mexique, au N. de Cuba et au S. des Florides, se divise en Grand banc de Bahama (de 77° à 81° 51' O. pour la long., de 21° 40' à 26° N. pour la lat.), et Petit banc de Bahama (de 79° 55' à 81° 40' O. pour la long., de 25° 55' à 27° 50' N. pour la lat.); ils sont séparés par le canal de la Providence. Le 1er a 640 kil. de long sur 220 de large; le 2e en a 265 sur 90. Le 1er embrasse l'île de la Providence, l'île Longue, l'île Verte, les Roquillos, les Mimbres, etc. ; sur le 2e sont la Grande Bahama, Abacou Guana, les Galapagos. — Entre Cuba et le Grand banc s'étend un vaste canal dit Vieux canal de Bahama; entre les Grand et Petit bancs et la côte E. de la Floride est le Nouveau canal de Bahama, nommé aussi golfe de Floride; tous deux communiquent par le canal de Santarem.

BAHAMAN, divinité favorable des Perses, le premier des Amschaspands après Ormuzd, inspire la bonté, apaise la colère, répand l'abondance sur la terre, protége les animaux domestiques, et reçoit les âmes des justes à leur entrée dans le séjour céleste.

BAHAOUALPOUR, État de l'Hindoustan, au S. du Pendjab, entre 28°-30° lat. N. et 68°-72° long. E., est arrosé par le Sutledge et a pour ch.-l. Bahaoualpour, v. commerçante de 20 000 âmes, sur le Gharra, à 98 kil. S. E. de Moultan. Cet État, fondé par Bahaoual-Khan en 1769, dépend auj. du radjah du Pendjab.

BAHAR, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), dans la prov. de Bahar, à 56 kil. S. de Patna; env. 30 000 h. Jadis plus importante et ch.-l. de tout le Bahar. – La