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l’Istrie, fit des courses jusqu’aux portes de Ravenne et de Rome, et défit Childebert II, roi d’Austrasie, qui était venu en Italie au secours de l’empereur Maurice. On lui reproche quelques actes de cruauté. Autharis était un arien zélé.

AUTHIE, riv. de France, sépare les dép. de la Somme et du Pas-de-Calais, baigne Doullens, Auxy, Broye, Nampont, où elle devient navigable, et tombe dans la Manche après un cours de 88 kil.

AUTHION, riv. qui sort de l’étang de Rué (Indre-et-Loire), arrose Bourgueil, puis coule parallèlement à la Loire en suivant l’ancien lit de cette rivière, et s’y unit à St-Aubin (Maine-et-Loire), après 97 kil. de cours.

AUTHON, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), à 18 kil. S. E. de Nogent le Rotrou ; 928 hab. Étamines.

AUTHON (Jehan d'), vieil historien, né vers 1466, mort en 1527, appartenait à l’ordre des Augustins. Louis XII le nomma son chroniqueur, le pourvut de bons bénéfices et l’emmena avec lui dans tous ses voyages. On a de lui les Annales du roi Louis XII de 1499 à 1508, publiées partiellement en 1620, et en entier par le Bibliophile Jacob Paris, 1834.

AUTISSIODURUM, nom latin d’Auxerre.

AUTOCHTHONES. V. ABORIGÈNES.

AUTO-DA-FÉ, c.-à-d. acte de foi. C’est ainsi que les Espagnols appelaient l’exécution solennelle des sentences de l’inquisition contre les hérétiques condamnés au bûcher ou à la torture. La cour assistait à ces affreux spectacles que le peuple recherchait avec avidité. Ils ne cessèrent qu’au XVIIIe siècle.

AUTOLYCUS, aïeul maternel d’Ulysse, était un habile voleur ; ce qui fit dire qu’il était fils de Mercure. Sa fille Anticlée eut, disait-on, commerce avec Sisyphe, qui la rendit mère d’Ulysse.

AUTOLYCUS, savant grec, né à Pitane en Éolie, vers 360 av. J.-C., a laissé deux traités : De Sphæra quæ movetur ; De ortu et occasu siderum, publiés en grec par Conrad Dasypodius, Strasbourg, 1572 ; traduits en latin par J. Auria, Rome, 1587, et en français par Forcadel, Paris, 1572.

AUTOMÉDON, habile écuyer, conduisait le char d’Achille et de Pyrrhus (Iliade, IX). Son nom a de-puis désigné tout habile conducteur de char.

AUTREY, ch.-l. de c. (H.-Saône) à 10 kil. N. O. de Gray ; 1108 hab. Forges, hauts fourneaux.

'AUTRICHE' (OEstreich). Ce nom désigne : 1o l’empire d’Autriche ; 2o  l’Autriche propre.

1o  EMPIRE D’AUTRICHE ou ÉTATS AUTRICHIENS, un des grands États de l’Europe, est borné au N. par la Prusse et le roy. de Saxe, à l’E. par la Russie et la Moldavie, au S. par la mer Adriatique et la Turquie, à l’O. par la Bavière, la Suisse et les États sardes, dont il est séparé par le Mincio et le lac de Garda. Il a env. 1250 kil, de l’E. à l’O. et 540 du N. au S., et compte env. 35 000 000 d’hab. Capit., Vienne. L’empire d’Autriche comprend un grand nombre de pays de nature très-diverse qu’on peut partager en 4 groupes, savoir : 1o  Pays allemands, l’Autriche propre, les duchés de Saltzbourg, de Styrie, de Carinthie, de Carniole, le Frioul, le littoral allemand dans le territoire de Trieste, le comté du Tyrol avec le Vorarlberg, le roy. de Bohême, le margraviat de Moravie, la Silésie autrichienne ; 2o  Pays hongrois : le roy. de Hongrie, la Transylvanie, la Slavonie, la Croatie ; 3o  Pays polonais, qui se composent de la Gallicie, avec Cracovie, de la Ludomirie et de la Bukowine. D’après la dernière organisation (1867), la monarchie autrich. se divise en 2 part. administrées séparément sous un même prince et sous un ministère commun.

1o  Pays cis-leithans (en deçà de la Leitha) :

Province de Basse-Autriche, chef-lieu. Vienne.
Haute-Autriche Linz.
Salzbourg Salzbourg.
Styrie Gratz.
Carinthie Klagenfurt.
Carniole Laibach.
Istrie Trieste.
Province de Tyrol et Voralberg Inspruck.
Bohême Prague.
Moravie Brünn.
Silésie Troppau.
Galicie Lemberg.
Bukowine Czernowitz.
Dalmatie… Zara.

2o  Pays trans-leithans (au delà de la Leitha) :

Le royaume de Hongrie, cap… Pesth.
La Croatie et l’Esclavonie, cap. Agram.
La Transylvanie, capit. Klausenbourg.
Bannat et voïvodie Serbe, chef-l. Temesvar.
Les confins militaires, chef-lieu. Carlstadt.

Presque toute l’Autriche est hérissée de montagnes : les princ. chaînes sont, au N. les monts Erz et Sudètes, à l’E. les monts Krapacks, au S. O. plusieurs branches des Alpes, au centre les monts de Bohême et de Moravie. L’Elbe, l’Oder, la Vistule, le Dniester, naissent dans les États autrichiens ; le Danube a la plus grande partie de son cours ; le Pô et l’Adige baignent les possessions autrichiennes en Italie. L’Autriche est presque tout entière continentale ; elle n’a de côtes que celles de l’Adriatique. Le long du rivage oriental de cette mer s’offrent une multitude d’îles, Veglia, Cherso, Osero, etc. On trouve dans les États autrichiens plusieurs lacs : dans l’archiduché d’Autriche l’Atter ; en Hongrie, ceux de Balaton et de Neusiedel. L’industrie est très-développée ; elle consiste surtout en draps, tissus de coton, soieries, fer, acier, ébénisterie ; on estime les glaces de Venise et de Neuhaus, les verreries de Bohême, les violons de Crémone, les pianos, les pendules et les porcelaines de Vienne, le rosolio de Zara et de Trieste, etc. Venise, Trieste, Fiume, Raguse, Zara, Spalatro, sont les princ. places maritimes. Dans l’intérieur, les princ. places sont : Vienne, Prague, Perth, Grætz, Lemberg, Carlstad, Œdenbourg, etc. L’Autriche a beaucoup de belles routes, plusieurs chemins de fer et plus de 300 canaux. Son armée en temps de paix est de 500 000 hommes ; en temps de guerre, elle peut s’élever à 700 000 hommes. L’Autriche, longtemps le premier État de l’Allemagne, en a été exclue par la Prusse en 1866. Elle est gouv. par un empereur ; longtemps monarchie absolue, elle a reçu en 1861 une constitution, puis une nouvelle, qui réorganise toutes les parties de l’emp., en décembre 1867. Le pouvoir impérial est héréditaire ; il se transmet de mâle en mâle ; en cas d’extinction des mâles, les femmes peuvent succéder au trône : témoin Marie-Thérèse, qui a fondé la maison auj. régnante. — La religion dominante est la R. catholique : elle compte 25 millions d’adhérents. Après elle vient la religion grecque (6 millions), dont les nombreux prosélytes habitent la Transylvanie la Slavonie, la Croatie et la Hongrie mérid. On trouve beaucoup de Calvinistes en Hongrie, et de Luthériens dans les prov. allemandes et la Gallicie ; on trouve encore en divers endroits des Sociniens ou Unitaires et des Mennonites ; ces différentes Confessions donnent un chiffre de près de 4 millions. Enfin, on peut compter 750 000 Juifs, répandus surtout en Hongrie et en Moravie. L’Autriche possède plusieurs universités (à Vienne à Prague, à Pesth, à Lemberg, à Ollmültz, à Grætz, à Inspruck), ainsi qu’un grand nombre d’académies, de lycées et d’établissements pour les hautes sciences : Académie noble de Marie-Thérèse, Institut polytechnique, Académie Joséphine médico-chirurgicale, Académie orientale de Vienne, Académie des mineurs, à Schemnitz, collège Johannæum, à Grætz, etc.

2o  AUTRICHE PROPRE, ou ARCHIDUCHÉ D’AUTRICHE, portion des États autrichiens, bornée au N. par le Moravie et la Bohème, à 1'O. par le Tyrol et la Bavière, au S. par la Styrie et la Carinthie, à l’E. par la Hongrie ; 3900 kil. car. ; 2 280 000 hab. Ch.-l., Vienne. Le Danube la traverse. Elle est coupée par l’Ens en 2 parties, dites Pays au-dessous de l’Ens ou Basse-Autriche, ch.-l., Vienne ; et Pays au-des-