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AUCUN, ch.-l. de cant. (H.-Pyrénées), à 8 kil. S. O. d'Argelès; 436 hab. Plomb, cuivre, zinc.

AUDE, Atax, riv. de France, naît près de Mont-Louis (Pyrénées-Orient.), court au N., puis à l'E., baigne Quillan, Aleth, Limoux, Carcassonne, forme la limite des dép. de l'Hérault et de l'Aude, et se jette dans la Méditerranée, après un cours de 215 k., par les étangs de Sijean et de Vendres.

AUDE (dép. de l'), borné au N. par celui de l'Hérault, au S. par celui des Pyrénées orient., à l'O. par celui de l'Ariège, à l'E. par la Méditerranée; 283 606 hab. ; 6317 kil. carr. ; ch.-l. Carcassonne. Il est formé du diocèse de Narbonne, du Rasès, du Carcassez, du Lauraguais, toutes portions de l'anc. grand-gouvt de Languedoc. Montagnes au S.; fer, houille, marbre, plâtre, manganèse, jayet, cobalt, ardoises; grains, fruits; miel, moutons à laine fine; forges à la catalane; vins excellents; eaux-de-vie, esprits, etc. Le canal du Midi traverse ce dép. — Il a 4 arr. (Carcassonne, Castelnaudary, Limoux, Narbonne), 31 cant., 434 communes, dépend de la 11e div. militaire, de la cour imp. de Montpellier, et du diocèse de Carcassonne.

AUDEBERT (J. B.), naturaliste né à Rochefort en 1759, mort à Paris en 1800, a donné : l’Histoire naturelle des singes, des makis, etc., Paris, 1800, in-fol.; l’Histoire des colibris, des oiseaux-mouches, etc., 1802, in-fol. Il est à la fois l'auteur du texte, des dessins et des gravures. Il porta une perfection inconnue jusqu'à lui dans la gravure des figures coloriées et réussit le premier à imprimer l'or.

AUDENARDE. V. OUDENARDE.

AUDENGE, ch.-l. de cant. (Gironde), à 39 kil. S. O. de Bordeaux, près du bassin d'Arcachon et au milieu de marais salants; 747 hab.

AUDEUX, ch.-l. de cant. (Doubs), à 10 kil. O. de Besançon; 145 hab. Source minérale d'eau salée.

AUDGELAH, Augila, oasis située sur la route de l'oasis de Syouah au Fezzan, et gouvernée par un bey qui dépend de celui de Tripoli, a pour ch.-l. Audgelah, par 20° 10' long. E. 29° 28' lat. N.

AUDIERNE, bourg du dép. du Finistère, à 33 kil. O. de Quimper, sur la baie d'Audierne; 1500 hab. Petit port, école de navigation.

AUDIGUIER (Vital d'), né vers 1565, assassiné à la suite d'une querelle de jeu en 1624, suivit successivement les carrières de la magistrature, des armes et des lettres. Il a trad. de l'espagnol les Nouvelles de Cervantès, les Travaux de Persilès et de Sigismonde, du même; et a composé les Amours de Lysandre et de Caliste, les Amours d'Aristandre et de Cléonice, et Le vrai et ancien usage des duels, 1617, ouvr. cité avec éloge par Bayle.

AUDIN (J. V. M.), écrivain, né à Lyon en 1790, mort en 1851, avait été longtemps libraire à Paris. Après s'être essayé dans la critique et la politique, il se consacra à l'histoire religieuse et écrivit du point de vue catholique plusieurs monographies qui lui ont fait un nom : Histoire de la St-Barthélemy, 1826; Histoire de la vie, des écrits et de la doctrine de Luther, 1839; Histoire de Calvin, 1841; — de Léon X, 1844; — de Henri VIII, 1850 (réunies sous le titre d’Études sur la Réforme, 9 vol. in-8). Tous ses ouvrages sont rédigés sur des pièces originales, mais déparés quelquefois par l'affectation d'un style romantique. C'est à Audin qu'on doit la plupart des Guides connus sous le pseudonyme de Richard.

AUDIN-ROUVIÈRE (Joseph-Marie), médecin, né en 1764 à Carpentras, mort à Paris en 1832, publia en 1794 la Médecine sans médecin, ouvrage qui devint populaire et obtint un grand nombre d'éditions. Il amassa en outre une grande fortune en vendant, sous le nom de grains de vie ou grains de santé, un remède secret qu'il donnait comme un remède universel et qui n'est que le toni-purgatif de Frank.

AUDINCOURT, ch.-l. de c. (Doubs), sur le Doubs, à 5 kil. S. E. de Montbéliard; 2513 hab. Église protestante. Haut fourneau forges, fonderie de canons.

AUDINOT (Nic. Médard), acteur et auteur dramatique, né à Nancy en 1741, mort à Paris, en 1801, joua d'abord au Théâtre-Italien. Il éleva en 1769, à la foire St-Germain, un petit théâtre de marionnettes, dont chaque figure imitait un acteur de la Comédie-Italienne. Ses comédiens de bois attirèrent la foule, et bientôt Audinot put fonder la salle de l’Ambigu-Comique, où il substitua des enfants à ses marionnettes. En 1772, il fit représenter de grandes pantomimes, qui firent sa fortune. Il a composé le Tonnelier, opéra-comique représenté avec succès.

AUDITEUR DE LA ROTE. V. ROTE.

AUDOENUS, nom latin de s. OUEN.

AUDOUIN (Pierre), habile graveur de Paris, 1768-1822, grava d'après le Corrége, Raphaël, Lesueur, etc. Il s'était déjà fait connaître par de beaux morceaux, parmi lesquels on remarque le Christ au tombeau, la Vierge dite la Belle Jardinière, la Charité, lorsqu'il fut choisi, au retour des Bourbons, pour graver les portraits des princes de la Famille royale, ainsi que ceux des principaux personnages de l'époque (Alexandre, Wellington, Marmont, etc.), ce qui lui valut le titre de graveur du roi.

AUDOUIN (Victor), naturaliste, né en 1797, à Paris, mort en 1841, se fit recevoir médecin, fut nommé en 1823 sous-bibliothécaire de l'Institut, créa en 1824 les Annales des Sciences naturelles, suppléa, dès 1825, au Muséum, Lamark et Latreille, obtint, à la mort de ce dernier, la chaire d'entomologie; parcourut, de 1826 à 1829, avec M. Milne Edwards, les côtes de Normandie et de Bretagne, et publia en 1832 le fruit de ses observations sous le titre d’Histoire naturelle du littoral de la France. Il avait été admis en 1838 à l'Académie des sciences (section d'économie rurale). On remarque ses mémoires sur les Crustacés (1828), sur la Muscardine, maladie du ver à soie (1836), et sur la Pyrale de la vigne (1837). Il rédigeait au moment de sa mort l’Histoire des insectes nuisibles à la vigne, qui a été terminée par Milne Edwards. V. Audouin est un des fondateurs de la Société entomologique.

AUDRAN, nom d'une famille de Lyon qui, dans le XVIIe siècle, a produit plusieurs artistes très-estimés. Le plus célèbre est Girard Audran, né à Lyon en 1640, mort à Paris en 1703, un des meilleurs graveurs d'histoire. Il employa plusieurs années à se former dans l'art du dessin, étudia d'abord sous son père, A. Claude, professeur de gravure à l'Académie de Lyon, puis sous Lebrun dont il resta l'ami, et alla se perfectionner à Rome. Colbert le fixa à Paris en lui donnant une pension, et utilisa ses talents. Il grava, entre autres tableaux : les Batailles d'Alexandre de Lebrun, l’Enlèvement de la Vérité et plusieurs autres œuvres de Poussin, le Martyre de S. Laurent de Lesueur. On a aussi de lui un Recueil des proportions du corps humain.

AUDRUICX, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 27 k. N. O. de St-Omer; 1067 hab. Pris successivement par les Anglais, les Français et les Impériaux, ce bourg fut cédé définitivement à la France en 1678.

AUDUBON (J. J.), le premier ornithologiste du Nouveau-Monde, né en 1780 à la Nouv.-Orléans, de parents aisés, d'origine bretonne et protestante, mort en 1851, conçut, dès l’âge le plus tendre, une vive passion pour l'histoire naturelle, vint à Paris à 15 ans, et y apprit le dessin sous la peintre David, parcourut l'Amérique, à partir de 1810, menant la vie errante du chasseur, observant la nature avec amour et la reproduisant dans ses dessins et ses descriptions avec un talent supérieur, alla passer plusieurs années en Angleterre pour y publier le résultat de ses travaux, et y fit paraître, de 1830 à 1839, les Oiseaux d'Amérique (the Birds of America, Londres, 4 vol. in-fol. ail.), ouvrage également remarquable par l'exactitude des détails et par la beauté de l'exécution, puis la Biographie ornithologique (Édimbourg, 1831-39, 5 vol. in-8). De retour dans sa patrie, il entreprit, avec le concours du docteur Bachman, la description des Quadrupèdes d'Amérique, qui parut