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in-fol.), ouvrage où il parle avec beaucoup de hardiesse. Cette histoire ayant été condamnée par le parlement, d’Aubigné se retira à Genève (1620) : c’est là qu’il mourut. On a de lui, outre l’Histoire universelle, des mémoires sur sa propre vie sous le titre d’Histoire secrète de Théodore-Agrippa d’Aubigné, par lui-même, les Aventures du baron de Fœnesté, 1617, et la Confession catholique du sieur de Sancy (dans le journal de l’Étoile), satires mordantes contre plusieurs personnages de son temps. Il avait aussi fait des vers dans sa jeunesse et avait composé les Tragiques, poëme satirique en 7 chants, sur les malheurs de la France, dans lequel on trouve une singulière vigueur. On cite de d’Aubigné un trait semblable à celui de Régulus : fait prisonnier par St-Luc pendant la guerre civile (1585), il obtint sur parole d’aller passer quelques jours à La Rochelle ; dans l’intervalle, il apprit que Catherine de Médicis avait donné l’ordre de sa mort ; il n’en revint nu moins au jour dit. M. Lalanne a édité ses Mémoires et ses Tragiques (1854), M. Mérimée son Baron de Fœneste (1855), M. Réaume ses Œuvres complètes, 5 vol. in-8o (1873 et suiv.). Il a été l’objet d’études biographiques et critiques de la part de MM. Sayous, Sainte-Beuve, Géruzez, Feugère, etc. — Son 2e fils, Constant d’Aubigné, abjura le protestantisme : c’est le père de Mme de Maintenon. — Un de ses descendants, M. Merle d’Aubigné (1794-1872), a écrit l’Histoire de la Réformation au temps de Calvin.

AUBIGNY, ch.-l. de cant. (Cher), à 55 kil. N. de Bourges, sur la Nère ; 2515 hab. Truites renommées. Toile, fils, cire, cuir, laine, dite de Sologne, draps communs.

AUBIGNY, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 15 kil. E. de St-Pol ; 605 hab. Fabriques de calicots.

AUBIGNY (Rob. Stewart d’), maréchal de France, d’origine écossaise, servit sous Charles VIII et Louis XII, par qui il fut fait connétable du roy. des Deux-Siciles, eut la plus grande part à la victoire de Seminara, 1495, au siége de Gènes, 1507, aux batailles de Marignan et de Pavie. Il mourut en 1544.

AUBIN, ch.-l. de cant. (Aveyron), à 33 kil. N. E. de Villefranche ; 3011 hab. Chemin de fer. Riches mines de houille, usines métallurgiques ; près de là, belle usine de Decazeville. — V. ST —AUBIN.

AUBLET (J. B.), né en 1720 à Salon, mort en 1778, fut envoyé en 1752 à l’Ile-de-France pour y établir une pharmacie et un jardin botanique, séjourna plusieurs années dans la Guyane et publia à son retour les Plantes de la Guyane, Paris, 1775, où il décrit env. 800 plantes, dont la moitié sont nouvelles.

AUBONNE, jolie petite v. de Suisse (Vaud), sur une riv. de même nom, à 17 kil. S. O. de Lausanne ; 1700 hab. Vins blancs estimés. Tombeau de Duquesne.

AUBRIET, peintre d’histoire naturelle, né en 1651 à Châlons, mort à Paris en 1743, accompagna Tournefort dans le Levant, fit les dessins de ses Éléments de botanique et les figures de son Voyage. A son retour, il succéda à J. Joubert comme peintre au Jardin du Roi, et continua la collection de dessins de plantes sur vélin commencée par Nic. Robert.

AUBRIOT (Hugues), intendant des finances et prévôt de Paris sous Charles V, né à Dijon, décora Paris de plusieurs monuments, fit construire le pont au Change, le pont St-Michel, et fit bâtir, entre autres édifices, la Bastille (1369). Il fut lui-même enfermé un des premiers dans cette prison comme suspect d’hérésie. Il en fut tiré en 1381 par les Maillotins, qui voulurent le mettre à leur tête ; mais il refusa ce dangereux honneur. Il mourut en 1382. Sa statue orne la façade de l’hôtel de ville de Paris.

AUBRY (François), conventionnel, né à Paris en 1750, servit d’abord dans l’artillerie, fut député à la Convention par le dép. du Gard, en 1792 ; devint, après la chute de Robespierre, membre du Comité de salut public, à la place de Carnot, et dirigea en cette qualité les opérations militaires, mais il les compromit par son impéritie : il destitua le général Bonaparte. Le 18 fructidor an V (4 septembre 1797), il fut déporté à Cayenne par le Directoire ; il parvint à s’échapper et mourut en Angleterre en 1802.

AUBRY DE MONTDIDIER, chevalier français, fut assassiné près de Montargis, par un de ses compagnons d’armes, Richard de Macaire. Ce crime, resté quelque temps inconnu, ne fut découvert que par suite des poursuites opiniâtres du chien de la victime, qui s’était attaché aux pas du meurtrier. Le roi ordonna le combat en champ clos entre Macaire et le chien (le combat eut lieu à Paris, dans l’île Louviers) l’assassin succomba. On place ce fait merveilleux en 1371, sous Charles V ; mais, s’il n’est pas de pure invention, il est bien antérieur : car il est mentionné dès le siècle précédent par Albéric des Trois-Fontaines.

AUBURN, v. de l’État de New-York, à 500 kil. N. O. de New-York ; 10 000 h. Pénitencier fondé en 1816, où l’on applique le travail en commun et en silence. — Joli village d’Irlande (Westmeath), à 16 kil. d’Athlone. Chanté par Goldsmith.

AUBUSSON, Albutio, ch.-l. d’arr. (Creuse), sur la Creuse, à 35 k. S. E. de Guéret ; 5493 hab. Collage. Ancien château, où fut enfermé Zizim. Manu-facture de tapis, fabrique de gros draps, etc.

AUBUSSON (Pierre d’), grand maître de l’ordre de St-Jean de Jérusalem, surnommé le Bouclier de l’Église, né dans la Marche en 1423, mort en 1503. se mit d’abord au service de l’empereur Sigismond et se signala en Hongrie contre les Turcs ; il accompagna ensuite Charles VII au siège de Montereau. Reçu chevalier à Rhodes, il fut élu grand maître en 1476 ; il fit aussitôt bâtir plusieurs forts pour la sûreté de l’île, menacée par les Turcs, et soutint dans Rhodes, en 1480 ce fameux siège auquel Mahomet II employa 100 000 hommes, et que les Ottomans furent obligés de lever après une perte considérable. En récompense de ses services il fut fait cardinal par Innocent VIII, quoiqu’il ne fut pas prêtre. A la fin de sa vie, il devait commander une nouvelle croisade contre les Turcs ; mais l’entreprise ne s’exécuta pas.

AUBUSSON (Fr.) de La Feuillade. V. LA FEUILLADE.

AUCH, Elimberris, Ausci ou Auscii, Augusta Ausciorum, ch.-l. du dép. du Gers, près du Gers, à 60 kil. O. de Toulouse, à 683 k. S. S. O. de Paris (679 par Toulouse) ; 11 899 h. Archevêché, trib. de commerce ; lycée. Cathédrale à beaux vitraux. Vins, eaux-de-vie dites d’Armagnac, etc. — Jadis ch.-l. des Ausci et de toute la Novempopulanie ou Aquitaine 3e, puis de l’Armagnac. Patrie du duc de Roquelaure et de l’amiral Villaret-Joyeuse.

AUCHY-EN-BRAIE, vge du dép. de l’Oise, à 9 k. S. O. de Songeons. Bataille entre Guillaume le Conquérant et Robert son fils, en 1077.

AUCKLAND (W.-Eden, lord,), homme d’État anglais (1744-1814), s’attacha à la politique de Pitt, devint dès l’âge de 28 ans sous-secrétaire d’État, accompagna en 1780 lord Carlisle en Irlande comme premier secrétaire d’État, se montra favorable aux libertés de ce pays, remplit en France, en Espagne, en Hollande, d’importantes missions, signa en 1786 un traité de commerce avec la France, contribua avec Blackstone à la réforme des lois pénales et à l’amélioration du régime des prisons, et publia à ce sujet un ouvrage estimé, sous le titre de Principes des lois pénales. Lord Auckland se montra un des plus violents antagonistes de la Révolution française. — Un membre de la même famille, Georges Auckland, mort en 1849, avait été premier lord de l’amirauté. C’est en son honneur que les Anglais ont donné le nom d’Auckland à un groupe d’îles situé au S. O. de la Nouv.-Zélande, par 164° long. E. et 51° lat. S. ; et à une v. de la Nouv.-Zélande, située dans l’île septentrionale, au fond du golfe de Chouraki et sur le port de Waïtemata ; ch.-l. des établissements anglais dans la contrée, et siége d’un évêque anglican ; fondée depuis peu et déjà florissante