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ATINA, v. du roy. de Naples (Terre de Labour), à 17 k. S. E. de Sora; 6200 h. Autrefois siége d'un évêché, supprimé par Eugène III. Cette ville est très-ancienne; elle appartenait aux Volsques.

ATLANTES, peuple que les anciens plaçaient dans la partie sept. de l'Afrique, dans les mont. de l'Atlas, s'étendait indéfiniment vers le S. et l'O. Selon Diodore, ils étaient arrivés à un assez haut degré de puissance et de civilisation mais ils furent vaincus et exterminés par les Troglodytes.

ATLANTIDE, île ou vaste continent qui, selon des traditions antiques conservées par Platon (dans le Timée et le Critias), était situé dans l'Océan Atlantique, en face des Colonnes-d'Hercule. Ses habitants avaient conquis une grande partie de l'Afrique et de l'Europe occid., lorsque leur pays fut anéanti par des tremblements de terre suivis d'un déluge. On a cru voir dans les îles Canaries les débris de l'Atlantide. Quelques-uns ont voulu la retrouver dans le continent américain (V. BAILLY, Lettres sur l'Atlantide, 1779). Au reste l'Atlantide n'est très-probablement qu'une île imaginaire.

ATLANTIDES, filles d'Atlas. V. ATLAS.

ATLANTIQUE (Océan), portion de l'Océan qui s'étend entre l'Europe et l'Afrique à l'E., l'Amérique à l'O. Ce nom ne fut d'abord donné par les anciens qu'à la partie de l'Océan qui baigne l'extrémité occidentale des monts Atlas. Dans sa longueur, cette mer va d'un pôle à l'autre; sa largeur varie de 3500 à 6700 k. On peut la diviser en 3 régions : 1° Océan Atlantique boréal, 2° Océan Atlantique austral, 3° Océan Atlantique équinoxial (ce dernier entre les tropiques). On y distingue deux grands courants : le courant équinoxial, qui se dirige de l'E. à l'O., depuis le Sénégal jusqu'à l'Yucatan; et le Gulf-Stream, qui se dirige vers le N. O. (V. GULF-STREAM). Elle forme à l'E. les golfes de Guinée, de Gascogne, la Manche, la mer du Nord, la mer d'Irlande; à l'O., la mer du Mexique, la mer des Antilles et la mer d'Hudson.

ATLAS, roi de Mauritanie, fils de Japet et de Clymène, fut, selon la Fable, transformé en montagne pour avoir pris parti pour les Titans contre Jupiter, ou pour avoir refusé l'hospitalité à Persée, et fut obligé de porter le ciel sur ses épaules. Cette fable vient, selon les uns, de ce que le roi Atlas était savant en astronomie; selon d'autres, de ce que les anciens regardaient le mont Atlas, situé dans les États de ce prince, comme la plus haute montagne du globe, et croyaient qu'il touchait au ciel. On lui donne pour filles les Hespérides, les Hyades, les Pléiades, dites toutes Atlantides.

ATLAS, célèbre chaîne de montagnes d'Afrique, au N. O., comprend toutes les hauteurs des États barbaresques. La ligne principale court du cap Noun, sur l'Atlantique, jusqu'à la grande Syrte dans la Méditerranée, traversant ainsi le Maroc, l'Algérie, les États de Tunis et de Tripoli. On divise l'Atlas en deux grandes branches : le grand Atlas, le plus méridional et le plus voisin du désert (il s'étend du cap Noun à la grande Syrte); le petit Atlas, plus au N. et plus rapproché de la Méditerranée. Ces deux chaînes sont presque parallèles, et sont unies entre elles par plusieurs chaînons transversaux, dont les plus connus sont le Jurjura à l'E. d'Alger, et les monts Errifs entre Fez et Maroc. L'Atlas offre plusieurs passages ou portes dont les plus célèbres sont, à l'O. le Bebaouan qui conduit à Tarodant dans l'État de Maroc; à l'E. le Biban ou Porte-de-Fer, défilé étroit et dangereux, qui conduit d'Alger à Constantine à travers le Jurjura. Les sommets les plus élevés de l'Atlas se trouvent dans l'empire de Maroc; ils ne dépassent pas 4000m. Viennent ensuite les montagnes de l'Algérie, savoir : l'Ouaranseris, 2800m; le Jurjura et le Felizia, env. 2400. — L'Atlas était fort connu des anciens; ils le regardaient comme la montagne la plus élevée de la terre, ce qui leur fit imaginer qu'Atlas portait le ciel sur ses épaules. C'est sous Vespasien seulement que les Romains franchirent l'Atlas.

ATLAS MAJOR, nom latin du cap Bajador.

ATLAS MINOR, nom anc. du cap Cantin.

ATOMISTES. V. LEUCIPPE, DÉMOCRITE, ÉPICURE,

ATOSSA, fille de Cyrus, épousa successivement son frère Cambyse, le mage Smerdis, et enfin Darius, fils d'Hystaspe, dont elle eut Xerxès et Artabazane, et qu'elle excita à envahir la Grèce. On la croit la même que la Wasthi de la Bible.

ATRATO, riv. de Nouv.-Grenade, sort des mont. de Choco, coule au N. et tombe dans la mer des Antilles, au golfe de Darien, après un cours de 360 k. Elle roule un sable aurifère. On a proposé d'établir au moyen de ce fleuve une communication entre l'Atlantique et l'Océan Pacifique en l'unissant par un canal au Rio-San-Juan, affluent du Pacifique.

ATREBATES, peuple de la Belgique 2e, entre les Morini, les Nervii, les Ambiani, les Veromandui, occupait une partie du dép. actuel du Pas-de-Calais, et avait poux ch.-l. Nemetacum, auj. Arras.

ATRÉE, fils de Pélops et aïeul d'Agamemnon et de Ménélas, régna sur Argos et Mycènes (de 1307 à 1280 av. J.-C.). Thyeste, son frère, ayant séduit Érope, son épouse, Atrée le chassa de sa cour, et pour se venger de lui, il tua les deux enfants qui étaient nés de ce commerce criminel et les lui fit servir dans un festin. Dans la suite, Atrée succomba lui-même sous les coups d'Égisthe, fils de Thyeste. Ces événements tragiques mit été plusieurs fois mis sur la scène, notamment par Sophocle (dont la tragédie est perdue), par Sénèque et Crébillon.

ATRI, Adria, v. du territ. napolitain (Abruzze ultér.), à 28 k. S. E. de Téramo, sur un mont escarpé; 5500.h. Évêché, duché. — Fondée ou agrandie au IIe siècle par Adrien, qu'on y fait naître; possédée successivement par les Goths, les Normands et les rois de Naples.

ATRIDES, nom, donné aux descendants d'Atrée, spécialement à ses deux petits-fils, Agamemnon et Ménélas.

ATROPATÈNE, auj. l'Aderbaïdjan, prov. de l'ancien empire perse, dans la Médie sept., reçut son nom. d'Atropatus, lieutenant d'Alexandre le Grand, qui s'y rendit indépendant; ville princip., Gazeca (Tauris).

ATROPOS, une des Parques. V. PARQUES.

ATTALE I, roi de Pergame, 241-198 av. J.-C., succéda à Eumène et agrandit son royaume aux dépens des rois de Syrie. Lors de la guerre de Philippe III, roi de Macédoine, contre les Romains, il embrassa le parti de ceux ci, et resta toujours leur fidèle allié. Attale aimait les lettres : il fonda la célèbre bibliothèque de Pergame. — II, Philadelphe, fils du préc., monta sur le trône après Eumène son frère aîné, régna de 157 à 137 av. J.-C., repoussa Prusias, qui menaçait ses États, rétablit Ariarathe sur le trône de Cappadoce, et bâtit Attalie, Philadelphie, et quelques autres villes. Dans sa vieillesse, il se livra entièrement aux plaisirs de la table, et abandonna les affaires à Philopœmen, un de ses favoris. Il mourut à 82 ans, empoisonné par Attale Philométor, son neveu. — III, Philométor, monta sur le trône par un crime, 137 av. J.-C., et se souilla de meurtres et de cruautés. Il eut cependant des succès, et repoussa Nicomède, roi de Bithynie. Mais il renonça bientôt aux affaires pour se livrer à son goût pour l'agriculture et le jardinage. Poursuivi au milieu de ses occupations frivoles par le remords de ses crimes, il perdit la raison, s'enferma dans son palais, ne revêtant plus que des habits de deuil, et mourut misérablement après cinq ans de règne. N'ayant pas d'enfants, il légua son royaume au peuple romain. — Les richesses attaliques étaient devenues proverbiales.

ATTALE (FLAVIUS), sénateur romain, préfet de Rome sous Honorius. Alaric, maître de Rome, le fit élire empereur pour l'opposer à Honorius, 409; mais le roi barbare ne tarda pas à le dépouiller de