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ATAULPHE, beau-frère d’Alaric, roi des Visigolhs, lui succéda en 412. Il avait sous le règne précédent puissamment contribué à la prise de Rome, et avait emmené captive Placidie, fille de l’empereur Théodose, et sœur de l’empereur Honorius. Il épousa cette princesse et se fit céder par Honorius la Gaule et l’Espagne. Il fut assassiné en 415 à Barcelone par un de ses officiers, à l’instant où il allait achever la conquête de l’Espagne.

ATAX, riv. de la Gaule narbonnaise, auj. l’Aude.

ATBARAH ou TACCAZÉ, l’Astaboras des anciens, fleuve d’Abyssinie, un des princip. affluents du Nil, traverse le Tigré, le pays des Changallas, la Haute Nubie ; reçoit à droite l’Aregua et le Mareb, et tombe dans le Nil par la droite. Il forme, avec ce fleuve, ce que les anciens appelaient l’île de Méroé.

ATÉ (mot grec qui signifie malheur), divinité malfaisante, fille de Jupiter. Chassée du ciel par son père, elle parcourut sans cesse la terre, se plaisant à semer la discorde et à faire naître toute sorte de maux. Elle est suivie des Prières, filles boiteuses de Jupiter, qui s’efforcent de réparer les maux qu’elle a faits (Homère, Iliade, XIX, 91).

ATELLA, auj. Averse ou San-Arpino, v. de Campanie, à 15 kil. E. de Capoue, a donné son nom aux rames osques, dits Atellanes. Ces pièces avaient quelque rapport avec les pièces satyriques des Grecs, mais on n’y voyait point figurer de satyres. Importées à Rome en 391 av. J.-C., les Atellanes disparurent, dit-on, lors de l’introduction des pièces régulières. Cependant, on les revit encore longtemps comme intermèdes ; on croit même qu’elles ont donné naissance aux types si connus de la comédie italienne. On doit à M. Munk une savante dissertation De Atellanis, Leips., 1840.

ATÉNOLPHE, duc de Bénévent, était d’abord prince de Capoue ; il conquit en 900 le duché de Bénévent sur Radelgise II, qu’il chassa de ses États. À sa mort (910), ses deux fils, Landolphe et Aténolphe II, régnèrent conjointement et reconnurent la suzeraineté des empereurs d’Orient.

ATERGATA ou ATERGATIS, déesse syrienne, adorée surtout par les Ascalonites, avait le visage et la tête d’une femme et le reste du corps d’un poisson.

ATERNUM, auj. Pescara, v. de l’Italie anc., chez les Prætulii, sur l’Adriatique, à l’emb. de l’Aternus.

ATH, v. de Belgique (Hainaut), sur la Dender, à 24 kil. N. O. de Mons ; 8000 hab. Nombreuses manufactures. — Ath faisait partie du Hainaut autrichien. Elle fut prise en 1667 et en 1697 par les armées de Louis XIV ; elle fut rendue aux Impériaux par le traité de Ryswick. Les Hollandais s’en emparèrent en 1716, et Louis XV en 1745. La France la perdit en 1814.

ATHALARIC, roi des Ostrogoths, petit-fils de Théodoric, fut, quoique mineur, reconnu pour roi à la mort de ce prince, et porta la couronne huit ans (526-534) ; sa mère Amalasonte régna sous son nom.

ATHALIE, reine fameuse par ses crimes, fille d’Achab, roi d’Israël, et de Jézabel, épousa Joram, roi de Juda, et en eut Ochosias. Après avoir perdu son époux et son fils, qui périt assassiné par Jéhu, elle ordonna de massacrer tout ce qui restait de la race de David, afin de s’assurer le trône, 876 av. J.-C. ; mais Joas, le plus jeune des fils d’Ochosias, ayant échappé au massacre, le grand prêtre Joad le conserva dans le temple et il le proclama roi six ans après, devant les Prêtres et les Lévites ; Athalie, que le tumulte avait attirée, fut massacrée par le peuple, 870. Cette reine impie avait établi à Jérusalem le culte de Baal. Tout le monde connaît le chef-d’œuvre qu’a inspiré à Racine sa mort tragique.

ATHAMANIE, contrée de l’Épire mérid., sur le versant N. du Pinde, aux confins de l’Acarnanie.

ATHAMAS, roi d’Orchomène en Béotie, épousa en premières noces Néphélé ou Thémisto, qui le rendit père de Phryxus et de Hellé ; puis en secondes noces Ino, fille de Cadmus, dont il eut Léarque et Mélicerte. La seconde épouse, jalouse des enfants du premier lit, décida Athamas à les immoler aux dieux pour faire cesser une famine qui désolait la Béotie. Ce père barbare allait en effet les massacrer, quand Jupiter leur envoya un bélier à toison d’or, sur lequel ils s’échappèrent. Athamas fut puni de sa cruauté par la perte de la raison ; dans sa démence, il prit les enfants d’Ino pour des lionceaux, et les écrasa contre une muraille. Revenu de son égarement, et honteux de ce nouveau crime, il s’exila dans un canton de l’Épire, qui prit de lui le nom d’Athamanie.

ATHANAGILDE, roi des Visigoths d’Espagne, 554-567, fit de Tolède sa capitale, maria sa 1re fille, Galsuinte, à Chilpéric, roi de Soissons ; et la 2e, Brunehaut, à Sigebert roi d’Austrasie.

ATHANASE (S.), l’un des Pères de l’église grecque, né à Alexandrie vers l’an 296, brilla dès 325 au concile de Nicée et devint patriarche d’Alexandrie en 326. Il s’opposa constamment et avec force aux innovations d’Arius : ce qui l’exposa aux persécutions des sectateurs de l’hérésiarque. Déposé par le conciliabule de Tyr (335), il fut rétabli par les conciles de Rome et de Sardique (347). Alternativement exilé et rappelé par Constantin, Constance, Julien, Jovien, il finit par triompher, et termina glorieusement ses jours à Alexandrie en 373. Il reste de lui des Commentaires sur la Bible, et un grand nombre d’autres ouvrages, écrits la plupart contre les Ariens : on remarque surtout son Apologie à l’empereur Constance. Ses OEuvres ont été publiées par Montfaucon, grec-latin, Paris, 1698, 3 vol. in-fol. On l’honore le 2 mai.

ATHELSTAN, roi des Anglo-Saxons de 925 à 941, se distingua par son courage et ses vertus. Il vainquit en 938, à Brunanbur (Chester), les Danois, Constantin, roi d’Écosse, les princes de Galles et de Cornouailles, qui s’étaient ligués contre lui. Délivré de ses ennemis, il fit régner la justice et ne s’occupa que du bonheur de ses peuples. Ses trois sœurs furent mariées, l’une à l’empereur Othon I, l’autre à Charles le Simple, roi de France, et la 3e à Hugues le Grand.

ATHÉNAGORAS, philosophe platonicien du IIIe siècle, natif d’Athènes, se fit chrétien, s’établit à Alexandrie et adressa une Apologie pour les Chrétiens à Marc-Aurèle et à son fils Commode. On a aussi de lui un Traité sur la Résurrection. Les meilleures édit. de ses ouvrages sont celles d’Oxford, 1706, de Leipsick, 1774, de Th. Otto, léna, 1857. Ils se trouvent aussi dans la Bibliothèque des Pères. Ils ont été trad. par Arnaud Duferrier, 1577 ; le Traité de la Résurrection a été trad. séparément par P. L. Renier, 17 53. — On a faussement mis sous son nom un roman grec Du vrai et parfait amour, trad. par Fumée de Genille en 1599.

ATHÉNAIS ou EUDOXIE. V. EUDOXIE.

ATHÉNÉE, Athenæeus, écrivain grec, de Naucratis en Égypte, vécut sous Marc-Aurèle et ses successeurs jusqu’à Alexandre-Sévère, et enseigna avec succès la rhétorique et la grammaire. On a de lui un ouvrage rempli de renseignements curieux, intitulé Deipnosophistæ, ou le Banquet des Sophistes (c.-à-d. des Savants), en 15 livres. Malheureusement il nous manque les deux premiers, une partie du 3e et la plus grande partie du dernier. Les édit. les plus estimées sont celles de Casaubon, avec trad. lat. de Dalechamp et notes, Lyon, 1597-1600, in-fol ; celle de Schweighæuser, Strasbourg, 1801-1807, 14 vol. in-8, et celle de Dindorf, Leipsick, 1827, 3 vol. in-8 (contenant le grec seul). Athénée a été trad. en français par l’abbé de Maroiles, Paris, 1680, et par Lefebvre de Villebrune, 1789-1791, 5 vol in-8. M. Ad. Hubert a donné des Morceaux choisis du Banquet des Savants, Paris, 1828, 1 vol. in-8, gr.-franç.

ATHÉNÉE, édifice dédié à Minerve (Athéné) et consacré à des réunions littéraires ou à des lectures publiques. Voyez ce nom au Dictionnaire des Sciences, des Lettres et des Arts.

ATHÈNES, Athenæ, v. de l’Attique, la plus célèbre de l’anc. Grèce, auj. capit. du roy. de Grèce, par 21° 25′ long. E., 37° 58′ lat. N., à 8 k. de la mer ; 30 000 h. Athènes était beaucoup plus grande autrefois : elle a