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ABER — 6 — ABLA

ABENAQUIS, peuple indigène de l’Amérique du Nord, de la famille lennape, est, avec les Mohicans, la principale branche d’une nation jadis nombreuse et répandue sur divers points de la Nouv.-Angleterre et de l’État de New-York, mais dont presque tous les individus se sont réunis à la confédération Mohawk. On en trouve des débris dans le Canada et le Maine.

ABENCÉRAGES, puissante tribu maure du roy. de Grenade, était opposée à celle des Zégris ou Zéirites ; les querelles de ces deux factions ensanglantèrent Grenade de 1480 à 1492 et hâtèrent la chute du royaume. Selon Perez de Hita, dont le témoignage est contesté, les Abencérages furent exterminés par Boabdil, dernier roi de Grenade (V. zeirites). Chateaubriand a écrit les Aventures du dernier Abencérage : ce n’est qu’un roman.

ABEN-ESRA, savant rabbin espagnol, né à Tolède vers 1119, mort en 1174, fut à la fois astronome, philosophe, médecin, poète, grammairien et voyageur ; il fut surnommé le Sage, l’Admirable. Il passa auprès des Juifs pour un des coryphées de la Cabale. Il a laissé des commentaires sur différents livres de la Bible, des traités de la Sphère et des Êtres animés.

ABENSBERG, Aventinum ou Abusina, v. de Bavière (cercle de la Regen), sur l’Abens, à 23 kil. S. O. de Ratisbonne ; 1 300 hab. Château fort, résidence d’anciens comtes. Patrie de l’historien Aventin. Napoléon y défit le prince Charles le 20 avril 1809.

ABER, mot celtique qui entre dans la composition de beaucoup de noms géographiques, veut dire havre, port.

ABERBROTHWICK. V. arbroath.

ABERCONWAY ou CONWAY, v. maritime du pays de Galles, à 35 kil. N. E. de Caërnarvon, à l’embouchure du Conway ; 1 100 hab. Ville très forte jadis, avec un château bâti par Édouard I en 1284 ; prise par Cromwell en 1645.

ABERCROMBY (sir Ralph), général anglais, originaire d’Écosse, né vers 1738, fit les campagnes de Flandre et de Hollande contre les Français en 1793-1794, combattit dans les Antilles et la Guyane en 1795, commanda en Irlande en 1798, puis fut mis à la tête de l’armée envoyée en Égypte. Il y remporta un avantage sur les Français à Canope, mais il fut blessé mortellement (21 mars 1801).

ABERDALGIE, village d’Écosse (Perth), à 4 kil. S. O. de Perth, sur l’Earn. Pêche du saumon.

ABERDEEN, Devana ou Denana, v. et port d’Écosse, à l’embouchure de la Dee, à 190 kil. N. E. d’Édimbourg, ch. l. du comté d’Aberdeen, se divise en Vieil-Aberdeen, au N., à l’embouchure du Don, et Nouv.-Aberdeen, au S., sur la Dee ; 72000 hab. On remarque une digue formée de blocs de granit énormes ; le nouveau palais de justice ; le nouv. collège de médecine ; un superbe pont en pierres sur le Don (cinq arches, chacune de 23m d’ouverture) ; un port grand et sûr ; une université qui possède deux collèges, celui du Roi dans Vieil-Aberdeen, fondé en 1494, et celui de Marischal ou Maréchal, dans Nouv.-Aberdeen, fondé en 1598 ; un observatoire ; deux bibliothèques ; beaucoup de fabriques, surtout pour ce qui concerne la construction des navires. — Le comté d’Aberdeen est entre ceux de Kincardine, Forfar, Perth, Inverness, Banff et la mer, et compte 214 448 hab.

ABERDEEN (G. Hamilton Gordon, comte d’), h. d’État né en 1784 à Édimbourg, mort en 1813 ; fut, après la chute de Napoléon I, un des signataires du traité avec Louis XVIII ; fit partie du cabinet du duc de Wellington (1828) et de R. Peel (1834 et 1841), et présida un cabinet mixte composé de whigs, de peelistes et de radicaux, qui fit conclure une alliance offensive et défensive avec la France (1852-55).

ABERGAVENNY, Gobannium, v. d’Angleterre (Monmouth), à 23 kil. O. de Monmouth, sur la Gavenny et l’Usk, 4200 hab. Beau pont de 15 arches. Église antique. Belles ruines. Houille, mines, forges.

ABERNETHY, v. d’Écosse (Inverness), à 40 km. S. O. d’Inverness, sur le Tay et le golfe de Forth, près du mont Cairngorum ; 1200 hab. — Un autre Abernethy, à.7 kil. S. E. de Perth, avec 1500 hab., fut autrefois le siège d’un évêché transféré à St-Andrews dès le ix e siècle, et fut, à ce qu’on croit, la résidence d’anciens rois pictes.

ABERYSTWITH, v. et port-du pays de Galles (Cardigan), au confluent du Rheidiol et de l’Yswith, 4128 hab. Commerce, pêche, chantiers ; bains de mer. Ruines d’un château fort bâti par Édouard I.

ABEZAN, 8e juge d’Israël, gouverna sept ans, de 1182 à 1175 av. J. C. selon Ussérius, ou, selon l’Art de vérifier les Dates, de 1237 à 1230.

ABGAR ou ABGARE, nom de plusieurs princes qui régnèrent à Édesse en Mésopotamie, depuis le IIe siècle av. J.-C. jusqu’au IIIe siècle après. Eusèbe cite une correspondance que l’un d’eux aurait eue avec J.-C. pour le prier de venir le guérir ; mais on la regarde comme apocryphe.

ABIA ou ABIAM, roi impie de Juda, remporta une grande victoire sur Jéroboam, roi d’Israël. Il régna 3 ans, de 958 à 955 selon Ussérius, de 946 à 944, selon l’Art de vérifier les Dates.

ABIATHAR, grand prêtre des Juifs, fils et successeur d’Achimélech, s’attacha à David, fut persécuté par Saül, et privé du sacerdoce par Salomon, parce qu’il favorisait le parti d’Adonias.

ABIGAÏL, femme juive d’une grande beauté, épouse de Nabel inspira une vive passion à David, qui l’épousa après la mort de son mari.

ABILÈNE, petite contrée de la Syrie, qui avait pour ch.-l. Abel ou Abila Lisaniæ. V. abel.

ABIMÉLECH, prince contemporain d’Abraham, régnait, à ce qu’on croit, à Gérare, v. des Philistins. Il enleva Sara la croyant sœur de ce patriarche, mais il la lui rendit avec de grands présents dès qu’il connut son erreur. — Son fils, nommé aussi Abimélech, se trouva dans le même cas à l’égard de Rébecca, femme d’Isaac.

ABIMÉLECH, juge d’Israël, fils naturel de Gédéon, massacra 70 de ses frères et se fit nommer chef ou juge des Hébreux. Il résidait à Sichem ; mais, chassé par les Sichémites à cause de ses cruautés, il reprit leur ville et la détruisit. Il fut blessé mortellement au siège de Thèbes (en Palestine). Il avait gouverné pendant 3 ans, de 1236 à 1233, ou, selon l’Art de vérifier les Dates, de 1309 à 1306.

ABINGDON, v. d’Angleterre (Berks), sur la Tamise, à 85 kil. N. O. de Londres ; 5300 hab. Marché de grains. Ancien monastère de Bénédictins.

ABIPONS, peuplade indienne de l’Amérique du Sud, habitait la prov. de Chaco et les bords du Rio de la Plata, entre 28° et 30° de latitude méridionale. Leurs guerres atroces les ont réduits à 5000.

ABIRON, lévite séditieux, se révolta avec Coré et Dathan, contre Moïse et Aaron, et fut, ainsi que ses complices, englouti par la terre qui s’ouvrit sous leurs pas.

ABISAG, jeune Sunamite d’une grande beauté, épousa David dans sa vieillesse, mais ne fut jamais que sa compagne. Après la mort de David, Adonias voulut l’épouser, mais Salomon s’y opposa.

ABJURATION. V. ce mot au Dictionnaire universel des Sciences, des Lettres et des Arts.

ABLANCOURT (Perrot d’), traducteur infatigable, né en 1606 à Châlons-sur-Marne, d’une famille de robe, mort en 1664, embrassa le protestantisme, visita la Hollande, l’Angleterre, se fixa enfin à Paris, où il se fit connaître par de nombreuses traductions et fut reçu à l’Académie française en 1636. Il a traduit Minutius Félix, 1637 ; les Annales et l’Histoire de Tacite, 1640 et 1651 ; les Guerres d’Alexandre d’Arrien, 1646 ; la Retraite des Dix-Mille de Xénophon, 1648 ; les œuvres de Lucien 1654 ; l’Histoire de Thucydide, 1662, etc. Ces traductions eurent dans le temps un très grand succès : on en estimait surtout le style ; mais elles étaient peu