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secours, et Philippe fut taillé en pièces avec les siens par Charles VI, à Rosebecque (1382).

ARTHEZ, ch.-l. de cant. (B.-Pyrénées), à 11 kil. E. d'Orthez; 530 hab. Forges.

ARTHUR ou ARTUS, roi de la Grande-Bretagne au VIe siècle, fameux dans les romans de la Table-Ronde. La vie de ce personnage est tellement mêlée de fables que son existence même est problématique. Selon les traditions, il était fils naturel d'Uther, pendragon ou chef des Bretons; il réussit avec l'aide de l'enchanteur Merlin, qui lui donna une épée magique, à se faire reconnaître pour chef vers 516, vainquit les Anglo-Saxons, les Pictes, les Écossais, soumit l'Irlande, se signala par mille exploits sur le continent même, épousa la belle Ginevra ou Geneviève sa parente; rétablit le Christianisme; institua l'ordre si célèbre des Chevaliers de la Table-Ronde, où brillaient Perceval, Lancelot, Gauriel, Tristan, ses compagnons d'armes, et périt sur un champ de bataille vers 542, après un règne glorieux. L'histoire d'Arthur est racontée dans le roman de Brut, de R. Wace, ouvrage imprimé dès 1485, réimprimé à Londres en 1858, par Wright, 3 v. in-8. Ce roi a en outre fourni le sujet de plusieurs romans fort anciens, dont les principaux sont : Les vertueux faits et gestes de plusieurs nobles et vaillants chevaliers qui furent au temps du roi Artus, Rouen, 1488; Le petit Artus ou le preux et vaillant chevalier Artus de Bretagne, Paris, 1493. Voy. sur ce personnage l’Hist. des Anglo-Saxons de Turner et l’Hist. des Fictions de Dunlop.

ARTHUR, duc de Bretagne, fils posthume de Geoffroy, 3e fils du roi d'Angleterre Henri II, et de Constance, héritière de Bretagne, naquit en 1187, et fut reconnu en naissant duc de Bretagne. Il devait monter sur le trône d'Angleterre à la mort de Richard I, son oncle (1199); mais Jean sans Terre, frère de Richard, le dépouilla de ses États, l'enferma dans une tour à Rouen et l'y fit tuer ou noyer, ou même, selon quelques-uns, le tua de sa propre main, en 1203. V. JEAN SANS TERRE.

ARTIBONITE, riv. d'Haïti, sort du mont Cibao, passe à Banica, Mirebalais, et tombe dans la mer par la côte O. Elle donne son nom à un dép. qui a pour ch.-l. les Gonaïves.

ARTILLERIE (grand maître de l'). V. ce mot au Dictionnaire des Sciences, des Lettres et des Arts.

ARTOIS, à peu près le pays des Atrebates, anc. prov. et grand gouvt de France, borné au N. par la Flandre Française, à l'E. par le Hainaut et le Cambrésis, à l'O. par le Boulonnais, au S. par la Picardie, avait pour capit. Arras, et pour v. princ. Bapaume, Avesnes, Hesdin, St-Pol, Aubigny, Lens, Béthune, Lilliers, Aire, St-Orner. L'Artois forme auj. la plus grande partie du dép. du Pas-de-Calais. — Compris par les Romains dans la 2e Belgique, ce pays fut conquis au Ve siècle par les Francs et donné en 863 par Charles le Chauve à Judith, sa fille, qui épousa Baudouin Bras de Fer, comte de Flandre. Après avoir été longtemps possédé par les comtes de Flandre, sous la suzeraineté de la France, il fut réuni à la couronne par Philippe-Auguste en 1180, et donné en 1237, avec titre de comté, par S. Louis à Robert, son frère puîné. A Robert I, succéda Robert II (1250-1302), après lequel trois femmes, Mahaud, Jeanne I et Jeanne II, portèrent le comté dans trois maisons différentes, dont la dernière était celle des ducs Capétiens de Bourgogne. A l'extinction de ceux-ci, Marguerite I, sœur de Jeanne II et fille de Jeanne I, le transmit à Louis de Mâle (1382), et la fille de Louis de Mâle le fit entrer, en même temps que les comtés de Flandre et de Nevers, dans la maison des ducs Capétiens-Valois de Bourgogne (1384); enfin, après la mort de Charles le Téméraire (1477), Marie de Bourgogne le fit passer à la maison d'Autriche par son mariage avec Maximilien. Conquis par la France dès 1640, il lui fut assuré par les traités des Pyrénées (1659) et de Nimègue (1678). Le titre de comte d'Artois fut donné par Louis XV à un de ses petits-fils, Charles-Philippe, depuis roi sous le nom de Charles X.

ARTUS, ARTUR. V. ARTHUR.

ARUDY, ch.-l. de cant. (B.-Pyrénées), à 18 k. S .E. d'Oloron, près du gave d'Ossau; 1605 h. Marbre.

ARULA, riv. d'Helvétie, auj. l’Aar.

ARUNDEL, Aruntina, v. d'Angleterre (Sussex), à 13 kil. E. de Chichester, sur l'Arun; 2600 hab. Beau château, appartenant auj. aux ducs de Norfolk. Commerce de bois et de tan. Ville jadis forte; prise par le roi Henri I sur Montgomery, comte d'Arundel.

ARUNDEL (Th. HOWARD, comte d'), maréchal d'Angleterre sous Jacques I et Charles I, né vers 1580, fut forcé par la guerre civile de s'exiler en 1642, et alla se fixer à Padoue, où il mourut en 1646. Ami zélé et éclairé des beaux-arts, il dirigea, avec Inigo Jones, les embellissements de Westminster, et s'appliqua un des premiers à former des collections de monuments antiques : il envoya à cet effet dans le Levant Guillaume Petty, qui découvrit dans l'île de Paros les célèbres marbres connus sous le nom de Chronique de Paros ou Marbres d'Arundel, et les apporta en Angleterre en 1627. Ces monuments précieux renfermaient les principaux événements de l'histoire de la Grèce depuis 1582 (fondation d'Athènes) jusqu'en 264 av. J.-C.; malheureusement la fin y manque, depuis l'année 364. Jean Selden les a publiés en 1629, in-4, avec trad. latine et commentaire; Prideaux en 1676, in-fol.; Maittaire, en 1732, in-fol.; Chandler, en 1763, in-fol.; et Ch. Muller, en 1841, dans les Fragm. hist. de la collection Didot. On appelle encore ces précieux débris Marbres d'Oxford, parce que le petit-fils du comte d'Arundel en fit don à l'Université d'Oxford. La Chronique de Paros a été trad. en français par Lenglet-Dufresnoy dans ses Tablettes chronologiques.

ARUNS, frère de Tarquin le Superbe, épousa Tullie, fille du roi Servius Tullius. Sa femme, impatiente de régner, le fit mourir (536 av. J.-C.), parce qu'il ne voulait pas s'associer à ses coupables projets, et épousa Tarquin. V. TARQUIN LE SUPERBE.

ARUNS, fils de Tarquin le Superbe, fut chassé de Rome avec toute sa famille. S'étant rencontré dans un combat avec Brutus, ils se précipitèrent l'un sur l'autre avec tant de fureur qu'ils se tuèrent mutuellement (509 av. J.-C.).

ARUSPICES (de ara, autel, et inspicio, j'examine). C'étaient, chez les Romains, des ministres de la religion chargés de chercher des présages dans les mouvements de la victime avant le sacrifice, et dans l'inspection de ses entrailles après qu'elle avait été immolée. Ce genre de divination avait été enseigné aux Romains par les Étrusques. Les aruspices formaient un collège qui avait été institué par Romulus. Dès le temps de Cicéron, la science des Aruspices était tombée dans le plus grand discrédit, ainsi que celle des augures.

ARVA, comitat de Hongrie, entre ceux de Liptau, de Thurocz et de Trentsin, a 50 kil. sur 44, et env. 100 000 hab. Il tire son nom du bourg et de la riv. d'Arva, qui l'arrose, et a pour ch.-l. Also-Kubin.

ARVALES (FRÈRES), collége de Flamines de Cérès, institué par Romulus pour offrir des sacrifices en faveur des biens de la terre, se composait de 12 membres, dont les premiers furent les fils d'Acca Laurentia, nourrice de Romulus : d'où leur nom de Frères. Ils célébraient la fête de Cérès tous les ans, à la pleine lune de mai, en faisant le tour des champs, arva, d'où le nom d’Ambarvalies donné à la fête. Ils avaient rang de pontifes majeurs, revêtaient la toge prétexte, et portaient sur la tête une couronne d'épis nouée de bandelettes blanches. On a trouvé à Rome en 1778, dans une fouille, des tables de marbre sur lesquelles était gravé un chant que l'on attribue aux Frères arvales. On en peut lire le texte dans les Reliquiæ vet. latini sermonis d'Egger.

ARVE, riv. de Savoie, naît au col de Balme, tra-