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sa limite au S. Cette mer est remarquable par le grand nombre d'îles et de presqu'îles qui la remplissent. Parmi les îles il faut distinguer : 1° deux grands groupes, les Cyclades à l'O. et les Sporades à l'E; 2° les îles isolées, qui sont, les unes européennes : Salamine, Eubée (Nègrepont), Samothrace (Semendraki); les autres asiatiques : Lemnos (Stalimène), Samos, Lesbos (Mételin), Chios (Scio), Rhodes, etc. La plupart des îles de l'Archipel furent enlevées à l'empire grec au commencement du XIIIe siècle par Marc Sanudo, général vénitien, qui fut fait duc de l'Archipel (V. SANUDO); puis elles passèrent sous la domination ottomane. Les Cyclades, les Sporades et les îles isolées situées sur les côtes de la Grèce, sont actuellement à l'État de la Grèce. — Par analogie, on a donné le nom d’archipel à toute mer parsemée d'îles et même à tout ensemble d'îles groupées ensemble.

ARCHIPEL DANGEREUX. V. MER MAUVAISE.

ARCHONTES (du grec arkhôn, qui commande), premiers magistrats de la république d'Athènes, étaient au nombre de 9. Le 1er, nommé archonte éponyme, parce qu'il donnait son nom à l'année, était surtout chargé de l'administration civile. Le 2e, l’archonte-roi, présidait aux affaires de la religion. Le 3e, le polémarque, commandait les armées. Les 6 autres, appelés thesmothètes ou législateurs, étaient chargés de la promulgation et de l'exécution des lois. Les archontes étaient nommés par l'assemblée du peuple et entraient dans l'Aréopage à l'expiration de leur charge. — L'archontat fut institué vers l'an 1132 av. J.-C., après la mort de Codrus, dernier roi d'Athènes. Il n'y eut d'abord qu'un seul archonte; il était perpétuel et tiré de la famille de Codrus. L'an 754 av. J.-C., on borna la durée de ces fonctions à 10 ans; l'an 684, l'archontat devint annuel et le nombre des archontes fut porté à neuf. Cette dignité fut abolie en 308 av. J.-C., lorsque Athènes tomba au pouvoir de Démétrius Poliorcète, ou du moins elle ne se conserva plus que de nom.

ARCHYTAS, philosophe pythagoricien, né à Tarente vers l'an 440 av. J.-C., mort vers 360, fut à la fois mathématicien, astronome, homme d'État, général; il fut élu six fois chef de la république par les Tarentins, et battit en plusieurs rencontres les ennemis de sa patrie. Platon le connut pendant son voyage en Italie et entretint un commerce de lettres avec lui. Il mourut dans un naufrage sur les côtes de l'Apulie : Horace rappelle cette mort dans une de ses Odes (I, 28). Archytas avait écrit sur les mathématiques, la musique, l'astronomie, la cosmogonie, la morale la politique; il ne reste de ses ouvrages que de très-courts fragments (recueillis par Meiners, Histoire des sciences chez les Grecs, III, ch. V; par Orelli, dans les Opusc. Græcorum, et publ. séparément par Hartenstein, Leips. 1833). On a sous son nom un traité de la Nature des universaux, publié par J. Camerarius, Leips., 1564, et dont l'authenticité est fort douteuse. On lui attribue plusieurs inventions, entre autres celles de la vis de la poulie; il avait, dit-on, construit une colombe volante. On doit à M. Egger une savante thèse latine : De Archyta, Paris, 1833.

ARCIS-SUR-AUBE, ch.-l. d'arr. du dép. de l'Aube, sur la r. g. de l'Aube, à 28 k. N. de Troyes; 2719 h. Vieux château. Bonneterie, filature de coton, etc. Patrie de Danton. Arcis a été le théâtre d'un sanglant combat livré par Napoléon le 1er mars 1814 aux Austro-Russes : une partie de la ville fut brûlée.

ARCOLE, v. de Vénétie, sur l'Alpone, affluent de l'Adige, à 28 kil. S. E. de Vérone. Les 15 et 17 nov. 1796, Bonaparte et Augereau, après avoir traversé le pont d'Arcole à travers la mitraille, y battirent les Autrichiens. — Le nom d'Arcole a aussi été donné à un village d'Algérie (Oran), sur la route d'Oran à Mostaganem.

ARÇON (LEMICHAUD d'), ingénieur, né en 1733 à Pontarlier, mort en 1800, perfectionna les méthodes de levé, fut attaché à l'armée du maréchal de Broghe, 1780, et chercha les moyens d'enlever Gibraltar aux Anglais. Il inventa à cet effet des batteries flottantes, insubmersibles et incombustibles, dont on fit l'essai en 1782 ; mais n'ayant pas été bien secondé, il n'obtint pas le succès espéré. On a de lui plusieurs ouvrages fort estimés sur l'art militaire : Réflexions d'un ingénieur, 1773; Conseil de guerre privé sur l'événement de Gibraltar en 1782, 1785; Considérations sur les fortifications, 1795.

ARCONVILLE (Mme THIROUX d'). V. THIROUX.

ARCOS, Arcobriga, nom commun à plusieurs villes de Portugal et d'Espagne. La seule importante est Arcos de la Frontera, à 59 k. S. de Séville, sur le Guadalète : 12 000 h. Anc. duché.

ARCOS (R. Ponce de LÉON, duc d'), vice-roi de Naples pour l'Espagne, provoqua, en 1647, par ses exactions et son insolence, l'insurrection de Masanielle. Il réussit à la réprimer, mais il n'en tomba pas moins en disgrâce et fut remplacé.

ARCOT, v. de l'Inde. V. ARCATE.

ARCTIQUE (Océan). V. GLACIALE (mer).

ARCUEIL, bourg du dép. de la Seine, canton de Villejuif, près de la Bièvre, à 6 k. S. de Paris; 2122 h. Bel aqueduc construit de 1613 à 1624 sous Marie de Médicis, pour amener à Paris les eaux de Rungis; restes d'un aqueduc romain, qui remonte à Julien. Station de chemin de fer. Carrières de plâtre et de moellons. Au commencement de ce siècle, Berthollet réunissait à Arcueil une société de savants qui publièrent les Mémoires de la Société d'Arcueil.

ARCY-SUR-CURE, vge du dép. de l'Yonne, à 6 k. de Vermanton, sur la Cure; 1500 h. Belles grottes à stalactites et à stalagmites.

ARDACHÈS ou ARTAXERCE, roi de Perse, le dernier des Arsacides. V. ARSACIDES. — Ce nom a aussi été porté par plusieurs rois d'Arménie.

ARDAGH, v. d'Irlande (Leinster), à 11 k. S. E. de Longford, ch.-l. de baronnie, eut un évêché jusqu'en 1741. S. Patrick y avait fondé une abbaye.

ARDEBIL, v. de Perse (Aderbaïdjan), sur le Balouc-Tchaï, à 164 k. E. de Tauris; 3500 h. Citadelle construite par des officiers français. Mausolée du cheik Séfy, tige des Sofis de Perse. Prise en 1827 par les Turcs.

ARDECH, v. d'Arménie, est l'anc. Artaxate.

ARDÈCHE, riv. de France, naît dans les Cévennes, à 15 k. de Langogne, traverse le dép. qui porte son nom, et tombe dans le Rhône par la r. dr., à 2 k. au N. du Pont-St-Esprit; cours, 110 k.

ARDÈCHE (dép. de l'), situé le long du. Rhône, qui le limite à l'E., entre ceux de la Loire au N. et du Gard au S.; 5500 k. carr.; 388 529 h.; ch.-l. Privas. Il est formé du Vivarais et d'une partie du Bas-Languedoc. Ce dép. contient d'assez hautes mont. (Mézenc, Gerbier de Joncs, etc,), plusieurs volcans éteints, des rivières affluents du Rhône, entre autres l'Ardèche, qui lui donne son nom. Houille, marbre, grès, etc.; olives, figues, truffes, bons vins, vers à soie, bestiaux; papeteries renommées, chamoiseries, bougies, soie, etc. — Ce dép. a 3 arr. (L'Argentière, Privas, Tournon), 31 cant. et 339 comm.; il fait partie de la 8e division militaire, dépend du diocèse de Viviers et de la cour impér. de Nîmes.

ARDECHYR-BABEGAN, roi de Perse, fondateur de la dynastie des Sassanides, est plus connu sous le nom d'Artaxerce. V. ARTAXERCE.

ARDÉE, Ardea, v. du Latium, capit. des Rutules, à 8 k. de la mer, et.à 30 k. S. E. de Rome. Résidence de Turnus. C'est pendant le siége d'Ardée par Tarquin le Superbe qu'arriva l'aventure de Lucrèce. Cette ville reçut une colonie romaine l'an 442 av. J.-C.

ARDENNES (c.-à-d. forêt en celtique), Arduenna sylva, vaste forêt qui couvre en partie le Hainaut, le Luxembourg, le grand-duché du Bas-Rhin et le N. de la Champagne, et qui se lie au S. avec l'Argonne. La Semoy, la Lesse, l'Ourthe et la Sure y ont leur source. – Beaucoup plus vaste sous les Romains, elle couvrait une partie de la 2e Germa-