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et la mythologie des Hindous, sous le nom d'Ayodhyia, comme capitale de Rama.

AOUDE, royaume de l'Inde septentrionale, entre le Népal ; le Bahar, l'Allahabad, l'Agrah, le Delhi ; 3 700 000 h.; capit., Luknow ou Lacknau. Climat chaud, mais tempéré par les vents ; sol fertile en beaucoup d'endroits, mais mal cultivé. Forêts pleines de tigres, d'éléphants et de rhinocéros. On y trouve le lapis-lazuli. – L'Aoude fut longtemps l'État indigène le plus riche et le plus puissant de l'Inde. Il devint une des provinces de l'empire Mogol. D'abord vassal des Anglais, il a été annexé à leur empire en 1856. Cette annexion a été l'occasion de l'insurrection redoutable qu'ils eurent à réprimer en 1857 et 1858.

AOÜS, auj. Voioussa, riv. d'Épire, coule du S. au N., et tombe dans l'Adriatique, au S. d'Apollonie. Philippe V, roi de Macédoine, fut défait, par les Romains sur les bords de l'Aoüs, 214 et 198 av. J.-C.

AOUST-EN-DIOIS, Augusta Tricastinorum, bourg du dép. de la Drôme à 28 kil. E. S. E. de Die et près de Crest ; 1100 hab. Papeterie, etc. Source minérale. Colonisé par Auguste.

AOÛT (DIX) 1792, journée funeste, dans laquelle le peuple de Paris s'empara des Tuileries et massacra les Suisses, qui en défendaient l'entrée. Louis XVI fut obligé de chercher un asile auprès de l'Assemblée législative, qui le suspendit de ses fonctions et convoqua une Convention nationale.

APACHES, nation indigène du Mexique, habite entre 30° et 34, lat. N., depuis le Rio Colorado de la Californie jusqu'au Rio Colorado du Texas. Elle est sans cesse en guerre avec les Espagnols.

APALACHES (monts). V. ALLEGANY.

APAMÉE, Apamea, nom donné à beaucoup de v. anc. en l'honneur de princesses du nom d’Apamé. On remarque entre autres : 1° une v. d'Assyrie, nommée primitivement Digba, auj. Corna, au confluent du Tigre et de l'Euphrate ; — 2° une v. de Mésopotamie, sur la r. g. de l'Euphrate, vis-à-vis de Zeugma, dont Rom-Kala occupe la place ; — 3° une autre v. de Mésopotamie, dans l'île de Mésène (île du Tigre); — 4° une v. de Syrie, sur l'Oronte, au S. d'Antioche, bâtie par Séleucus Nicator, et nommée auj. Famieh; — 5° Apamea Cibotos, v. de Phrygie, auj. Afioum Karahissar, au confluent du Marsyas et du Méandre : peuplée aux dépens de Célènes par Antiochus Soter, qui lui donna le nom d'Apamé, sa mère, elle devint une des villes les plus commerçantes de l'Asie-Mineure; — 6° une v. de Bithynie, auj. Moudania, non loin de Pruse, prise et colonisée par les Romains en 75 av. J.-C.

APANAGE, d'un mot de la basse latinité, apanare, donner le pain. Dans l'origine, on désignait sous ce nom les possessions territoriales que les hauts seigneurs donnaient à leurs puînés pour les dédommager de ce que leurs aînés seuls devaient succéder au fief principal. Plus tard, ce mot a spécialement désigné les fiefs affectés aux princes du sang, Les apanages royaux ne datent que de la 3e race. Sous les deux premières, les fils du roi mort partageaient entre eux l'héritage de leur père par portions égales. Les apanages étaient presque toujours concédés à charge de retour à la couronne à défaut d'hoirs (héritiers). Jusqu'à Philippe-Auguste, les filles de France reçurent des apanages ; depuis ce règne, elles ne reçurent plus que des dots en argent. En 1790, l'Assemblée constituante abolit les apanages réels et les remplaça par des rentes apanagères. Un sénatus-consulte de 1810 les rétablit, mais ils ne représentèrent plus qu'un revenu assis sur des propriétés territoriales.

APCHÉRON, presqu'île de la Géorgie russe, s'avance dans la mer Caspienne : ch.-l., Bakou. Sol imprégné de gaz sulfureux et inflammable.

APELLE, peintre célèbre de Cos, d'Éphèse ou de Colophon, disciple de Pamphile, florissait vers 332 av. J.-C. Il vécut à la cour d'Alexandre, puis à celle de Ptolémée. Il ne passait pas un seul jour sans travailler : d'où l'adage nulla dies sine linea. Il exposait ses ouvrages en public, et recueillait, caché derrière un rideau, les jugements des curieux. On connaît le trait de ce savetier qui, après avoir critiqué une sandale, voulut juger du reste du tableau ; Apelle l'arrêta en lui disant : « Que le savetier ne s'élève pas au-dessus de la chaussure, ne sutor ultra crepidam. » Alexandre, admirateur des talents d'Apelle, ne permit de faire son portrait qu'à ce peintre seul, et il eut pour lui une telle amitié qu'il lui céda Campaspe, une de ses maîtresses, dont le peintre était devenu éperdument amoureux en faisant son portrait. Les meilleurs tableaux d'Apelle étaient Alexandre tonnant, Vénus endormie et Vénus Anadyomène, œuvre qu'il laissa inachevée, et qu'aucun artiste n'osa terminer. On croit que l’œuvre connue sous le nom de la Noce aldobrandine, dont une copie est au Louvre, a été faite d'après un de ses tableaux.

APELLICON, de Téos, péripatéticien, mort vers 85 av. J.-C., retrouva et restaura les ouvrages d'Aristote et de Théophraste, qui étaient restés longtemps enfouis et oubliés. Il forma à Athènes une riche bibliothèque, que Sylla fit transporter à Rome.

APENNINS (monts), Apenninus (du celtique pen, sommet), longue chaîne le mont. qui traverse l'Italie dans toute sa longueur, se détache des Alpes à Cassino, au N. de Gênes, trace un demi-cercle autour du golfe de Gênes, court à l'E. jusqu'à la Bocchetta, puis se dirige vers le S. E. et va se terminer en Sicile, formant ainsi trois régions principales : 1° l’Apennin septentrional, dans les États sardes, qui finit à la Bocchetta et au mont Cornaro ; 2° l’Apennin central, qui va jusqu'au mont Velino et duquel partent le Sub-Apennin romain et le Sub-Apennin toscan; 3° l’Apennin méridional, qui se bifurque près d'Acerenza, pour courir d'une part dans les terres de Bari et d'Otrante et finir vers le cap Santa-Maria di Leuca, de l'autre dans les Calabres, jusqu'au détroit de Messine. Le Vésuve et tout le terrain volcanique environnant font partie de la région méridionale. Les principaux sommets sont le Monte Cavallo ou Monte Corno, entre les deux Abruzzes ultérieures 2960m; le Monte Amaro, dans l'Apennin méridional, 2840 ; le Monte Vittore, dans le territ. romain, 2480. L'Apennin a longtemps servi de refuge aux vaincus, aux bannis, aux brigands : ceux-ci y ont encore leur repaire.

APENRADE, v. du Slesvig, à 32 k. N. de Flensborg ; 4000 h. Port peu profond et rade peu sûre.

APER (M.), orateur latin du 1er siècle, Gaulois de naissance, mort vers l'an 85 de J.-C., se fixa à Rome, y fit admirer son éloquence et devint successivement questeur, tribun préteur et sénateur. Il est un des principaux interlocuteurs du Dialogue des orateurs, attribué à Quintilien ou à Tacite. Quelques savants croient qu'il en est lui-même l'auteur.

APER (Arrius), préfet du prétoire sous l'empereur Carus, fit périr ce prince ainsi que Numérien, son successeur, et chercha à se faire proclamer empereur ; mais il fut mis à mort par Dioclétien, en 284.

APHRODISIA, APHRODISIAS ou APHRODISIUM, nom de plusieurs v. anciennes consacrées à Vénus (Aphrodite)._ Les principales étaient : l° en Carie, au N. E., près des frontières de la Lydie, patrie du commentateur Alexandre, dit d'Aphrodisie ; — 2° dans la Cilicie Trachéotide, en face Chypre ; — 3° en Phrygie, non loin d’Apamca Cibotos.

APHRODITE, nom grec de vénus.

APHRODITOPOLIS, c.-à-d. ville de Vénus, nom commun à trois villes d’Égypte : 1° dans l'Heptanomide, sur la r. dr. du Nil, au S. de Memphis : c'est auj. Atfieh ; — 2° dans la Thébaïde, sur le Nil, près de Latopolis au N. O. de cette ville : c'est auj. Itfou ; — 3° d'ans la Thébaïde, à quelques kil. au S. O. d’Antæopolis, sur un canal latéral au Nil.

APHTHONIUS, rhéteur grec du IIIe siècle après J.-C., natif d'Antioche, est auteur d'une rhétorique intitulée Progymnasmata, composée d'après Hermogène, et qui a été longtemps en usage dans les écoles (publiée avec trad. latine, Amst., 1665, in-12).