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TABLES CHRONOLOGIQUES


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TEMPS ANCIENS


DE LA CRÉATION DU MONDE À L’ÈRE DES OLYMPIADES.


5538-776[1] AVANT JÉSUS-CHRIST.

Av. J.-C.

5538. Création du monde, d’après la version des septante. (Elle eut lieu, suivant Usserius, s’appuyant du texte hébreu, reproduit par la Vulgate, en 4004 ; d’après l' Art de vérifier les dates av. J.-C, en 4963).

3296. Déluge universel.

3296-2122. Dispersion des hommes. — Fondation des premiers empires : Menés en Égypte, Nemrod en Babylonie, Assur en Assyrie. — Les Chamites ou Cuschites (descendants de Chus, fils de Cham, et frère de Mezraïm, que l’on croit être le même que Menés) paraissent être parvenus les premiers a une certaine civilisation. — Memphis, Babylone, Ninive leur durent leur premier éclat. — Le caractère grandiose des constructions qui furent alors élevées sur les bords du Nil, de l'Euphrate et du Tigre, le développement scientifique de l’Égypte et de la Chaldée sont l’ouvrage de ces peuples, auxquels le monde entier doit les plus anciennes connaissances qui tiennent à l’astronomie, aux mathématiques, aux mesures et à l’industrie. — Invention des écritures hiéroglyphique et cunéiforme.

2205. 1re dynastie chinoise, celle des Hia.

2122. Naissance d'Abraham.

2047. Vocation d'Abraham, qui, sur l’ordre de Dieu, part d'Ur en Chaldée avec Tharé, son père, Sara, sa femme, et Lot, fils de son frère Haran, traverse la Mésopotamie et va s’établir dans la terre de Chanaan. C’est à cette époque que l’on s’ac-


Av. J.-C.


corde à rapporter l’apparition des Sémites et des Ariens ou Aryas dans l’histoire. Les Sémites occupaient alors les vallées du Tigre et de l'Euphrate. A partir de ce moment leur importance croît chaque jour, et partout ils se mêlent aux populations chamitiques, avec lesquelles ils se fondent, ou qu’ils assujettissent. Quant aux Ariens ou Aryas, on désigne sous ce nom un grand peuple, souche commune des nations indo-européennes, Perses, Grecs, Romains, Celtes, Germains et Slaves, et qui, rassemblé primitivement dans les pays appelés plus tard Bactriane, Sogdiane et Arie, parlait une langue dont les deux principaux rameaux sont le sanscrit et le zend. Dès l’époque qui nous occupe, c’est-à-dire vers le temps de la vocation d'Abraham, les Ariens paraissent avoir été divisés depuis longtemps. Une fraction s’était répandue sur le plateau de l'Iran (Médo-Perses) : L'Ecriture parle d’un chef iranien, Chodorlahomor, roi des Elamites, qui entre en lutte avec Abraham ; une autre fraction était descendue dans l'Inde, où elle constitua les castes des Brahmanes ou prêtres, des Xattryas ou guerriers, et des Vaîcyas ou laboureurs et marchands ; une 4e caste, celle des Çudras, renfermait les vaincus, les étrangers, et était tenue par les trois autres en grand mépris. Les autres populations ariennes paraissent s’être avancées lentement de l'E. à l'O., du pied de l'Hindou-Kho vers l'Europe, où elles pénétrèrent successivement. On peut placer, en effet, du xxe au xviie siècle avant J.-C. l’entrée en Europe des Ibères, des Celles ou Gaëls, des Pélasges et des Hellènes, qui anéantirent ou refoulèrent devant eux des populations peu nombreuses, lesquelles paraissent se rattacher à la grande famille dite scytho-touranienne (Basques, Etrusques (?), Finnois, etc.).

2017-1314. Suivant M. Oppert, il faudrait rapporter à cette époque le commencement d’un premier empire assyrien fondé sur les bords du Tigre par des Sémites, et qui aurait duré jusqu'en 1314. La population de l'Assyrie paraît avoir été alors très-mélangée : on y peut distinguer, outre l’élément sémitique, un élément scytho-touranien, un élément chamitique, et enfin un élément iranien (les Chaldéens). Les Sémites semblent être parvenus à former un empire assez considérable pour inspirer des craintes aux Hyc-sÔs et ensuite aux rois égyptiens ; cet empire est désigné sur les monuments des rois d’Égypte sous le nom d'Empire des Rotennou. Ces Sémites furent quelque temps remplacés, du moins a Babylone, par des conquérants

  1. 1. Les importantes découvertes accomplies depuis le commencement de ce siècle dans l’histoire des peuples de l’ancien Orient, avec l’aide des inscriptions en caractères hiéroglyphiques et cunéiformes, ne permettent plus aujourd'hui, même dans les livres les plus élémentaires, de se contenter d’exposer cette partie des annales du genre humain d’après les seuls récits des historiens grecs et romains. Nous avons donc essayé, tout en nous maintenant dans certaines limites, d’initier nos lecteurs aux principaux résultats obtenus par les Champollion, les de Rougé, les de Saulcy, les Manette, les Oppert, les Rawlinson, les Lepsius, les Brugsch, etc. Nous avons mis à profit pour cet objet le petit résumé que M. Félix Robiou, professeur agrégé d’histoire, a publié sous ce titre : Histoire ancienne des peuples de l'Orient mise au niveau des plus récentes découvertes, in-12, 1862-1864. Nous avons emprunté à ce travail presque toute notre chronologie de l’histoire ancienne depuis la création du monde jusqu'aux Olympiades. Quant au reste, nous avons généralement suivi les Fasti Hellenici et Romani de Clinton pour les temps avant J. C, et l’Art de vérifier les dates des Bénédictins pour les temps postérieurs à l’ère chrétienne. Nous devons aussi beaucoup à la Chronologie universelle de M. Ch. Dreyss, publiée chez M. Hachette.