Page:Bouillet - Atlas universel, 1865.djvu/881

Cette page n’a pas encore été corrigée

GÉOGRAPHIE MODERNES. N° 88. Empire de Charlemague en 814. 867 pies indomptés jusqu'à Charlemague, les Bretons et les Vascons, prouvaient, par des révoltes fréquentes, que le joug de l'étranger leur était insupportable. La désunion qui va éclater entre l'empereur et ses fils leur rendra bientôt une indépendance complète. Aucun changement ne fut fait au partage de 817 jusqu'en 829. Mais alors Judith, seconde femme de Louis le Débonnaire, réclama pour son fils, Charles, une part dans l'héritage de Charlemagne. Cette part fut faite aux dépens du futur successeur de l'em- pereur, et elle consista dans l'AUémanie, la Rétie et dans quelques cantons de la Burgondie. Ce partage, fait contrairement à ce qui avait été réglé en 817, fut une des causes qui troublèrent le plus l'empire. Lothaire, Pépin, Louis le Germani- que, se révoltèrent. Assemblée de Compiègne (830), Champ du mensonge (833). Le triomphe des rebel- les fut néanmoins éphémère. La désunion se mit entre eux. Le Débonnaire fut réhabilité , et un nou- veau partage eut lieu en 835. Lothaire qui avait sur- tout mécontenté l'empereur vit sa part réduite à la seule Italie. Le titre d'empereur lui fut même ôté. Tout le reste de l'empire fut partagé entre les trois autres frères dont les lots furent ainsi considérable- ment augmentés. L'Aquitaine fut agrandie, au pro- fit de Pépin, de quelques villes situées entre la 'Loire et la Seine. La Bavière, ainsi que l'AUémanie, reçurent de grands accroissements et furent données à Louis. Le reste de l'empire était destiné à Charles qui remplaçait Lothaire et qui semblait hériter ainsi de tous ses droits à la succession de Louis le Dé- bonnaire. Ce partage fut modifié en 837, toujours en fa- veur de Charles, qui eut pour lot la Neustrie, et divers comtés de la Burgondie et de l'Austrasie. Pépin, roi d'Aquitaine, étant mort une année après, Louis le Débonnaire disposa arbitrairement de son héritage, et enrichit son fils Charles, aux dépens des successeurs naturels de Pépin. La révolte de Louis occasionna le dernier partage qui fut fait du vivant de Louis le Débonnaire. Louis vit son héritage réduit à la seule Bavière, et tout l'empire franc fut divisé en deux portions. Lothaire eut pour lui la partie orientale, qui comprenait l'I- talie, la Germanie, à l'exception de la Bavière, la Provence et quelques villes de la Burgondie et l'Austrasie (839). La mort de Louis le Débonnaire, arrivée quelque temps après, compliqua l'état politique et géogra- phique de l'empire des Franks. Un partage définitif était nécessaire. C'est celui qui fut fait trois ans après, à Verdun, et qui eut pour résultat de classer les peuples selon les convenances géographiques et nationales. Partage de Verdun 8<&3. ROYAUME DE FRANCE , A CHARLES LE CHAUVE. Toute la partie de la Gaule située à l'occident de la Meuse, de la Saône et du Bhône, en exceptant le Lyonnais et les territoires d'Uzès et du Vivarais ; il eut la partie de l'Espagne située entre les Pyrénées et l'Èbre. ROYAUME D'ITALIE, A LOTHAIRE. L'Italie (sauf le sud) et tous pays les qui sépa- raient le royaume de France de celui de Germanie. ROYAUME DE GERMANIE , A LOUIS LE GERM. Toutes les contrées situées entre le Rhin, la mer du Nord, l'Èbre et les Alpes. La féodalité fut constituée surtout par le traité de Mersen, en 847 et par le capitulaire de Kiersy-sur- Oise, 877, à partir duquel les bénéfices devinrent héréditaires . A Charles le Chauve, succéda Louis le Bègue, qui régna de 877 à 879. Louis III et Carloman vinrent après lui. Charles le Gros qui fut élu roi des Francs, en 884 , sembla ressusciter l'empire carlovingien. Il posséda presque tous les États de Charlemague. Mais sa faiblesse et son incapacité parurent d'autant plus, qu'il avait plus de puissance. Plein de mépris pour lui, les Grands, dans une diète réunie à Tribur, le dépouillèrent de la dignité impériale avant sa mort, 387, arrivée en 888 Nous empruntons à M. Guizot le tableau du démembrement féodal du royaume de France au moment de la déposition de Charles le Gros. Date Titre des fiefs. de Noms des possesseurs l'hérédité. 1. Duché de Gascogne. 872. Sanche Mitarra 11. 2 Vicomte de Bearn. 816. Un fils de Centulf ij 3. Comté de Toulouse. 850 Eudes. 4. Marquisat de Septi- manie. 878 Guillaume le Pieux. 5. Comté de Barcelone. 864 Wifred le Velu. 6. Comté de Carcas- sonne. 819 Alfred I er . •7- Vicomte de Nar- bonne. Mayeul. 8. ComtéduRoussillon Raoul. 9. Comté d'Urgel. 884 Sunifred. 10. Comté de Poitiers. 880. Éble le Bâtard. 11. Comté d'Auvergne. 864. Guillaume le Pieux. 12. Duché d'Aquitaine. 864. Guillaume le Pieux. 13. Comtéd'Angoulême. 866. Alduin I er . 14. Comté de périgord. 866. Guillaume. 15. Vicomte de Limoges. 887 Adelbert, 16. Seigneurie de Bour- bon. Adhémar. 17. Duché de Bourgogne 887. Richard le Justicier. 13. Comté de Cbâlons. 889. Manassès de Vergy. 19. Duché de France. 830 Eudes. ■:o. Comté du Vexiu. 878 Aledran. 21. Comté de Verman- dois. vers 8 80. Herbert 1^. 22. Comté de Valois. 880. Pépin. 23. Comté de Ponthieu. 859. Helgaud II. 24. Comté de Boulogne. 860. Régnier. 25. Comié d'Anjou. 870 Foulques le Houx. 26. Comté du Maine. 853. Gottfried. 27. Comté de Bretagne. Alain III. ■CARTE N° 29. LA FRANCE A LA MORT' DE LOUIS XI PRÉCÉDÉE D'UN TABLEAU DE LA FRANCE FÉODALE. Il est à peu près impossible de dresser une carte féodale complète de la France au moyen âge , tant fut grand le morcellement, taDt est compliqué le système de vassalité et de suzeraineté des seigneurs vis-à-vis les uns des autres et vis-à-vis du roi. Nous voulons du moins suppléer à la carte féodale par le