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862 GÉOGRAPHIE. EXPLICATION DES CARTES. Scots, Picts étaient refoulés dans l'Ouest. L'Hibernie conservait son indépendance. Les États Saxons et Angles,- oui' Heptarchie, avaient été fondés entre les dates 455, création du premier royaume saxon, Kent, et 584, création du dernier royaume angle, Mercie. En Gaule , les Bretons étaient indépendants ; Pépin le Bref, roi depuis 752, dominait dans tout l'empire sans partage. Les Arabes ne possédaient plus que Narbonne en Septimanie. L'Italie était partagée entre les Lombards, qui l'avaient envahie en 568, et l'exarchat de Ravenne, qui leur disputait faiblement les côtes de l'Adria- tique, à peu près seuls débris de la domination grecque dans la Péninsule. L'empire grec, qui avait perdu ainsi ses possessions en Italie et en lllyrie, envahie par le deuxième ban des peuples barbares, les Slaves, s'était vu enlever par les conquérants Arabes : l'Asie jusqu'au Taurus, l'Egypte et toute la côte des Etats Barbaresques. Les Visigoths, dont le dernier roi, Roderic, avait été défait au Xérès par les soldats de Tarik, 711, et qui avaient perdu toute l'Espagne, s'étaient réfugiés dans les Asturies, où ils fermèrent un .petit État chrétien, berceau de l'héroïque race espagnole, qui reprendra pied à pied, après une croisade de sept siècles, la Péninsule à l'Islam. § II. L'Empire Musulman en 756 l . — « Cet immense empire venait de changer de maîtres par la chute des khalifes Ommiades de Damas ; mais il n'était pas encore démembré. Il avait pour limites : en Asie, les deux mers, l'Indus supérieur, le Djihoun (Oxus) et le Sogd, qui le séparaient de l'empire chinois des Thangs et du Thibet ou Tbou-fan ; au nord-est, la mer Caspienne, le Caucase et le mont Taurus; en Afrique, la mer Rouge et la Méditer- ranée, la mer Ténébreuse ou océan Atlantique, les montagnes de la Nubie, le Grand désert et la chaîne de l'Atlas; en Europe, les mers qui entourent l'Es- pagne, les montagnes Asturiennes continuées par les Pyrénées et les Cévennes, et les bouches du Rhône. « I. Provinces Asiatiques. Nous en compterons quinze principales : 1° L'Arabie, qui avait pour subdivisions : l'Hedjaz; villes principales : La Mecque, Médine ou Yatreb, Khaïbar , naguère chef- lieu d'une principauté juive; l'Yémen, villes : Saanah ou Saba et Aden; l'Adramout; le pays d'Oman sur la mer de ce nom (ancienne Erythrée) ; le Bahreïn sur le golfe Persique, le Nedjet compre- nant le pays d'Iémamah; le pays des Gassanides au nord, etc. « 2° La Syrie ou pays de Schâm comprenant, outre, la Syrie proprement dite , la Palestine et la Cilicie orientale. Villes : Damas qui venait de perdre son rang de capitale du khalifat, Antioche, Alep (Bérée), Émèse, Tripoli, Sour (Tyr), Hamath (Epiphanie), Baalbeck (Héliopolis), Jérusalem, Jaffa (Ptôlémaïs), Aïznadin, Yerrnouk (Hieromax), Bostra, Asealon, Gaza, etc. « 3° La Grande Arménie ou pays d'Aram, et la Géorgie ; ces deux royaumes étaient gouvernés par des princes de la famille de Pagratides ou Bagra- tions, sous la suprématie des khalifes. L'Arménie eut Tovin pour capitale depuis la ruine de Vaghar- chabad, en 452 jusqu'en 894, et pour villes princi- pales, Ani et Erzeroum. Tiflis, bâtie en 469 sur le Kour ou Cyrus, était la capitale de la Géorgie. Un grand nombre de peuplades indépendantes ou tri- butaires habitaient les autres régions caucasiennes. Ce fut pour imposer un puissant obstacle à leurs incursions que Kbosroës le Grand fortifia la ville d'Albana, qu'on appela Bal-al-Abwad ou la Porte des Portes. C'est aujourd'hui Derbend, capitale du Schirwan et du Daghestan « 4° L'Aderbaïdjan en y comprenant le Dilem, le (l) Extrait de Des Michels. Ghilan et le Mazenderan; villes : Shis, Tébris (Tauris), Caswin, Sari, Damghan (Hécatompyles) etDjordjan ou Syringis. <c 5° Le Kourdistan ou Wolladah (Assyrie et Médie occidentale) ; villes : Holvvan, Waseth, bâtie en 703, etc. « 6° L'Al-Djésireh (Mésopotamie) et le Diarbékir; villes : Mossoul , Meïafarekin, Édesse (Rohaj , Harran (Charres) , Dara, Nesbin (Nisibis) et Diar- békir. « 7° L'Irah-Arabi (Babylonie) ; villes : Coufah, capitale du khalifat avant Damas; Anbar, qui l'était alors, Madaïn, formée de la réunion de Ctésiphonet de Séleucie, naguère résidence des rois Sassanides que Bagdad devait bientôt remplacer (763); Hira, Cadesiah, Kerbelah, Basrah, bâtie par les Arabes, près des bouches de l'Euphrate, et Raccah, résidence ordinaire du khalife Haroun-al-Raschid. « 8° L'Irak-Adjemi ou Beled-al-Djebel (Médie) ; villes : Ispahan (Aspadana) , Hamadan (Ecbatane) , Reï (Arsacie) et Nehavend. « 9° Le Kouhistan (Susiane), conquis par les Arabes en 742; villes : Alrwaz et Schouster (Suse). « 10° Le Farsistan ou Fars (Perse proprement dite) ; villes : Istakhar (Persépolis) , Schiraz et Si- raph, port considérable, sur la mer Verte ou golfe Persique. « 11° Le Kerman ou le Mekran (Carmanie et Gédrosie) ; capitale : Kerman (Carmana) . « 12° Le Sînd ou Sindhy, sur les deux rives de lTndus inférieur, comprenant une partie du Pendjab; capitale : Moultan, et bientôt après Man- sorah. « 13 Le Khorasan et le Caboul (Bactriane, Sog- diane, etc.) ; villes : Balkh (Bactres), Nischabour,. Thous, Caboul, Candahar, Hérat, Mesched et Mérou, etc. « 14° Le Kkarism ou KKow&resm et le Bahistan (Chorasmia) ; capitale : Kharism, « -1 5° Le Mawaralnahr ou Transoxiane ; villes : Samarcande (Maracanda) , Boukhara, etc. « Les Arabes avaient dès lors avec l'intérieur de l'Asie, et surtout avec l'Inde, de nombreuses rela- tions de commerce qui leur avaient acquis sur ces contrées des notions ignorées en Occident. « II. Provinces d'Afrique. — Les Arabes occu- paient en Afrique tout ce que les Romains y avaient possédé, et le progrès de leurs armes ouvrit de bonne heure à leurs caravanes les routes du Soudan ou Pays des Nègres, qui leur fournissait des es- claves, de l'ivoire, de la gomme, des épices et de la poudre d'or, pendant que les Berbers et les Maures du Nord leur offraient en abondance des produc- tions presque inconnues à l'Europe, le sucre, le coton et la soie. « La plupart des villes égyptiennes et romaines étaient encore debout, mais dépeuplées et détruites. Carthage avait reçu son coup de mort en 698 ; d'au- tres étaient tombées comme elle. La politique des Arabes était de remplacer les vieilles métropoles, centres de résistance et de rébellion, par des colo- nies agricoles ou commerciales qui devenaient en peu de temps de florissantes cités. Les tribus ber- bères , plus ou moins nomades , avaient leurs douars ou campements dans les vallées voisines des villes. « Les Arabes n'avaient aucun nom pour désigner Pensemble de la Péninsule africaine. Chacune de ses parties recevait une appellation particulière. Leur géographie nous présente au nord : l'Egypte, le pays de Barcah, l'Afrikiah, le Zab et le Mahgreb ou pays de l'Occident ; au midi, les pays de Noubah (Nubie), d'Abaschah (Abyssinie), de Zanguebar et du Soudan (Nigritie). Nous ne nous occuperons pas de ces quatre dernières contrées. «T° L'Egypte ou Pays deMisr conservait ses inva- riables limites. Villes : Escanderieh (Alexandrie) ; Faramiah, Eostah (Péluse), Misr et Fostat sur les