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GÉOGRAPHIE ANCIENNE. — N° 19. Espagne et Maurétanie. 841


GOBELETS DE VICARELLO. TABLE ANT0MNE. Aquisvoconis. 15 Aquisvoconis. 15 Gerunda. 12 Cinniana. 12 Cinniana. 24 Juncaria. 15 Juncaria. 15 Inpyrenseo. 1S Sumrao Pyreneo 16 Ad centuriones. 5 Ruscinone. 25 Ruscione. 20 Combusta. 6 Combusta. 6 Ad vicensimum. 14 Narbone. 34 Narbone. 20 II. MAURETANIA. Ctéographie physique. — Mers: Oceanus, Fre- tum Gaditanum et Ibericum mare, formant la li- mite du N. et du N. 0. Le désert au S. Montagnes. — V Atlas ou Dyrin , le Durdus (Djebel Amer) le Garapha (Monts de Kabylie) sont les seuls noms latins connus pour les chaînes de cette Promontoires. — Pr. Mercurii (El Mansouriah), Pr. Solus ( Dar-el-Beda) ; — Cotes (Espartel, près Tanger); Connarum (Msema); Metagonium (Bar- el-Dêr). Fleuves. — Dans l'Océan : Asuma (Umm-er- Rebia); Dyas (Oued-Jetkem); Sala (Oued Bu-Re- greg); Subur (Oued Sebu); Lix (Oued Aulkos). — Dans la Méditerranée : Tamuda (Oued Garet); Mulucha (Oued Malouïa) ; Siga (Tafna); Salsus (Oued Temuschem); Sardabal (Sig); Assarath (Oued Hamàm] ); Chilemath (Chéliff), grossi du Mina (Oued Minah) et du Chinalaph (Oued-Bet- tin); le Savus (petit ruisseau à l'O. d'Alger) ; le Serbes (Isser) ; la Nasava (Sahel qui se jette à Bougie); Galus (petit ruisseau à l'E. de Djidjelli) ; Ampsaca (Oued-el-Kebir) qui formait la limite de la Maurétanie et de la Numidie. Ethnographie. — Les peuples de la Maurétanie étaient Africains purs et, probablement le type pri- mitif s'en retrou ve-t -il aujourd'hui chez les Toua- regs. L'élément phénicien n'avait apporté que fort peu de chose dans le sang maurétanien, beaucoup plus altéré aujourd'hui chez les Marocains et Ka- byles de l'Algérie par la conquête religieuse des Arabes. Première époque : Carthaginoise et Numide. — On ne peut séparer, dans les anciens temps, la Maurétanie de la Numidie, car le nom de Numidas, ayant la signification de Nomades , s'appliquait certainement aux deux. Il convient donc de dis- tinguer : l°Les Numide Massylii, qui formaient le royaume héréditaire de Massinissa (au sud de Bone) avec Cirta (Constantine) pour capitalg. 2° Les Massœsyli (toute la province d'Alger et celle d'Oran), États héréditaires de Syphax auxquels s'ajoutaient : 3' Les Numides Maurusii (Maroc). Mais la Nu- midie occidentale ou pays des Massylii était elle- même divisée, puisque nous voyons que Mézétule là partage avec Massinissa et qu'après avoir rétabli Massinissa sur le trône et lui avoir donné une grande partie des États, de Syphax, il est question encore d'un deuxième État de Numidie avec Vermina, au- quel les Romains envoient une ambassade. Les Barca , qui tous étaient gens de sens , alors qu'ils n'avaient pas les talents militaires d'Hanni- bal , avaient compris la nécessité pour Carthage de mettre dans ses intérêts les rois des Numides ; mais Carthage, pour avoir négligé cette alliance, etRome, pour l'avoir cultivée depuis 210, éprouvèrent beau- coup plutôt peut-être, et en partie pour cette cause, des fortunes différentes. Outre leur fameuse cavalerie, les forces de ces Numides étaient considérables : Nous voyons Syphax perdre contre Massinissa 30 000 hommes. Mézétule dispute la Numidie occidentale à Mas- sinissa avec 15 000 fantassins et 10 000 cavaliers. En 204 , Syphax reparaît avec 50 000 fantassins et 10 000 cavaliers. Après la ruine de cette armée, nous voyons sortir de l'Atlas 30 000 hommes qui vont au secours d'Hasdrubal. Ils sont encore défaits. Syphax trouve moyen d'improviser une troisième armée, et Vermina, son fils, une quatrième, assez nombreuse encore, puis- qu'il eut 15 000 hommes de tués et 1500 chevaux de pris. Strabon dit d'ailleurs qu'au temps de la prospé- rité de Massinissa , il pouvait sortir de Cirta 20 000 fantassins et 10 000 cavaliers. Les tribus de tout l'Atlas pourraient-elles pré- senter aujourd'hui , en un aussi court espace de temps, de pareilles ressources militaires? Outre les produits des troupeaux, qui devaient être alors pour les tribus numides ce qu'ils sont aujourd'hui pour les douars de l'Atlas, le produit en céréales était très-considérable, et l'excédant sur les besoins des habitants permettait d'en en- voyer de grandes quantités à Rome. On envoya à titre gratuit : En 201 200 000 boisseaux de blé. — — 200 000 En 198 200 000 Massinissa offre, en 1 91 , 800 000 — — 550 000 Il donne, en 170 1000 000 — — 500 000 d'orge, de blé. de blé. d'orge, de blé. d'orge. Ce qui fait un total de 3 450 000 de mesures de blé et d'orge expédiées ou offertes volontairement et gratuitement aux Romains parles seuls Numides en l'espace de 30 ans. Deuxième époque, romaine '. — La Maurétanie tout entière, jusqu'à l' Ampsaca, àl'E., était possédée, à l'é- poque d'Auguste, par Juba II, qui avait épousé Cléopa- tre, fille d'Antoine et de Cléopatre. Ses successeurs furent Ptolémée, son fils , qui reçut de Tibère des présents et fut mis à mort par Caligula, en 41. Claude forma alors deux provinces en 42 : Mau- retania Tingitana à l'O. , et Mauretania Cœsa- riensisk l'E., séparées par le fleuve Mulucha ou Malouïa. Elles furent administrées l'une et l'autre par des Procuratores, et on créa un grand nombre d'établissements romains. La Tingitane en possédait cinq : Zilis, Balba, Banasa, fondations d'Auguste, antérieures par conséquent à l'état de province; Tingis et Lixus, sous Claude. Rusadir et Volubilis y furent ajoutés plus tard. La Céesariensis renfermait huit colonies d'Au- guste : Carcinna, Gunugi, Igilgili, Rusconiœ, Rusa- zus, Salde, Succabar, Tubusuptus : deux de Claude: Cœsarea, jadis loi, ancienne résidence de Juba, qui donna ce nom à sa ville en l'honneur d'Au- guste, et Oppidum-Novum ; une de Nerva : Sitîfis; et, postérieurement : Arsennaria, Bida,Siga, Aquas- Calidas, Quiza, Rusuccurrium , Auzia, Gilva, Ico- sium, Tipasa. A ces vingt et une colonies connues venaient s'ajouter plusieurs municipes et villes de droit latin. Pour l'époque de Dioclétien et de Théodose, voyez les tableaux n os 22 et 23. 1. Extrait, en partie, de Becker et Marquart.