le Tamara (Tambre) ; le Limia (Lima) ; le Cebadus
(Cavada) ; l'Avo (Ave) ; le Vacca (Vouda) ; le Munda
(Mondego) . — Dans la Méditerranée : le Tuder (Se-
gura) ; le Sucro (Xucar); le Turris (Guadalaviar);
le Pallantia (Murviedro) ; YUduba (Myares) ; le Ru-
bricatus (Llobregat Mayor); VAlba (Ter) et le Sum-
broca (Fluvia).
Bibliographie. — L'origine des anciens peuples
de l'Espagne est encore aujourd'hui l'objet de dis-
cussions qui partagent le monde savant. Il est ce-
pendant à peu près établi que les premiers occu-
pants, qui ont imprimé à la race espagnole son
caractère distinct, sont les Ibères d'où le nom Ibe-
ria donné longtemps à la Péninsule. Les traces
nombreuses de cette race se reconnaissent dans
les appellations géographiques. 11 peut paraître
certain, en effet, que la langue basque dont les
principes déformation, tout agglutinatifs, ne sau-
raient présenter aucune analogie avec les autres
langues européennes, explique le radical Iri, Ili
ou Ili, si fréquent en Espagne, par les mots : peu-
ple, ville, établissement. Or les noms géographi-
ques dans la composition desquels entrent ces ra-
dicaux se présentent surtout dans la Bétique, dans
l'Espagne centrale et dans les contrées baignées par
la mer intérieure. On les trouve encore dans la
Gaule méridionale, à la fois dans l'Aquitaine, voi-
sine des pays basques, et le long de la Méditer-
ranée, jusque dans les Apennins où les Ligures,
se sont établis (voy. le taJbl. n° s 11 et 12). Jamais
on ne rencontre ces noms dans d'autres contrées
de l'Europe , on ne les trouve pas même dans le
N. 0. de l'Espagne, en Galice, dans les Asturies,
ni en Lusitanie. On y trouve, au contraire, un
grand nombre de noms celtiques ou Gaulois, re-
connaissables à la terminaison magus, briga, odu-
rus, ocelis, etc., et aux noms de peuples Celtici (au
S. de la Lusitanie) et Gallœci, au N. de ce pays.
Le nom significatif du Celtiberi, indique assez que
c'est dans le bassin supérieur du Tage, et dans les
montagnes qui séparent ce bassin de celui de
l'Ebre, que s'est accomplie la transaction et le
mélange des deux races qui se sont longtemps
disputé et ensuite partagé l'Espagne, les Ibères,
venus du Sud, sans doute d'Afrique (où l'on trouve
des langues agglutinatives , comme le basque) et
les Celtes venus du Nord. Il convient donc, à dé-
faut d'informations historiques, de montrer, sur la
carte, à l'aide des noms géographiques, le partage
qui se fit de la Péninsule entre les deux peuples.
C'est ce que nous avons fait, nous séparant en
cela des systèmes suivis en Allemagne par les
savants dont nous avons cité les noms au début
de ce chapitre et auxquels d'ailleurs nous avons
fait tant d'emprunts pour la géographie historique.
Guidé par les radicaux ibériens d'une part , et ,
d'autre part, par les désinenses celtiques, nous
avons opéré ce partage et fixé sur notre carte
l'ethnographie de l'Espagne à l'aide de teintes
plates. D'un côté nous rencontrons les noms des
deux llipula, des deux Ilipa, chez les Turdetani,
en Bétique, puis Illiberis, Illiturgis, .chez les Tur-
duli (Bétique) , Libora au S. 0. àeToletum (Tolède)
chez les Carpetani, les Ilercaones. Aux bouches de
l'Ebre, les Ilergetes, sur la rive gauche de ce fleuve;
une autre Illiberis (en Boussillon). Enfin les Vasco
nés et les Vaccœi dont l'analogie d'appellation avec
les Basques (Vascones, Gascons), qui ont conservé
l'instrument précieux qui sert de clef de voûte au
système, est frappante. — D'autre part, les noms
celtiques, plus faciles à reconnaître dans les Gal-
lœci, Lacobriga, Adobrica, le Prom. Celticum,
Lambriara, Bracara, Amalobriga, Langobriga ,
Albocela, Brigetium, Talabriga, Conembriga, Oce-
lodurum (tous noms du bassin du Duero) ; ceux de
Talabriga, Mundobriga , Ilorci, Celtici, et les noms
hybrides Flaviobriga, Augustobriga joints à csiui
des Celtiberi, nous permettent de déterminer à
peu près l'étendue de la prédominance celtique
dans la Péninsule.
Sans parler de l'élément romain ou gréco-latin ,
qui a étendu sur toute l'Espagne une couche uni-
forme, mais sans profondeur, il faut faire entrer
dans ce tableau ethnographique les Phéniciens-
Carthaginois qui ont jeté de bien plus profondes
racines par leur commerce et leur industrie civi-
lisatrice et qui ont dominé principalement : 1° sur
les côtes, témoins, les noms Tartessus (Tarthish) ,
Gadts, Calpe, Carteia, Malaca, les Bastuli, Urci,
Murgi, Barca, Carthago Nova, Ruscino; 2° sur le
cours des fleuves méridionaux dans les territones
fertiles : Obulco, Obucula, Carmo; 3° dans les
pays de mines, à l'intérieur : Castulo et Castulen-
sis Saltus.
Géographie historique. 1 D ÉPOQUE carthagi-
noise (voy. le tableau n° 14 pour la Géographie
économique). — Ce que l'Espagne a dû aux Car=-
thaginois, c'est une prospérité matérielle qu'elle
n'a jamais retrouvée depuis et qui a disparu sous
l'administration militaire des préteurs romains pour
ne renaître que faiblement sous les empereurs. Le
résumé que nous avons donné dans le tableau 14
se rapporte donc exclusivement à l'époque cartha-
ginoise.
Nous avons tracé, sur la carte l'itinéraire d'Han-
nibal d'après Polybe et Tite-Live.
2° Epoque romaine. — Nous donnons ici, à titre
d'extrait, les résumés de Becker et Marquardt sur
les provinces romaines d'Espagne , comme nous
l'avons fait pour la Sicile et la Sardaigne. C'est
le travail élémentaire le mieux fait sur la ma-
tière.
LES PROVINCES D 'ESPAGNE.
Province citérieure (Tarraconensis).
Provinceultérieure j gg^.,
La guene contre les peuples d'Espagne dura 200 ans,
depuis 218 jusqu'à la soumission des Cantabres et des As-
turiens par Auguste 25 av. J. C.
Les Carthaginois étant solidement établis en Espagne
sous Hamilcar, depuis 237, les Romains conclurent avec
eux un traité (228J qui donnait VIberus comme frontière
du nord aux Carthaginois et portait que Sagonte, ville al-
liée des Romains, deme nerait neutre. Rome d'ailleurs ne
possédait rien en Espagne. En 219 la prise de Sagonte par
Hannibal rompit ïe traité et les Romains, commandés par
Cn. Scipion, occupèrent, en 218, l'Espagne citérieure. Dès
que P. Cornélius Scipion, qui r*çut, en 211, la conduite de
la guerre, se fut emparé de Cartbagène, en 210, les Car-
thaginois furent forcés d'évacuer l'Espagne (206).
A partir de cette époque, on s'appliqua à soumettre les
peuplades indigènes. Mais on manque de renseignements
spéciaux sur 1 extension progressive du territoire romain
pendant les différentes périodes de celte guerre.
Depuis 205, l'Espagne forme une Province ou plutôt Deux
provinces : Citerior et Ulterior.
Dans le principe on y envoya des Proconsuls élus extra
ordinem : puis deux préleurs ayant ordinairement la puis-
sance proconsulaire et les douze fasces.
Pendant la guerre de Macédoine, les deux provinces
furent réunies sous un seul commandement.
En 167, on rétablit l'ancienne séparation.
Cet état de choses dura jusqu'à Auguste.
La limite des deux provinces fut d'abord l'Iberus (a);
plus tard, elle fut tixee vers Carthagène, au sud; enfin
entre Urci et Murgis.
La subdivision de l'Hispania ulterior semble avoir été.
préparée dès l'époque de César, (b), et elle paraît avoir
(a) Les expressions citerior, ulterior semblent toujours
en géographie ancienne, supposer quelque limite nati'
relie ; chaîne rie montagnes, ou fleuve.
(6) César, Bell, civ., I, 38 : Afranius et Petnius et
Varro,legati Pompeii, quorum unus III legionebus Hispa-
niam citeriorem, alter a Sallu Castulonensi, ad Anam II
leiiionibus, tertitis ab Ana, Vettonum agrum Lusita-
niamque pari numéro legionum obtinebat, officia inter se
partiuntur.
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GÉOGRAPHIE ANCIENNE. — N° 19. Espagne et Maurétanie. 839