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GÉOGRAPHIE ANCIENNE. — Nos 16, 17 et 18. La Gaule ancienne. 835


d'Actium. Elle fut donnée au Sénat, en 22, et administrée par un proconsul proprætore annuel, assisté d'un quæstor et d'un legatus.

2° L’Aquitania, entre les Cévennes, les Pyrénées, la Loire et l'Océan, gouvernée par un Legatus Augusti proprætore, assisté d'un procurator, comme province impériale prétorienne (voy. l'explication de ces magistratures, tabl. 21).

3° La Lugdunensis, entre la Loire, le Rhin, les Alpes, la Rhône supérieur et la partie septentrionale du bassin de la Seine, avec un Legatus Augusti proprætore, assisté d'un procurator.

4° La Belgica, entre la Lugdunensis, la mer et le Rhin, avec un Legatus Augusti proprætore, assisté d'un procurator.

5° et 6° Ces provinces virent s'accroître leur nombre de deux, avant la mort d'Auguste : la Germania superior ou Ire, avec Moguntiacum (Mayence)


pour ch.-l., et la Germania inferior ou II, avec Colonia Agrippina (Cologne) pour ch.-l., formant ensemble une longue bande de terre étroite et ayant le caractère d'une frontière militaire, dont le but était de tenir en respect les barbares d'outre-Rhin. Aussi le gouvernement en fut-il confié à des Legati Augusti proprætore consulares pouvant commander plusieurs légions, le nombre de ces légions cantonnées sur les bords du Rhin était considérable et ces 2 gouvernements étaient souvent confiés à des princes de la famille impériale.

7. Enfin Auguste avait encore créé une petite province équestre l'an 14 av. J. C : les Alpes maritimæ, administrés par un Procurator Augusti.

A la mort d'Auguste, en 14 apr. J. C, il y avait donc en Gaule 7 provinces : 1 du sénat, 6 de l'Empereur.


Prov. Sénatoriale. Narbonensis, prétorienne, c'est-à-dire gouvernée par un ancien préteur.
Prov. Impériales. 2 Consulaires

3 Prétoriennes

1 Equestre, procuratorienne.

Germania

Germania II°

Aquitania,

Lugdunensis,

Belgica,

Alpes maritimæ.

Ces trois provinces étaient désignées ensemble. par excellence, sous les mots de Tres provinciæ Galliarum.

Quant aux peuples des Alpes, qui formèrent, plus tard, deux nouvelles provinces équestres sous les noms d'Alpes Pœninæ et Alpes Cottix, ils n'étaient pas incorporés et firent un pacte avec Auguste, à la charge pour quelques-uns d'entre eux, sujets du Roi Cottius, de pratiquer une route dans les Alpes entre Suze et Briançon (Mont-Genèvre). Deux monuments font connaître les noms de ces deux groupes de peuples. Le Ier existait à l'endroit appelé Tropæa Augusti près de Nice et Pline nous l'a conservé. L'autre se lit encore sur la frise de l'arc de Cottius, à Suze.

Voici la première de ces inscriptions (Voy., pour la position de ces peuples, la carte des Alpes n° 18 et celle de l'Italie supérieure, n° 11) :

imperatori • caesari. divi • f • avg • pontifici maximo • imp • xitii • tribvniciae • potestatis xvii. s • p • q • r • qvod • eivs • dvctv • avspiciisque gentes • alpinae • omnes • qvae • a mari • supero • adinfervm • pertinebant. svb • imperium • pop • rom • svnt • redactae • gentes • alpinae • devictae • trivmpilini camvni • venostes • vennonetes • isarcibrevni • genavnes • focvnates • vindelicorvm • geàtes • qvatvor • consvanetes • rucinates • ligates • catenates • ameisvntes rvgvsci • svanetes • calvcones • brixentes • lepontii • viberi • nantvates • sedvni • veragri • salassi • acitavones • medvlli • vceni • catvriges • brigiani • sogivntii • brodiontii • nemaloni • edenates • esvbiani • veamini • gallitae • trivllati • ectini • vergvnni • egvitvri • nementvri • oratelli • nervsi • velavni • svetri.

(Plin. Hist. nat., liv. III, c. xx (xxiv).

Inscription de l'arc de Suse.

imp • caesari • avgvsto • divi • f • pontifici • maxvmo • tribunic potestate • xv • imp. xiii

L'identification de ces noms de peuples avec les positions modernes correspondantes est un travail difficile qui a été entrepris par beaucoup de savants, et notamment par M. Walckenaër dans sa Géogr. des deux Gaules ; mais les résultats obtenus ne pré-


sentent pas assez de certitude pour figurer ici. C'est ce qui fait que la position approximative des peuples des Alpes n'a été indiquée sur la carte n° 18 que pour une partie d'entre eux.

Organisation des 7 provinces, de la mort d’Auguste à la fin du Ier siècle. — Cités.

I. Province impériale consulaire de Germania Superior. Elle paraît avoir été séparée de la Germania inferior par la Nahe ; le Rhin lui servait encore de limite à la mort d'Auguste. C'est sous Donatien que le Rhin fut franchi, et, probablement sous Hadrien, que la muraille tracée sur notre carte fut conduite entre Mayence et Ratisbonne.

II. Province impériale consulaire de Germania inferior. Sa capitale, Colonia Agrippina, Cologne, s'appelait d'abord Oppidum Ubiorum. — Les deux provinces ont été réunies souvent sous le même commandement. Quant au service des finances, impôts directs, il était administré par un procurator Augusti qui étendait son action sur ces deux provinces et même sur la Belgique, à la fois.

III, IV, V. — Les tres provinciæ : Belgica, Lugdunensis, Aquitania. Elles furent divisées par Auguste, en 27 av. J. C, en 60 cités d'après les circonscriptions territoriales des anciens peuples gaulois. Ces cités, qui n'avaient point de centre pour la plupart (quelques exceptions sont très-connues Avaricum, Bibracte, Agedincum) s'en formèrent un : delà, le nom de l'ancien peuple transporté à la ville et servant encore aujourd'hui à la désigner : Turones, Tours ; Redones, Rennes ; Suessiones, Soissons. etc. Il n'y eut ni colonies ni municipes dans les 3 provinces, mais simplement des Civitates. et les habitants étaient désignés par l'appellation, ayant ici un sens particulier, de Cives, ce qui ne veut point dire qu'ils obtinrent d'abord le jus civitatis, droit de cité ; puisque c'est seulement au temps de Claude que les primores des Ædui, c'est-à-dire ceux qui avaient exercé des charges locales dans leurs cités, obtinrent le jus optimo jure (Tables claudiennes de Lyon), mais le droit accordé en bloc aux citoyens de chacune des cités des Tres provinciæ, était assez varié. Les unes étaient dites liberæ. les autres fœderatæ ; ce qui signifiait, pour ces dernières, qu'elles avaient le droit de disposer librement de leur revenu sans autorisation spéciale du magistrat de la province ; mais presque toutes