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830 GÉOGRAPHIE. — EXPLICATION DES CARTES.


Commerce. — Les sources de la richesse de ce pays étaient les produits du sol transformés par l'industrie et exportés par ses ports. Lès richesses des villes intérieures étaient immenses (Expédition de Manlius). Ce pays est désert aujourd'hui. Villes de Tabœ, de Cibyra, de Termessus, de Sagalessus; Antioche de Pisidie, Synnada, Apamea, Laodicea et ses immenses pâturages. La fertilité de la plaine de Sardes était proverbiale. Les céréales donnaient un excédant; Samos et les îles étaient encore pro- spères ; de tout temps on a vanté les laines d'Ancyre (exportation à Smyrne), les fers de Cibyra étaient renommés comme les pourpres deMilet. Le luxe des tapis, des meubles, des étoffes, fut introduit à Rome après la guerre d'Asie. Les esclaves d'Asie étaient un grand article de commerce (Tite-Live, XXXIX, ch. v, 6, 43). Voy. le Triomphe de Manlius (Tite- Live, XXXIX, ch. vu). 15° lycie. — Ce pays était indépendant; il échappa aux Rhodiens, dès que Rhodes faiblit dans son alliance avec les Romains. Elle avait des ports importants, rivaux de Rhodes : Patara, Arsinoe, Telmissus, Phaselis, avec ses trois ports. 1©° Syi'ie. — On est frappé de la mobilité des li- mites politiques de ces Etats grecs d'Asie. L'esprit de révolte était une tradition qui remontait aux Sa- trapes, et qui se poursuivit à la faveur de la rivalité des princes grecs. La piraterie de Cilicie était naturellement encou- ragée par l'Egypte, l'éternelle ennemie des puis- sances asiatiques, auxquelles elle voulait enlever les côtes de Syrie. La défaite de Magnésie (189) avait fait perdre aux Séleucides tout leur prestige en Asie. Mais la prépondérance égyptienne sur les côtes de la Syrie et de l'Asie Mineure avait été rui- née* par l'expédition d'Antiochus IV en Egypte (] 68), équivalant à une conquête. La Palestine était dépendante de la Syrie, mal- gré la résistance des Macchabées (Judas était mort en 160). Ce sont d'ailleurs des soulèvements reli- gieux qui n'amenèrent jamais l'autonomie ni la li- berté politique. Les deux Armënies étaient indépendantes, avec des rois particuliers, à la mort d'Antiochus le Grand (187). Ils furent reconnus par Séleucus IV. La grande Arménie retomba sous les lois d'Antiochus Epiphane, et ne ressaisit son indépendance politi- que que vers 128, avec Tigrane I, père du fameux Tigrane. Les Satrapes envoyés en Arménie se consi- déraient, avant Tigrane, comme à peu près sou- verains. La médie atropatène était indépendante. Nous sa- vons que Démétrius Nicator, prisonnier des Parthes, après 150, laissa prendre à ces peuples d'immenses avantages et dominer dans la vallée de l'Euphrate. Antiochus III avait marqué la dernière époque de la domination des Séleucides dans ces contrées (Po- lybe, v, 54). Le royaume de Syrie comprenait donc, en 133, la Cilicie, la Syrie propre, la Phénicie, la Cœlésyrie, la Comagène, l'Arménie et l'Arabie. Ports. — Canton d'Hamascia (Pamphylie orien- tale), commerce de bois (Strabon, 571); Charadrus, Soli, plus tard; Pompeiopolis, Celendris, Tarsus, Issus, Antioche , Daphne, Seleucie, le premier port du royaume, flotte royale, Laodicée. En Phénicie: Caranus, Aradus (Ruad), Tripolis, Byblos, Benj- tus, Tyrus et Sidon, se relevant par l'industrie. An- tiochus III n'ose l'attaquer (Polybe, v, 70); Ptole- maïs, Ascalon, Gaza, Raphia, Joppe. La Phénicie n'est plus comptée^pour sa marine. Villes de l'intérieur : Jérusalem' Damas , Émèse, Baalbeck, Palmyre. En Arabie existait la route de Mariaba, par Pe- tra, à Tyr, et la route de Petra à Gerrha, sur le golfe Persique. 1*3° ï»artl»es.— Villes : Seleucie et Ctésiphon, Charax (Arsacides). Leur puissance se renouvelle sans cesse (257).

  • 8° lia siactrlane fut détachée de l'empire de

Séleucides sous Antiochus Théos.

  • O ffigypte. — Ptolémée Physcon succéda à Pto

lémée VI, Philométor en 146. "L'administration ' Ptolémées fut une renaissance industrielle et coi merciale Le commerce de la mer Rouge par Myos-Hormos et le Port de Bérénice fut créé avec l'Inde, et la route des caravanes jusqu'au Nil. Coptos, Alexandrie, Péluse, étaient les places le plus commerçantes (voy. la carte d'Egypte et le ta bleau qui l'accompagne, n° 6). Les ressources militaires de ce pays étaient, deuxième siècle, assez importantes. Ptolémée op- posa 71700 hommes à Antiochus III, dont 25 0C hommes de phalange (Polyhe, v, 65); à. Raphia l'armée égyptienne comptait 70000 hommes, 5000 ca valiers et 73 éléphants {Id., v, 79). La fertilité, surtout en céréales, de ce pays éta unique. Chypre était exploitée par l'Egypte, av( les villes de Salamis, de Citium, etc. La Cyrénai que dépendait également de l'Egypte : Cijrène. «®° Carthage fut détruite cette année même (146), et l'Afrique réduite en province romaine Elle avait des colonies agricoles, dans l'Emporta , dont les céréales avaient alimenté les armées ro maines au temps de Massinissa. 81° Les Numides, Massylii (Cirta), et Massxsyl (Alger) , les Maurusii (Maroc) n'étaient pas soumis. Les ressources militaires et agricoles de toute cette contrée étaient incroyables (voy. la carte et le tableau n° 20) .


CARTE N° 15.

ROME ANCIENNE.

§ I. La. rome primitive. — Il est certain aujourd'hui que la plus ancienne ville ne comprenait que le Palatin, non pas même toute la colline désignée communément sous ce nom, mais la portion septentrionale seulement.

Deux découvertes récentes l'ont démontré : 1° M. Pietro Rosa, dans les fouilles qu'il dirige aux


jardins Farnèse, pour l'Empereur Napoléon III, a reconnu que le Palatin moderne était divisé en deux parties par un intermontium très-profond ; que la partie méridionale devait être le Velia, la partie septentrionale justifiant alors le nom de Roma quadrata dont parle Tacite en décrivant la ville primitive; 2° on a découvert un mur de construction