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802 GÉOGRAPHIE. — EXPLICATION DES CARTES.


est indiqué tel qu’il devait être vers l’époque de la conquête de ce pays par Cyrus après la bataille de Thymbrée (548).

Cyrus ayant mis le sceau à sa puissance par la prise de Babylone, en 538, établit dans presque toute l’Asie occidentale la Monarchie persane qu’il transmit à ses successeurs.

Cambyse y ajouta l’Egypte en 525. L’étendue de ce royaume, tel qu’il était lorsqu’il fut enlevé à Amasis et à son successeur, est marquée sur la carte.

Enfin Darius Ier recula les limites de ce vaste empire du côté de l’Orient en y ajoutant la vallée de l’Indus ; il soumit la Thrace, à l’autre extrémité de ses États, pendant une expédition faite par ce monarque contre les Scythes (Hérodote, IV), expédition dont nous avons tracé l’itinéraire ; enfin il divisa la monarchie persane en vingt Satrapies qui nous ont été conservées par Hérodote et que nous reproduisons sur la carte. En voici le tableau :

Les 20 Satrapies de Darius (Hérodote, l. iii, ch. 90-97).


Nos pays qui les composaient. Tribut annuel.
I. Ioniens, Magnètes d’Asie, Èoliens, Cariens, Lyciens, Milyens, Pamphyliens. 400tal.
II. Mysiens, Lydiens, Lasoniens, Cabaliens, Hygennéens. 500 tal.
III. Hellespontins d’Asie, Phrygiens, Thraces d’Asie, Paphlagoniens, Maryandiniens, Syriens (de Cappadoce). 360 tal.
IV. Ciliciens 500 tal.et 300 chevaux
V. Syrie, comprenant la Cœlésyrie et la Palestine, Phénicie et Chypre. 350 tal.
VI. Égypte, Libye, Cyrène et Barca. 700 tal. (de plus, le produit de la pêche du lac Méris et 12000 mesures de blé.)
VII. Sattagides, Gondariens, Dadices, Aparyles 170 tal.
VIII. La Susiane et les pays des Cissiens. 300 tal.
IX. Babylone et toute l’Assyrie. 1000 tal. et 300 jeunes eunuques.
X. Ecbatane, la Médie, les Paricaniens, les Orthocorybantes. 350 tal.
XI. Les Caspiens, les Pausiques ? les Panthimathiens ? les Darites. 200 tal.
XII. Les Bactriens jusqu’à Eglées. 300tal.
XIII. Les Arméniens, les Pactyces et les peuplades voisines jusqu’au Pont-Euxin. 400 tal.
XIV. Les Sagarites, les Sarangiens, les Thamanéens, les Utiens, les Myciens et les insulaires de la mer Erythrée, lieu d’exil. 600 tal.
XV. Les Saces et les Caspiens ? ou plutôt Casiens. 250 tal.
XVI. Les Parthes, les Chorasmiens, les Sogdiens, les Ariens. 300 tal.
XVII. Les Paricaniens, les Ethiopiens d’Asie. 400 tal.
XVIII. Les Matiéniens, les Saspires, les Alarodiens. 200 tal.
XIX. Les Moschiens. les Tibaréniens, les Macrons, les Mosynèques, les Mardiens. 300 tal.
Total pour ces 19 Satrapies 7580 tal.
XX. L’Inde, comprenant de nombreuses peuplades, payait 360 talents de poudre d’or = 360 X 13 argent = 4680 tal.
Total 12260 tal.

Et avec les impôts en nature 14 560 talents Euboïques. 1 tal. Eub. = 5650 fr. du poids de notre monnaie, ce qui équivaut à 82 264 000 fr. annuels du poids de notre monnaie.

La Perse était exempte de l’impôt et n’était pas comprise dans les satrapies.

Les Ethiopiens, les Colchidiens et les peuples du Caucase envoyaient des présents. Ces derniers envoyaient tous les 5 ans 100 jeunes gens et 100 vierges.

Les Arabes fournissaient 100 talents d’encens annuellement.

Nos connaissances actuelles sur les anciens empires d’Assyrie diffèrent tellement de celles qui se rencontrent dans les histoires élémentaires, qu’il est indispensable de présenter ici


le tableau des résultats historiques certains obtenus dans ces derniers temps, pour avoir la pleine intelligence de la carte n° 7 et du tableau géographique qui précède.

Résumé synoptique de l’histoire d’Assyrie, de Ninive, de Babylone et de la Perse, d’après les dernières découvertes, pour l’intelligence de la carte n° 7.

L’écriture cunéiforme, inventée probablement par les peuples d’origine Touranienne ou Scythique, était un instrument commun à plusieurs langues. De ces langues, les unes sont encore à peu près inconnues, ce sont les plus anciennes, elles sont dites anaryennes, par opposition avec les langues, plus modernes et plus connues, des Bactriens et des Persans, qui sont dites aryennes.

On est certain du sens que présentent les inscriptions cunéiformes qui se rapportent à la langue des anciens Perses, idiome voisin du Zend et dérivé du Sanscrit. Cette


écriture est alphabétique et compte quarante signes. Grottefend, Lassen et Burnouf ont fait faire de grands progrès à cette branche de la science.

Rien de bien certain pour le déchiffrement des inscriptions cunéiformes qui se rapportent aux langues anaryennes de l’Assyrie. Les monuments bilingues et trilingues ont cependant fourni quelques lumières aux interprètes de ces langues, et l’on a pu déchiffrer d’abord les noms propres. On s’est convaincu que cette écriture était syllabique et idéographique, et comprenait un nombre très-