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ELEMENTS DE L’ART HÉRALDIQUE. 773


Oiseaux. L'aigle est l'oiseau le plus souvent représenté en blason ; on lui donne le genre féminin ; ses ailes sont ouvertes lorsqu'elles sont abaissées vers la pointe de l'écu, elle a le vol abaissé ; souvent elle a deux têtes : on la nomme alors éployée ; elle est contournée lorsqu'elle regarde à senestre ; essorante, lorsqu'elle paraît prendre sa volée ; répétée plusieurs fois dans le même blason elle devient aiglette ; privée de ses pattes et de son bec, c'est un alérion ; les deux ailes, sans le corps, forment un vol d'aigle ; une seule aile, un demi-vol. Le cygne se représente au naturel ; le coq également ; il est dit chantant lorsqu'il a le bec ouvert ; Hardi, lorsqu'il a la patte dextre levée ; éployé, lorsqu'il a deux têtes. Le pélican est représenté de profil sur son aire, les ailes étendues, se becquetant le flanc pour nourrir ses petits, au nombre de trois ordinairement. Si les gouttes de sang qui sortent de sa poitrine sont d'un autre émail que celui de l'oiseau, on les nomme piété. La grue se montre de profil, la patte dextre levée, tenant un caillou dit vigilance, qui ne se blasonne que lorsqu'il est d'un émail différent de celui de l'oiseau. Les canettes, petites canes représentées de profil, se distinguent des merlettes en ce que celles-ci n'ont ni pattes ni bec. Le paon a la tête ornée de trois plumes dites aigrette ; il est rouant s'il étale sa queue ; miraillé, lorsque les marques rondes de sa queue sont d'un autre émail que son corps.

Insectes. On figure les abeilles les ailes éployées, vues par derrière et montant. Les doublets sont des moucherons vus de profil. Le papillon a, comme l'abeille, le vol étendu et est vu de derrière ; il est miraillé si les points figurés sur les ailes sont d'un autre émail que les ailes.

Plantes. Les arbres sont assez fréquents en armoiries ; leur émail particulier est le sinople ; ils paraissent ordinairement en pal. Ils sont arrachés, lorsque les racines sont apparentes ; écotés, quand les branches sont coupées ; effeuillés, lorsqu'ils sont sans feuilles ; futés, quand le tronc est d'un autre émail que le reste de l'arbre ; fruités, quand ils portent les fruits d'un autre émail. Le créquier, sorte de prunier sauvage, a la forme d'un chandelier à 7 branches ; il est arraché. La fleur de lis est très-fréquemment employée en armoiries ; elle affecte une forme particulière et de convention : elle est dite au pied nourri, lorsque l'on supprime la partie inférieure ; épanouie, lorsqu'elle est ouverte et ornée. Les rois de France choisirent les fleurs de lis pour armes, d'abord sans nombre, ensuite réduites à 3 sous Charles VI. La rose de blason est épanouie, a 5 feuilles à chacun de ses rangs, un bouton entre chaque feuille du rang extérieur ; elle est de gueule ou d'argent et sans tige ; le trèfle a 3 feuilles et une tige ; si la tige manque, il est dit tierce-feuille ; son émail est le sinople ; le quatre-feuille, fleur idéale posée de face, a 4 feuilles sans tige ; le quintefeuille ou pervenche, fleur à 2 pétales arrondies. La grenade se représente ouverte et laissant voir ses grains. Les glands sont figurés dans leur godet avec une petite tige ; ils sont dits renversés quand le godet est en bas ; les coquet 'elles sont des noisettes dans leur enveloppe et réunies au nombre de trois. La fleur d'ancolie se représente la tige en l'air et ayant la forme d'une clochette.

Figures artificielles. Onnomme ainsi les figures qui sont le produit de l'industrie de l'homme ; elles sont naturellement très-nombreuses. Nous ne donnerons ici que celles qui se rencontrent le plus fréquemment en armoiries :

Croix. Bien que cette figure ait déjà sa place parmi les pièces honorables, les variétés en sont si nombreuses que nous avons dû les renvoyer à ce chapitre. Elles peuvent être chargées, cantonnées, accompagnées. Les principales sont : la croix simple ou pleine qui touche les extrémités de l'écu ; la croia ; pattée, qui s'élargit aux extrémités ; la croix au pied

fiché, dont le pied est aminci en forme de pieu ; la croix ancrée, dont les branches se terminent en un double crochet comme une ancre de navire ; la croix alaisée, dont les extrémités n'atteignent pas les bords de l'écu ; la croix potencée, dont les extrémités ont la forme de potence ; la croix engrêlée ou garnie de dents de scie ; la croix fleurdelisée, dont les extrémités sont garnies de fleurs de lis ; la croix recroisettée, aux branches terminées par des croisettes ; la croix tréflée ou de Saint-Lazare, terminée par 3 feuilles de trèfle ; la croix fuselée, composée de fusées ; la croix pommelée, terminée par desboules ; la croix cléchée et vidée ou de Toulouse, percée à jour et élargie aux extrémités en forme de clef ; la croix patriarcale, de Lorraine, ou des Templiers, croix grecque à double traverse, l'inférieure plus large que la supérieure ; le tau ou croix de Saint- Antonie, sans tige supérieure ; la croix échiquetée, divisée comme les cases de l'échiquier ; la croix vairée, formée de vair ; la croix frettée, la croix recercelée, analogue à la croix ancrée ; mais à crochets enroulés ; la croix de Malte ; la croix de Saint-André.

Tour. Est dite maçonnée lorsque le joint des pierres est figuré ; il est le plus souvent de sable. On doit indiquer l'émail des ouvertures lorsqu'il diffère de celui de la tour.

Château. Est représenté sous forme de forteresse flanqué de tours rondes, crénelées, ordinairement couvertes et surmontées d'une girouette ; il est ajouré lorsqu'il a des ouvertures.

Pont. On doit mentionner le nombre d'arches.

Porte de ville. Ordinairement flanquée de tours, crénelée et fermée d'une herse.

Herse, barrière qui sert à fermer la porte d'une ville fortifiée ou d'un château,

Gonfanon, sorte de bannière à 3 fanons ou pendants arrondis en demi-cercle.

Navire. Se représente sous ses différentes formes ; il faut indiquer en blasonnant s'il est à voiles déployées, ou s'il n'en a pas.

Les couronnes figurent comme meuble de l'écu, mais souvent sous la forme antique.

Rais d'escarboucle, sorte de roue sans jantes, dont le moyeu est figuré par une pierre précieuse, et les rayons au nombre de 8, fleurdelisés aux extrémités.

Roc d'échiquier.

Huchet, petit cor de chasse.

Molette d'éperon, étoile à 6 rais et percée au centre ; l'éperon entier se rencontre aussi quelquefois.

Chausses-trappes, pièces de fer à 2 pointes, dont l'une toujours en l'air.

Les clefs se mettent en pal, en fasce, en sautoir ; deux clefs sont adossées.

Les anneaux, annelets ou bagues peuvent être en métal ou en couleur. Cornière, anse de pot, poignée pour porter les coffres, tables, etc. Chaînes, souvenir de celles dont le chevalier avait été chargé pendant sa captivité. Dans les blasons de ville, elles figurent celles que l'on tendait la nuit dans les rues. Clous de la passion, à tête triangulaire et aplatie. Badelaires, sortes de cimeterres ou sabres recourbés. Phéons, fers de flèches dentelés. Béliers, machine de guerre pour battre en brèche les murailles. Bouterolles, bouts de fourreaux d'épée. Chandeliers, figurent le plus souvent les chandeliers des autels. Anilles, fers des meules de moulins. Hamade ou hameide, pièces de bois au nombre de 3, posées en fasce et ne touchant pas les bords de l'écu. Doloires, hache sans manche ; ancien instrument de chasse. Fermaux, boucles de ceintures. Maillets, marteaux de bois. Hie, outil servant à enfoncer les pieux. Otelles, sorte de fer de lance, en forme d'amande. Palenôtre, chapelet. Pot dit pignate, vase à une anse. Tortil, pièce d'étoffe roulée et qui entoure la tête des Maures ; il faut en indiquer l'émail. Triangle est à côtés égaux et le plus