Page:Bouillet - Atlas universel, 1865.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TEMPS MODERNES. 297


Ap. J.-C.


Palmerston présente à la Chambre des communes un bill relatif à la répression des conspirations ayant l'assassinat pour but (8 février). — Lord Palmerston déclare dans la Chambre des communes, que le droit d'asile ne sera blessé en rien par le bill contre les conspirations. Un membre de la Chambre, Gibson, présente alors un amendement, où était exprimé le regret que le gouvernement n'ait pas répondu à la dépêche du cabinet français du 20, et n'ait point communiqué cette réponse au parlement avant d'avoir soumis le bill actuel aux délibérations de la Chambre. L'amendement ayant été adopté par 234 voix contre 215, le ministère donne sa démission le lendemain et lord Derby est chargé de former un nouveau cabinet (20 février). — Cet incident donne lieu entre les deux cours à des pourparlers qui se terminent le 11 mars par une note du comte Walewski, où il était dit que l'empereur Napoléon III n'avait pu exiger quelque chose d'incompatible avec l'honneur de l'Angleterre, et qu'il se retirait du débat sans faire aucune demande, ayant une entière confiante dans l'amitié de l'Angleterre. — L'accusé Bernard, impliqué dans l'attentat du 14 janvier contre l'empereur, est acquitté par le jury de Londres du crime de félonie le 17 avril, et le 20, à l'occasion de l'accusation de complicité de complot, mis en liberté sous caution, par la cour du banc de la reine. — Adoption du bill qui met fin à l'existence de la compagnie des Indes et transporte tous ses pouvoirs au gouvernement (8 juillet). — Le bill relatif aux israélites est adopté à la 3e lecture par la Chambre des communes (21 juillet) ; le 26, le baron Lionel de Rothschild est admis comme membre du parlement.

La diète germanique invite le roi de Danemark à introduire dans les duchés de Holstein et de Lauenbourg un régime qui assure l'indépendance des constitutions particulières ainsi que l'égalité des droits des duchés (14 janvier). — Le gouvernement danois déclare à la diète germanique qu'il est prêt à considérer la constitution générale du 2 octobre 1855 comme étant hors de vigueur pour les duchés de Holstein et de Lauenbourg (15 juillet). — Par patentes royales la constitution du 2 octobre 1855 pour le Holstein et le Lauenbourg est abolie (6 novembre) ; la Chambre du Holstein est convoquée pour le 3 janvier 1859. Le 8 novembre, circulaire du cabinet danois à ses agents diplomatiques pour leur exposer que le roi a satisfait à toutes les demandes qui peuvent être faites au nom du droit fédéral ; il serait impossible de faire de nouvelles concessions. Protestation de la diète, le 9.

Le prince de Prusse se charge de la régence à la demande du roi (9 octobre) ; il prête serment à la constitution, le 25.

Présentation aux chambres, de Belgique d'un projet de loi relatif à la police des étrangers ; ce projet est adopté par les chambres à une grande majorité, le 3 février. — Le sénat de Belgique adopte par 30 voix contre 4 le projet de loi relatif à la poursuite des offenses commises contre les souverains étrangers (5 mars). — Après avoir retiré le projet de loi concernant les fortifications d'Anvers, que la Chambre des députés avait repoussé par 53 voix contre 39, le gouvernement clôt la session législative de 1857-1858 (5 août). — Achèvement du télégraphe sous-marin entre le Hanovre et l'Angleterre.

Le feld maréchal Joseph-Wenzel, comte Radetzky de Radetz, né le 2 novembre 1766, à Trzebnitz en Bohême, meurt à Milan (5 janvier).

En Italie, le ministre de la justice Deforesta présente à la Chambre des députés de Turin un projet de loi concernant les conjurations ourdies


Ap. J.-C.


contre la vie des souverains étrangers, ainsi que les modifications à apporter à la formation du jury (17 février). — Mazzini et 5 autres des 63 accusés dans le procès poursuivi contre les auteurs et les complices du soulèvement tenté à Gênes, le 29 juin 1857, sont condamnés à mort par contumace (20 mars). — Cession par le gouvernement sarde à une compagnie russe d'une partie de la baie de Villefranche et d'une certaine étendue de terrain pour y former des magasins, des chantiers de construction et des ateliers (sept.). — Note adressée au cabinet autrichien par le comte de Cavour relativement à quelques griefs du gouvernement piémontais contre l'Autriche. Le ministre sarde réclame, conformément à l'art, v du traité de commerce et de navigation, conclu en 1851 entre la Sardaigne et l'Autriche, les avantages que le gouvernement autrichien a accordés au commerce de Modène (25 nov.).

A Naples, amnistie de 91 condamnés politiques, entre autres Poerfo et Settembrini ; leur peine est commuée en bannissement perpétuel. — Décret royal relatif aux troubles politiques. Les crimes contre la sûreté de l'Etat sont justiciables des tribunaux militaires (27 déc). Fin de l'affaire du Cagliari, navire à vapeur sarde qui avait déposé une bande de conspirateurs sur les côtes du royaume de Naples, et qui avait été capturé ensuite par deux bâtiments de guerre napolitains ; l'Angleterre qui se trouvait impliquée dans cette affaire parce que les deux mécaniciens du Cagliari, Wath et Park, étaient Anglais, obtient toutes les satisfactions qu'elle demandait.

Ouverture des Cortès d'Espagne par la reine. Discours du trône : le lendemain, Bravo-Murillo est élu président du congrès par 126 voix ; le ministère donne sa démission. Le 14, formation d'un nouveau cabinet ; Xavier d'Isturitz est nommé président du conseil et ministre des affaires étrangères (10 janvier). — Le gouvernement présente aux Cortès, un projet de loi, d'après lequel les biens de l'Eglise non encore vendus seront rendus au clergé (26 avril). — Un décret royal ajourne les séances des Cortès (5 mai) ; elles sont dissoutes le 13. — Nouveau ministère : le maréchal O'Donnell est nommé président du conseil et chargé du portefeuille de la guerre et des colonies (1er juillet) ; avec lui l' Union libérale arrive au pouvoir. — Dissolution des Cortès ; les nouvelles sont convoquées pour le 1er déc. (11 sept.). — Ouverture des Cortès ; discours de la reine (1er déc). — En Portugal, ultimatum de la France au sujet du navire le Charles-George, qui est relâché par le gouvernement portugais le 25 oct. (13 oct.).

En Russie, établissement d'un comité spécial, sous la présidence de l'empereur, chargé d'examiner les dispositions et les plans relatifs au servage (15 janv.). — Traité entre la Russie et la Chine concernant les frontières des deux Etats. Le fleuve Amour à partir du point où la Schilka se réunit à l'Argun, jusqu'à celui où l'Usuri se jette dans l'Amour, forme la frontière entre les deux Etats. Les deux rives de l'Amour au bas de l'embouchure de l'Usuri sont concédées à la Russie (28 mai). — Le 13 juin, un traité de paix et d'amitié est aussi signé entre la Russie et la Chine ; les chrétiens ont le droit d'exercer librement leur culte ; établissement de consulats en Chine et envoi d'agents diplomatiques à Pékin. — Continuation de la lutte entre les Russes et Schamyl. Les tribus placées entre le Terek supérieur et l'Argun font leur soumission (16 juillet). — Grande défaite de Schamyl (4 août) ; les Russes deviennent maîtres de tout le cours de l'Argun. — Campagne meurtrière des Russes dans le Caucase terminée le 24 sept.

Combat très-vif près de Grahowo entre les troupes ottomanes d'une part, les Monténégrins