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« Entendez-vous la brise enivrante et lascive
Glisser après les feux du jour ?
Et la vague frémir aux lèvres de la rive,
Comme fait un baiser d’amour !

« Venez ! Doux sont nos chants et doux sont nos visages.
Les dieux marins aux cheveux verts,
Quand le soir, blanches sœurs, nous dansons sur les plages,
Tendent vers nous leurs bras ouverts.

« Venez ! Si le destin dans le fond de vos âmes
Retourne l’aiguillon fatal,
À vous l’amour ! à vous des caresses de femmes
Dans une grotte de cristal !

« À vous, tous les secrets que cherche en vain la foule !
À vous nos récits merveilleux,
Où des jours effacés l’histoire se déroule
Comme un tissu mélodieux.

« Ce n’est point aux palais dans le cercle des villes,
Que dort la molle volupté.
Elle aime les forêts et leurs dômes mobiles,
Où soupirent les nuits d’été.