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Et votre mère, en ses ébats,
Colle ses lèvres affolées
Aux traces de vos premiers pas
Sur la poussière des allées.

Car, enfant, vous avez pour vous
Mieux que la force qui nous blesse,
La majesté des grands yeux doux,
Le droit divin de la faiblesse.

Goûtez-les bien, ces jours dorés
Faits de jeu, de rire et de danse !
Vous grandirez, vous grandirez
De décadence en décadence.

On vous ôtera sans merci
Votre pouvoir de sept années,
Et vous serez esclave aussi,
Dès que vos forces seront nées.

Vous connaîtrez, pauvre oisillon,
Après la cage, où l’ennui siége,
La jeunesse, ce tourbillon ;
L’amour, ce lacs ; l’espoir, ce piége.