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Toute ma lampe a brûlé goutte à goutte,
Mon feu s’éteint avec un dernier bruit.
Sans un ami, sans un chien qui m’écoute,
Je pleure seul, dans la profonde nuit.

Derrière moi ― si je tournais la tête,
Je le verrais, ― un fantôme est placé :
Témoin fatal apparu dans ma fête,
Spectre en lambeaux de mon bonheur passé.

Mon rêve est mort, sans espoir qu’il renaisse.
Le temps m’échappe, et l’orgueil imposteur
Pousse au néant les jours de ma jeunesse,
Comme un troupeau dont il fut le pasteur.